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21/04/2014

La démesure...

Ce qui frappe en arrivant à Edmonton, c'est la démesure. Le "West Edmonton Mall" a été jusqu'en 2004 le plus grand centre commercial interieur au monde. Avec un parc d'attraction (incluant des montagnes russes géantes et la plus haute tour de chute libre intérieure au monde!), une grande patinoire, un bassin avec spectacles de lions de mer, une gigantesque piscine à vagues avec des tobogans multiples, des parcours de tyroliennes... plus de 32 millions de visiteurs annuellement, 24 000 employés dans plus de 800 commerces et centres de services. J'ai suggéré à une amie une armurerie avec un stand de tir à balles réelles et l'y ai accompagné. Elle m'avait parlé il y a quelques temps de son désir d'apprendre à manier un pistolet et à tirer. Elle s'est bien débrouillée pour une première fois. Elle a mis quelques balles très près du centre de la cible. Et sur 50 balles, seules trois n'ont pas atteint la cible. Je dois ici vous avouer un certain goût pour les armes à feu. Juste l'aspect maîtrise de soi lors de tirs sur cible. Si, juste ça... bon et aussi, quelque chose d'un peu plus bas évidement, quand j'ai vu ça...

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Quoi, vous ne voyez rien?

Mais siiiii.... làààà... m'enfin!

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Mais si, ce sont des crottes de

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Mais non, pas de lapin, de lièvre des neiges! Les lièvres sont des ruminants, pas les lapins! Vous ne voyez pas qu'il rumine là? Bon, ok, moi non plus!

Mais bref, en voyant ces lièvres en pleine ville, je n'ai pu m'empêcher de penser qu'en sortant un peu de la ville, je pourrais me trouver une source de viande sans hormones de toute première qualité. Bon, c'est un peu un pretexte pour assouvir mon bas instinct de chasseur également, l'air de rien! Je ne peux m'empêcher de penser à cette amie qui racontait comment les femmes cherchent des "chasseurs" pour fonder une famille, et quand elles ont mis le grappin dessus, elles s'efforcent de le transformer en berger! Avec une maison, et une petite bergerie accollée, avec des brebis et des agneaux, pour la laine seulement bien sûr!

Ça m'a fait beaucoup rire... Je prends peut-être les choses trop au pied de la lettre! Donc j'ai commencé à regarder les fusils, les arcs, les arbalètes. J'ai commencé à me renseigner sur les permis, les contraintes.

Et puis ce matin, je suis allé dans un autre méga centre commercial. Un quarier entier, deux kilomètres de long sur un peu moins d'un kilomètre de large. Et une enseigne sur un bâtiment me happe littéralement. C'est dimanche matin, dimanche de Pâques, quelques minutes après l'ouverture dudit magasin. Une grande surface de loisirs exterieurs... camping, chasse, pêche... Je me précipite vers le fond du magasin. Il y a un mur de plus de 50 mètres couvert d'armes à feu. Devant, ce sont des mètres de rayonnages d'accessoires, des montagnes de caisses de munitions. Mais c'est le mur de droite qui m'intéresse pour le moment. Des arcs et des arbalètes. Dans ma jeunesse, j'ai fait du tir à l'arc (sur cible). Mais les arcs que nous avions étaient des arcs pour droitiers, et j'avais un mal fou à ajuster la précision de mes tirs, même si j'étais capable de bander l'arc de mon père. Et comme mes frères et moi étions en compétition permanente, je n'avais aucune chance.

Un colosse m'interpelle et me demande si j'ai besoin d'aide, de conseils. Je le remercie en continuant d'observer les "machines". Ces arcs à poulies, merveilles de génie! Quand je demande au colosse si ils en ont pour gaucher, il se précipite, me demande quel modèle et me propose d'aller en chercher un et de l'essayer. Oui, ils ont un petit stand de tir dans une arrière-salle, derrière son comptoir. Quand il revient avec la chose, il me demande comment je veux qu'il me l'ajuste. Il précise qu'il peut ajuster la tension de la corde (puissance de l'arc) entre 25 livres et 60 livres. L'arc de mon père faisait 30 livres, et j'ai des bras beaucoup plus puissants que ma stature ne peut le laisser supposer. J'ai répondu sans hésiter de la mettre au maximum. J'ai décelé dans son regard, sur son visage, un "espèce de vieux connard prétencieux", puis quelque chose du style "bon, je vais le faire, on va se marrer!". (Tout ça en anglais, bien sûr! ;-) ).

Un ami qui clamait à tout vat jadis (oui, je suis un vieux connard, donc je dis "jadis"!) qu'il était prêt à parier que personne ne pourrait bander son arc de compétition. Je lui ai pris l'arc des mains et l'ai bandé d'un coup, sans hésitation, maintenant la corde tendue sans trembler pendant plusieurs secondes, le temps que l'on prend pour ajuster un tir. Puis je l'ai débandé tout doucement, montrant que j'avais la parfaite maîtrise de son arme. Il a bafouillé toutes sortes de choses, que je devais être entraîné, ceci-cela... J'avais 23 ans. Cela faisait plus de 10 ans que je n'avais touché un arc. Quand le colosse est passé de l'atelier d'ajustement au stand de tir, j'ai juste entendu le bruit sourd et incroyablement puissant, violent, de la flèche qui pénètre la cible. En rentrant dans le stand, j'ai vu la flèche en plein centre de la cible. J'ai pensé un instant que j'avais peut-être effectivement été un brin prétentieux. Il me fait signer une décharge, me donne quelques explications de base, et me tends l'arc, avec des petites rides narquoises sur son visage. Je ne me sens pas fier, mais pas mal non plus.

