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01/12/2014

L'ordre naturel des choses...

Le méchant loup qui mange la mère-grand, celui qui mange la chèvre de monsieur Seguin, celui de Pierre, le demi-loup Croc-Blanc, bon parce que juste moitié loup, mais moitié "civilisé"...

Et moi tiraillé entre la sauvagerie de la nature et celle de l'homme. Laquelle est la pire? Laquelle est la plus supportable?

Et moi, moitié sauvage, moitié "civilisé"...

Et ce besoin d'aller toujours jusqu'au bout! Au bout des clichés, au bout des raisonnements.

Alors, aussi incroyable que cela puisse paraître pour ceux qui me connaissent dans la vraie vie, je suis allé me chercher un permis de possession d'armes à feu, pour aller chasser...

Pas eu besoin d'aller bien loin. J'ai tout fait par internet. C'est assez impressionnant.

Impressionant aussi de se retrouver avec un 30/30 Winchester entre les mains. Ouais, le fusil de mes rêves de gamin, quand je traversais les montagnes Rocheuses à la poursuite de Croc-Blanc, sous les lignes de Jack London. Ce calibre mythique, capable d'arrêter la charge d'un orignal (mais il ne faut pas se rater et tirer à moins de 50 mètres!).

En arrivant en Alberta, je me suis dit que je me devais d'aller chasser, car je n'étais pas prêt à devenir végétarien et que l'industrie de la production de viande est plutôt pourrie, d'un bout à l'autre de la planète.

Ici, la chasse est un moyen de préserver l'équilibre naturel. On peut bien sûr argumenter que la nature peut très bien s'en charger. Mais à quel prix? Une prolifértion de prédateurs déciment le gibier, entraînant une famine décimant ces mêmes prédateurs, permettant un redressement de la population du gibier... Le tout s'étalant sur quelques décénies...

La chasse est très réglementée et structurée pour maintenir un équilibre année après années au Canada. Et particulièrement en Alberta. Le gibier y est considéré comme une ressource naturelle et le maintient des populations animales est une science surveillant les paramètres naturels sur une base permanente. Et au moins, on se procure une viande saine, sans antibiotiques et sans hormones!

Un animal sauvage au moins a une vie décente et ne voit pas venir sa mort qand elle est donnée à distance par une arme à feu. C'est une mort bien plus décente et rapide que celle donnée par les prédateurs locaux; loups et coyottes principalement. Les coyottes particulièrement! Ils sont capables d'attaquer sans crainte presque n'importe quel animal. Au printemps, dans les boisés de la "River Valley", au coeur d'Edmonton, ils ont tué des chiens que leurs maîtres promenaient en laisse. Les chiens et les chats qui disparaissent sous leurs crocs sont innombrables!

Mais ils s'attaquent mêmes aux orignaux et au bétail domestique.

Alors quand un ami m'a proposé de m'emmener chasser le cerf, je n'ai pas hésité. Et bien que me questionnant en permanence sur ce qui se passerait quand je serai en position de tir, le gibier dans ma mire, le doigt sur la gachette... l'esprit divisé entre toutes les "bonnes" raisons de tirer et cette repulsion à donner la mort à un animal... qui peut prétendre connaître infailliblement ses réactions dans cette situation?

Mon 30/30 Winchester calé sur mon épaule, la joue collée sur la crosse, l'oeil alignant la mire, je me torture l'esprit à imaginer ce qui suivra... la fierté de mes partenaires de chasse, la tâche ardue de ramener la prise du mileiu des bois, le dépeçage et la préparation de la bête... le coeur complètement oppressé par cette inconnue couleur sang!

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