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22/01/2016

Pen Kiriac

En ouvrant la porte-fenêtre de ma chambre, alors que le jour pointe à peine, j'entends le mugissement de la mer. Je suis arrivé salué par ma mère-mer. D'un grand coup de vent, traîné dans le sillage de mon avion. Juste à temps pour lever une houle déchaînée qui donne à la côte déchirée toute sa beauté. C'est comme cela que j'aime que la vie souligne mes souvenirs! C'est comme cela que j'aime la mer. Je ne connais que cela; la passion déchaînée! Je n'ai jamais eu de mesure. Et ses coups de gueule, je les prends comme un salut, comme un shoot d'énergie vive, brutale, vitale.

Ce moment passé à Paris enterre pour l'instant cette longue étape rocambolesque de ma vie. Je fais les cent pas à la gare du Nord, me remémorant les mille traits de son visage, que je n'ai vu depuis si longtemps. J'essaie d'imaginer les changements, les marques du temps. On ne se reconnaîtra probablement que par déduction!

Je m'approche d'un sdf. Je suis, je serai toujours un peu... Un peu de luxe aussi! Il me tends la main, pas ouverte, un salut. Cela confirme... tout est dans le regard je crois. Je la serre chaleureusement. On échange quelque mots. Je lui donne de quoi se payer un café. Je reste autiste. Maladroit. Incapable de communiquer comme je l'aimerai.

Quoi dire, sans dessiner un contexte d'une complexité telle que tout propos s'en trouverai noyé, brisé sur les récifs de cette Pen Kiriac.

Comment peut-on passer au travers de tout cela, comme ça?

Dans ce groupe de travail, il y a quelques semaines, dans le cadre d'un M.O.O.C du MIT (M.O.O.C; Massive Online Open Course, une formation de masse en ligne. MIT, Massachussets Institute of Technologie, université de Cambridge, près de Boston, USA), une personne, thérapeute auprès de gens en situation post-traumatique, m'a qualifié de "survivor", survivant, après n'avoir entendu qu'une brève présentation de mon contexte de vie. C'est en fait le mot dont j'avais besoin pour me redéfinir.

J'ai pu commencer à mettre des mots sur ce que je suis. Des mots sur ce que la vie défini de nos traits, dans le meilleur comme dans le pire.

J'ai fait la paix avec moi-même. Je suis fier d'avoir survécu sans compromission, même dans les pires circonstances.

Je retrouve une France bien abîmée. Elle a glissé sur la pente que je voyais déjà lorsque je l'ai quittée. Que peux devenir une nation rivée devant PBLV? Consternation lorsque, il y a quelques mois, j'ai découvert ce qui se cachait derrière ces quelques lettres...

 

Commentaires

En Bretagne ? Celle du Sud ?

Écrit par : Sar@h | 25/01/2016

Oui, les tropiques de la Bretagne quoi... ;-)

Écrit par : sdf...de luxe! | 25/01/2016

J'aime beaucoup ta note encore une fois ... Mais celle-ci a un petit truc en plus peut-être ... Il faut m'excuser si je ne trouve pas mes mots, les mots qu'il faudrait ... Je prends actuellement un traitement contrainte et forcée et ça me chamboule quelque peu l'esprit. J'ai retenu " survivor " c'est vrai que c'est certainement le mot dont tu avais besoin, ce que tu avais besoin d'entendre, j'ai toujours remarqué chez les autistes cette intelligence hors-norme dirais-je, cette capacité à comprendre les choses à les analyser enfin c'est mon point de vue. Cette note est magnifique pleine de vie,d'espoir de tout ... Merci pour cette belle note,pour ces écrits !

Écrit par : Daisy | 01/02/2016

Je pense que chaque être humain, quel qu'il soit, porte en lui plus de choses que l'on ne s'imagine. La vie, la société dans laquelle nous vivons nous pousse à occulter ce fait pour ne pas déranger nos petites convictions, notre tendance à l'apathie face aux situations difficiles, afin de nous pousser au renoncement, alors que nous avons toujours le choix.
Nous avons tous nos combats, et rien n'en garanti la finalité. Mais je ne peux qu'encourager à ne pas baisser les bras! Ne pas lâcher, envers et contre tous!

Écrit par : sdf... de luxe! | 14/02/2016

Merci .......

Écrit par : Daisy | 09/06/2016

Les commentaires sont fermés.