30/08/2012
et puis...
En parcourant les derniers kilomètres qui me séparent de l'hôpital, je me rends compte que vu de l'exterieur, je dois avoir l'air d'un clochard ivre. Chaque coup de pédale me fait maintenant dévier de ma trajectoire sous la douleur. Je zig-zag aussi prudement que je peux me le permettre. Heureusement, il est trois ou quatre heures du matin, un lundi... il y a peu de monde dans les rues!
Après un rapide examen, on me met sous morphine. Cela prendra quelques temps avant de me libérer de la douleur. Un scanner révèle la présence de cristaux dans un rein. Des examens approffondis me sont prescrits et le médecin me libère avec une prescription d'antiibiotiques, de morphine et d'anti-inflamatoires. J'ai aussi obtenu les informations pour obtenir une nouvelle carte d'assurance-maladie via un CLSC qui s'occupe spécifiquement des sans-logis. J'y vais le lendemain matin, dès le réveil, pour être sûr d'être premier arrivé, alors que la douleur commence à revenir. Il me faut absolument mes médicaments au plus vite. L'adresse que l'on m'a donné n'est pas la bonne. La réceptioniste me donne l'adresse du centre en me disant que c'est malheureusement fermé aujourd'hui. Je demande les jours et heures d'ouvertures. Une de ses collèques recherche l'information et me dit que finalement, c'est bien ouvert aujourd'hui. C'est à environ un kilomètre. J'y file aussitôt. Sur place, le réceptioniste me dit que le centre de traitement des demandes ouvre à 13h, que je devrai faire la file pour prendre un numéro, et que le nombre de personnes admises est contingenté à 16. J'attendrai toute la matinée, appuyé contre le mur exterieur, où l'on va distribuer les tickets d'admission par ordre d'arrivée, à nouveau régulièrement plié de douleurs. Les formalités se déroulent simplement et assez rapidement ensuite, et dès que j'ai mon papier, je file à la pharmacie chercher mes médicaments. Je n'ai pas fait attention que mon certificat temporaire n'est valide qu'à partir du lendemain. Je dois donc passer une nuit supplémentaire sans médication. Le Lendemain, après avoir récupéré mes médicaments, la douleur revient et pour la première fois de ma vie, des saignements apparaissent, côté reinal et intestinal. Le médecin m'avait dit de retourner à l'urgence si cela se produisait. Ce que je fis sans attendre. La morphine me soulage à nouveau. Le médecin m'avait dit que les cristaux, de petite taille, s'évacuraient par voie naturelle, et que les saignements intestinaux pouvaient avoir été provoqués par l'antibiotique, qu'il me demande d'arrêter. Une infirmière m'a précisé que l'évacutaion des cristaux serait douloureuse, mais sans danger. Je suis gardé en observation jusqu'au passage du gastro-entérologue, le lendemain. J'obtiens une série de rendez-vous pour divers examens et mon congé de l'urgence. Je suis rassuré du fait que j'ai effectivement evacué les cristaux, sans douleur excessive qui plus est!
Le soleil se lève, encore...
Il faudra une trentaine d'heures avant que les saignements cessent. Aujourd'hui, je me sens rétabli. Je fais attention à mon hydratation, bois du jus de canneberge, excellent diurétique*, en plus de mesurer un litre et demi d'eau minérale chaque jour. Mes reins ont repris leur fonctionnement normal, et j'ai un peu d'argent, récupéré chez un client dont j'ai complété la travail une semaine plus tôt. J'ai une série de rendez-vous pour des examens la semaine prochaine et la semaine suivante. Bien sûr, je vais y aller. Ce pourrait être des signes avant-coureurs de maladie plus grave. Et si le médecin a jugé nécessaire de le faire, je ne vais pas prendre de risques supplémentaires. Mais je pense (comme tout le monde...) que cela ne peut pas m'arriver, au regard de ma santé en général, et l'option coliques néphrétiques et saignements bénins provoqués par l'antibiotique me va très bien!
*Note:Quelques semaines plus tard, mon médecin m'informe que si la canneberge est diurétique, elle favorise aussi la création de cristaux dans les reins. Il me vaut mieux m'en abstenir.
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