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19/09/2011

Et le monde continue de tourner...

Oui, avec ses millions de morts, sa misère et ses bonheurs... Comment ne pas vouloir porter une partie, même infime, de ses malheurs. Mais comment y parvenir sans se perdre, sans s'anihiler, se dissoudre?

Les mois de mai et juin, sans voiture, ont été éprouvants. Mes revenus sont tombés presque à zéro pendant 6 semaines. Courir en vélo d'un côté et de l'autre, avec des journées affichant parfois une soixantaine de kilomètres à bicyclette, souvent à un rythme intense, en plus du travail à accomplir. Bizarement, je ne faisais pas le lien entre ma fatigue physique et ces distances parcourues en vélo. En fait, je crois que c'est la fatigue morale et mentale qui me marquaient le plus. Me retrouver à nouveau à cours de l'essentiel. Aller au supermarché sans pouvoir rien acheter, sauter des repas, jeuner, tomber d'inanition parce que j'en demandais beaucoup à mon corps...mais ne pas lâcher, continuer de voir le positif malgré tout. Le positif numéro un, mes jambes et ma capacité pulmonaire ont atteint un niveau qui me ravi. J'ai un peu maigri, un peu trop à mon goût... Je parviens à assister à tous mes cours de formation, liés à la subvention qui est maintenant terminée, et j'ai obtenu mon premier diplôme canadien. Petit à petit, je ramasse l'argent nécessaire à payer mes contraventions et prends des ententes avec la cour pour ce que je ne peux pas payer. J'ai réussi à maintenir mes relations professionnelles raisonnablement "clean" et je récupère enfin ma voiture. La vie reprend un cours un peu plus normal, même si mon loyer et mes comptes en retards commencent à m'inqiuéter. Je ne suis pas au bout de mes peines...

Il y a à nouveau une longue pente à remonter. Je reçois de nombreux messages d'appréciation de mes collègues de formation. Ça me nourri, me fait du bien. Une d'entre elle, une jeune directrice artistique, a gagné une petite bataille (habituellement, je ne vois pas ce genre de choses...) sur une autre paticipante pour s'assoire à côté de moi. Tout à coup, je remets en perspective ces mois de formation. La première fois que l'on s'est vu, c'était à l'examen d'admission. Elle était avec un de ses amis, et je ne pensais pas qu'elle m'ait même regardé. Au début du premier cours, elle est entrée avec ce même ami et a souri à la salle entière. Je me souviens m'être dit que je rêverai de me réveiller chaque matin, pour le restant de ma vie, avec un sourire comme ça comme première image.

Elle est toujours habillée avec style, vraiment charmante et agréable. Trop classe pour le style vagabond que j'affiche et assume, peut-être un peu trop jeune également. De mon point de vue, j'ai l'impression qu'un monde nous sépare. Le monde entre les gens "normaux" et ceux qui luttent comme moi, à la limite de l'impensable...

Nous passons un agréable moment à faire un travail en petit groupe. Je les amuse avec mes histoires de vie abracadabrantes et le groupe me demande de faire la présentation publique de notre travail. En retournant m'assoire après ma présentation, je note qu'elle s'est insensiblement rapprochée de moi. Je revois des flashs des derniers mois, des regards que je surprenais de temps à autre... mais mes soucis du moment sont trop accaparants, et qui pourrait vraiment se risquer à me fréquenter, connaissant ma situation?

Elle rit encore de mes frasques affichées lors de ma présentation et se penche vers moi pour me faire une reflexion. Son bras nu frôle le mien et je reçois une décharge électrique. Son corps magnifiquement mis en valeur par sa chemise blanche s'offre à mon regard, et je dois avouer que je me suis perçu à cet instant très "mâle de base"!

Je crois que j'aurais presque pu, malgré la situation et le monde qui nous entourait, passer mon bras autour de ses épaules, glisser ma main sur sa peau exposée et l'embrasser. Enfin... dans mes rêves en tous cas!

À la pause, je me sens le besoin de raconter, de façon un peu psychotique probablement, ma récente arrestation et mon incarcération en hôpital psychiatrique. Je me rends compte à ce moment que je fais très "cas soss". Que je suis "cas soss" en fait, sous bien des aspects. Cela mettra sans doute un gouffre entre mes émotions et le monde qui m'entoure. Je quitterai rapidement le cours à la fin de la journée, non sans noter au passage qu'elle dit au professeur qu'elle ne sera pas là les deux prochaines semaines. Il ne restera qu'un cours ensuite. Je prends soudain conscience qu'une routine disparaîtra de ma vie, et qu'après, l'automne sera là rapidement. Ce contact régulier avec le monde, bien que parfois un peu difficile à gérer pour moi, était un régulateur bien plus important que je ne le voyais jusqu'ici. Cela m'inquiète tout à coup.

12/09/2011

Mal partout... ou pas!

Comme une espèce de malaise sourd... que je suis incapable de définir pleinement. Que peut-on connaître de moi en lisant ce blog, même depuis longtemps. Mes silences, autant de combats dont je ne veux parler, dont je ne peux parler. Des combats humains ordinaires, si tant est qu'il en existe. Des trucs un peu pllus durs que d'autres, comme cet enfermement dont je ne sortirai jamais vraiment. Je m'y suis habitué, avec le temps.

Des gens dans la vraie vie, qui disent de gentils mots. Un artiste d'ici a écrit après m'avoir rencontré:

"il y a toujours ce 1% des rencontres que je fais qui me nourrit et me donne la force d'endurer la famine des 99 autres pour-cents."

Ça fait du bien!

Des amis qui luttent eux aussi, chacun à sa manière. Le besoin d'aimer et d'être aimé, comme tout le monde... Des besoins tout simples, sains...

Heureusement, garder un corps sain m'a aidé à traverser les épreuves sans trop de dommages jusqu'à présent. La valse hésitation. Je publie? Je ne publie pas?

J'en ai envie, mais je sais les poids à porter. Le poids pour mon fils également de découvrir et voir exposer ces choses... impossible avant d'en être vraiment totalement sorti!