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26/10/2013

Un autre monde...

Après être sorti du cabinet de mon médecni traitant, je réfléchi a ce qui vient de ce passer. À un moment, elle me demande: "Est-ce que vous pensez à retravailler?"

Sans hésiter, je réponds: "Avec 6 semaines de cheminement avec l'équipe d'intervention pour me "reparamétrer", et 6 semaines de plus pour reprendre possession de mesmoyens, dans trois mois, je retravaille."

S'en suit une petite discussion sur le travail à plein temps, ou pas...

Mais en prononçant ces mots, je prends la mesure du décalage avec ma réalité. Je prends la mesure du gouffre qui s'est creusé avec ces deux derniers séjours prolongés dans la rue.

J'y repense tout le reste de la journée. Je regarde dans le rétro-voyeur. Et je réalise que depuis que j'ai commencé à travailler, je n'ai jamais travaillé plus de dix heures par semaine. J'entends par là travailler dans le sens neurotypique du terme. Style ce que quelqu'un de "normal" jugerait si il pouvait m'observer dans mon travail à l'année longue.

Je n'ai jamais gardé un emploi plus de 10 semaines. S'en est toujours suivi une longue période de récupération, pour ne jamais dépasser trois mois par an de travail effectif. Sauf à trois reprises, comme directeur de recherche. En recherche, on me demandait des résultats, on l'évaluait aux trois mois, aux six mois, et on jugeait sur la vente de mes travaux, dont j'assurais la première phase de commercialisation. Et comme j'étais en succès dans toutes les phases, comme les chercheurs que je dirigeais étaient non seulement bien encadrés, mais en plus très satisfaits de travailler avec moi, je pouvais suivre mon rythme. Mon rythme; 2 heures de travail effectif par jour sur mon programme de recherche, y compris l'interaction avec les chercheurs et mon administration. Le reste si dispersant dans diverses tâches reliées plus ou moins lointainement, voire pas du tout, au projets que je dirigeais. Cela me permettait une efficacité hors du commun, les solutions, les directions que je trouvais étaient toujours issues d'une vision élargie, ouverte sur d'autres mondes, me permettant de solutionner des problématiques en m'inspirant d'autres sphères de la science. Je passais des heures chaque jour à fouiller, compulser des rapports de recherche, comprendre l'origine de découvertes, d'innovations, permettant à mon cerveau de s'alimenter d'une somme phénoménale de paramètres. Mais globalement, je ne passais en moyenne que deux heures par jour à travailler effectivement sur mes projets de recherche.

Mon entourage m'a souvent appellé "l'encyclopédie". Face à un problème hors de mon champs naturel de compétence, je demande invariablement au chercheur: "explique moi ta problématique, depuis sa source". Avec quelques notes, je fouille son contexte, me crée une structure de référence, et après quelques heures, j'ai une vision complètement différente, dénuée des freins que représentent souvent les structures d'apprentissage académiques.

Les tests ont montré que je me situe dans les 3 pour cents des cerveaux les plus aptes à résoudre des problèmes complexes en dehors du language et de l'acquis. Lors de mes évaluations, c'est l'extraordinaire capacité de créer des outils, de modéliser les savoirs pour faire complètement disparaître de la vue mes handicaps, qui a interloqué mes interlocuteurs. Il en devenait impensable que je fus incapable d'accomplir des tâches simples, d'adopter des fonctionnements de base dans les interactions professionnelles, sociales, interpersonnelles...

que faire, maintenant, aujourd'hui ou demain pour retrouver cette capacité de fonctionnement de haut niveau?

Premièrement, accepter que je ne fonctionne plus du tout actuellement. Enfin...presque!

Accepter que je suis handicapé et que jamais je n'ai pu (donc, fort probablement, jamais je ne pourrais!) fonctionner "normalement". Il faut que je retrouve et que j'adapte mes outils à mon nouveau contexte, que je reconstruise un référentiel plus exact, plus approprié à ma situation réelle, et que je me recrée un contexte où je pourrai intégrer à nouveau une aide extérieure me permettant de palier à mes handicaps! Et là, seulement, je recommencerai à performer suffisament pour retrouver une vie vivable.

L'hiver est là, tirant ses coups de semonce prévenant de son déchaînement prochain. J'ai préparé tant bien que mal une possibilité de passer mon hiver dans la rue. Mais je rêve encore d'autres avenues...

Et je retrouve, grâce à un ami, une vibration incendiaire qui jadis, me fis dresser les poils sur tout le corps:

La version originale, chantée par son compositeur, Jorge Ben Jor

Puis celle de Sergio Mendes, que l'on entends presque systématiquement quand on montre des images du Brésil, que ce soit à la télé ou dans des films...

Une version "trend" de Nossa...

Et une version non moins "trend" avec Black Eyed Peas"

J'aime les quatre. Je les écoutes une à la suite de l'autre, mais celle qui me donne toujours le frisson est l'originale!

Et vous, laquelle préféerez-vous?