Je prends l'arc dans les mains, ajuste la gachette qu'il m'a demandé de choisir dans une boîte remplie. Je prends celle qu'il me suggère, et qui me semble juste parfaite pour moi. Cette gachette, c'est un petit instrument révolutionnaire (autant que peut l'être un arc à poulies en composite fibre de carbonne) dans lequel (il me montre) on introduit une petite loupe de corde enlacée sur la corde de l'arc. Il y a une poignée confortable sur laquelle est fixé le mécanisme de retenue et la gachette de déclanchement, qui peut ressembler à celle d'un pistolet, ou dans mon cas, au cran de sécurité d'un pistolet. Le mécanisme et d'une précision et d'une douceur incroyables. Quand j'ajuste la flèche, baisse l'arc pour le mettre en tension, mon geste est parfait. L'arc se tend d'un trait, jusqu'en position d'ajustement du tir. Je lis la surprise sur le visage du colosse qui me montre une grosse cible vers laquelle tirer. J'ajuste. Je découvre avec bonheur pour la première fois de ma vie ce que c'est de tirer avec un arc adapté à ma "gaucherie". J'appuie sur la gachette. Le trait part sans la moindre vibration, sans le moindre tremblement. J'atteins le deuxième cercle de la cible. Le colosse est scotché. Il me propose de tirer à présent sur la petite cible.

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J'arrive à moins de 3 cm du plein centre de la cible. Le colosse s'exclame: "wooo! Beautiful shot! That was a real nice shot!".

Je suis un peu fier, mais pas trop... je vais surement faire un bon chasseur!

Bon, je n'ai jamais tué un animal de ma vie (je ne parle pas des insectes cependant... à puis les poissons... c'est vrai, j'ai tué pas mal de poissons, dont un gros espadon de plus de deux mètres, plusieurs dorades coryphènes et des thons et des bonites, toutes sortes de poissons de roche, des langoustes, des hommards, des crabes, des crevettes, des araignées de mer, des vieilles (pas avec leur sac à main, le poisson qu'on trouve en Bretagne! :-) ), des morgattes, des truites... Et les huitres, les moules, les palourdes, les bigorneaux, ça compte?

Je n'aime pas trop ça d'ailleurs. Je veux dire... tuer! J'aime le poisson et les fruits de mer sans mesure! Mais je ne peux m'habituer à enlever la vie sans réaction... même une mouche, même si cela me réjouis d'oter un irritant parfois dur à supporter, ou de comber des besoins essentiels additionnés de petits plaisirs coupables!

Mais j'ai encore du mal à même m'imaginer pouvoir tuer une bête à fourrure... bon, évidement, il me revient en mémoire que j'ai tué des souris et des rats, par nécessité... J'ai purement détesté ça! Alors  un lapin pardon, un lièvre (vous ne voyez pas qu'il rumine, non mais enfin!)...

J'ai entendu le récit de mon frère aîné, qui avait eu la tâche fort déplaisante de tuer des lapins que nous élevions quand j'étais enfant, ou de ces amis qui braconnaient et qui m'expliquaient comment on les "déshabillaient" de leur fourrure. C'est doux, la fourrure de lapin. Ils étaient très bon aussi, les lapins, mais quand même, à chaque fois que j'allais les nourrir après...

Et puis là. ce sont des lièvres, sauvages, et ils ruminent comme des vaches... mais c'est sympa une vache. Je n'ai jamais tué une vache. Deux de mes frères ont tué des moutons, un des chèvres sauvages... par nécessité. D'ailleurs, je trouve hypocrite de s'indigner de l'abattage de ces animaux mais d'en manger, ou pire encore, de manger de ces animaux élevés dans des conditions inhumaines (normal, ce sont des animaux! Mais bon, on se comprend! ;-).  Au moins, à la chasse, on prend la viande d'animaux qui ont eu une vraie vie et qui n'ont même pas le temps de voir leur mort arriver. Et puis moi, je ne serai jamais végétarien! (J'aime bien cracher en l'air, puis essayer d'éviter que ça me retombe dessus... je ne suis pas très habile à ce jeu là d'ailleurs!).

Bon, puis pour finir, je suis allé dans un autre magasin immense, un truc à faire virer folles les filles! (si,si, n'importe quelle fille, même la plus solide, ne saurait résister à l'envie...)

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J'ai pris la photo à la sauvette. On ne voit qu'une partie de la section des filles. J'ai calculé quelque part entre 3 000 et 4 000 paires de chaussures différentes pour les femmes. Je ne parle même pas des empilages des différentes pointures...

Les pauvres enfants et les plus pauvres hommes encore se partagent un petit tiers du magasin. Et je n'ai vu aucune botte ou chaussure de chasse! Mais bon, malgré cela, je serai bien reparti avec quelques paires... mon petit côté féminin!

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