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24/03/2013

Adrénaline!

Aussitôt le cargo passé, je vire de bord à raz les cailloux. J'entame le bord qui va me mener vers un débridé de folie dans le chenal de sortie de la baie. Un front polaire pousse un amas météo que je vais essayer de devancer au maximum. La température a chuté à moins 6 degrés, le vent a forci à 45 noeuds (un peu plus de 80 km/h). La marée est descendante. La sortie est musclée.

Les cargos se suivent à un rythme impressionant. Je leur laisse toute la place. Comme à chaque départ en solitaire, je vis dans un état second. Je suis à la fois dans l'apréhension la plus totale, presque une terreur que mon esprit impose en mesurant pleinement la démesure, l'absurdité de ce que j'entreprends, sur un bateau trop petit, mal équipé, pas en état... moi qui ai tant répété que la mer, quand tu lui ouvres une porte, elle s'y engouffre. Cette loi de Murphy qui hante, pourchasse et rattrape invariablement le marin imprudent! Tu laisses la possibilité à un problème de survenir, il il invite tous ses copains, même les moins recommandables! Et je suis en même temps dans un état d'exaltation presque hystérique tant j'aime sentir le bateau surfer, vibrer de toute sa carcasse et donner à mon imagination le loisir de penser que le plaisir surpassera tout, une fois de plus. Je me répète comme un leitmotiv que je préfère de toutes façons mourir en mer plutôt que dans un accident de voiture. Mais je n'arrive pas à m'empêcher de frissoner à l'idée de mourir noyé. Le paradoxe insupportable!

Je passe les premières 70 heures sans dormir, accroché à la barre, cherchant à tirer tout ce qui peut l'être de cette météo à la fois difficile à cause des vents trop puissants et trop froids, et à la fois favorable car je ne pouvais espérer mieux que les voir souffler dans mon dos dès le départ! En même temps, je commence à prendre l'exacte mesure de ce qui m'attend en terme de navigation. Il m'est pour l'instant impossible de dormir. Le traffic maritime est trop intense, la mer trop forte, la côte encore trop proche. Et je commence à me rendre compte que la gestion du sommeil sera beaucoup plus dure que ce que j'imaginais.

Commentaires

elle est contagieuse ton adrénaline… courage pour les heures de sommeil en attente

Écrit par : charl' | 25/03/2013

J'avoue un "inconscient" talent à contaminer le monde croisant mon chemin avec ma passion de la voile, de la mer...
Mais tes talents n'ont rien à envier aux miens! Ils ne demandent qu'à tout déchirer!

Écrit par : sdf...de luxe! | 26/03/2013

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