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30/09/2013

L'aube naissante...

Il y a quelques jours, j'écrivais;

"La douleur, la tristesse, la peine... est-ce pour ne pas sombrer que je mets cette distance entre ces émotions et ma capacité de les exprimer autrement que verbalement? Est-ce l'ultime rempart avant la chute?"

C'est en fait une des caractéristiques de l'autisme. Les émotions n'existent pas de la même façon dans nos esprits. Il faut savoir interprêter les sentiments et les sensations verbalisées ou manifestées non verbalement en lieu et place des émotions exprimées... émotivement!

Les connections neuronales se forment de façon très atypique chez les autistes, que ce soit sur le spectre "classique" ou de haut niveau.

Cela donne chez moi une façon de rester en permanence en contrôle invraissemblable, provoquant le doute et le scepticisme chez les gens qui ne me connaissent pas. (Même chez ceux qui me connaissent d'ailleurs... il faut avoir une vue d'ensemble de tellement de paramètres totalement dissimulés chez moi...).

Après mon diagnostique, j'ai bien sûr prévenu mes amis proches, ma famille, qui s'inquiétaient à la fois de connaître l'issue de ma démarche, et de mon état après l'annonce du diagnostique.

Je suis maintenant capable de parler plus précisément et plus efficacement (c'est à dire tout simplement me faire comprendre) grâce à ces quelques phrases très pertinentes que m'a adressé un des psychiatres, à savoir l'impossibilité pour mes interlocuteurs de se faire une idée réelement précise de ce que je vis par l'absence d'émotions dans mes propos. Enfin, si, des émotions paraissent, mais pas de façon émotive justement. Ce n'est pas de la simulation non plus, juste de l'interprêtation. Cela provoque chez certaines personnes de la gêne, un malaise parce que le non-verbal habituellement associé n'est pas présent.

J'ai remarqué dans une entrevue de Temple Grandin ce qui se passe exactement de la même façon chez moi; quand on lui pose des questions sur les émotions, son regard se perd dans le lointain, et elle patine pour tenter de répondre. Il m'est arrivé exactement la même chose lors de mon évaluation. C'est frappant maintenant pour moi. Cela a d'ailleurs frappé les psychiatres. C'est à mon sens très révélateur!