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07/04/2013

Le rétroviseur...

Assis sur les marches de cette maison qui n'est pas la mienne, à imaginer une vie qui aurait pu être, à voir les images dans un rétroviseur mal réglé, je commence à me projeter dans le futur proche...

Comment vais-je faire? Je dois une fois encore tout casser pour recommencer à avancer. Avancer d'un seul tout petit pas en espérant que le déclic se fera.

Encore des rencontres, encore un sursis!

C'est mon année litérraire. Elle partage mon vécu, il est auteur connu, ici et ailleurs.

La première chose qui me frappe, c'est sa douceur. Sa douceur à lui, parce que sa douceur à elle, je la connait. Comme toujours, je n'imaginais pas avoir eu la moindre importance dans sa vie, dans leurs vie. Et je suis ému de voir le reflet que j'ai dans sa vie à lui, à cause de l'importance que je n'imaginais pas dans sa vie à elle.

Alors que nous nous apprétons à quitter leur logement, j'aperçois une photo. Mon coeur se brise, les larmes montent comme une vague scélérate...

Qu'avait-il fait pour me toucher autant? Probablement ce geste, ces quelques mots dans ma petite tête d'enfant autiste. Il était beau, doux comme sa soeur, grand comme une montagne. Il est devenu instantanément un grand frère sublimé.

On n'a pas le droit de mourir à 18 ans!

Ils étaient devant ce trou dans le sol, à s'interroger. Deux d'entre eux étaient descendus et ne répondaient plus. Elle a voulu aller voir. Il y est allé à sa place. Il n'est jamais remonté. Les trois sont morts asphyxiés par des gaz qui stagnaient dans ce puit. Elle est restée avec la douleur de ses seize ans, la culpabilité de sa survie, le silence imposé par la détresse de ses parents. Comme moi, personne ne l'a aidé, personne n'a compris. J'avais quatre ans quand on a enterré son frère. C'était la première fois que j'étais confronté à la mort. Première fois que j'assistais à un enterrement. On enterrait mon petit-cousin. Il n'aurait plus de geste doux, de mot gentil pour moi!

Et je pleure à gros sanglots dans ses bras.

Et je dois retourner vivre dans la rue.

22:07 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (4)

Commentaires

Des pensées pour toi, nous sommes tous (re)liés, frères ou soeurs d'âme et de coeur... J'aimerais juste pouvoir effacer ta douleur...

Écrit par : Petite Voix | 07/04/2013

L'autisme est un curieux cocktail dont un des ingrédients est la déformation de la relation au temps. Il n'efface rien des souvenirs et des émotions, il en change la fréquence de rappel, tout au plus...

Écrit par : sdf...de luxe! | 07/04/2013

Autisme...
Et une hypersensibilité... Tu n'es pas le seul....

Écrit par : Petite Voix | 09/04/2013

Le monde est emplit d'une foule de solitudes... je ne suis pas seul seul...
:-/

Écrit par : sdf...de luxe! | 10/04/2013

Les commentaires sont fermés.