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18/11/2013

la vie des autres...

Avec l'arrivée de l'hiver, je perçois comme de plus en plus plausible de le passer dehors. Je me prépare tranquilement à en affronter les rigueurs, comme un guerrier se prépare au combat. Même si bien sûr je continue de chercher des moyens d'éviter, de rassembler petit à petit des outils qui devraient m'aider...

La vie et les expériences des autres m'ont toujours aidé à acquérir du "vécu" (non vécu par moi, mais intégré quasi comme tel!) qui me permet d'aller au delà de tout sans en payer l'intégralité du prix.

Je relis pour la troisième fois "Conquérant de l'impossible", récit autobiographique du tour du monde sur le cercle polaire arctique de Mike Horn. Je me dis que moi au moins, j'ai encore mes dix doigts intacts! (Lui a dû se faire amputer de plus d'une phalange sur trois de ses doigts qui avaient gelés!). J'emmaganise les informations techniques oubliées pour rendre toute éventualité possible en terme de survie. Bah, me dis-je, je n'aurai que 5 ou 6 heures par nuit à endurer des températures pouvant ateindre au pire seulement moins quarante pendant quelques jours dans l'hiver. (Mike Horn a affronté jusqu'à moins soixante pendant de longs mois sur les plus de deux ans qu'a duré son tour du monde! Ces 20 degrés, c'est la même différence qu'entre une soirée d'été un peu fraîche et le gel de l'hiver!).

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Les photos couleur du livre valent à elles seul le prix d'achat! Et les détails techniques de survie sont ireemplaçables... pour le jour où vous vous trouverez nez è nez avec un ours polaire échappé du zoo de Vincennes ou que votre vol Paris-Nice s'écrasera sur un sommet des Alpes en plein hiver! ;-)

http://www.youtube.com/watch?v=EzxGVJabAtk

Pour tenir, il ingurgitait huit à dix milles calories par jour! Je fais pitié à côté, avec le rassemblement pénible de quelques centaines de calories, souvent bien en dessous du nécessaire. Cela s'améliore cependant ces derniers jours. Il faut que je prévois une priorité sur ce point précis avec l'obligation de manger hyper calorique avant de partir le soir!

Cela ne durera que quelques semaines tout au plus. Le reste du temps, la température sera au dessus de moins vingt, ce que je peux endurer sans trop de difficulté. Il faudra que je fasse attention à ne pas sous-estimer le froid et la vitesse à laquelle il peut engourdir et tuer. Je devrai rester à proximité de mes sources de chaleur. Ne pas m'en éloigner de plus de trente minutes de marche, maximum. Je devrai rester à proximité d'un hopital ou d'un poste de police, pour le pire des cas. Je quadrille mes possibilités, je les prépare, les imprime dans mon cerveau, dans mes os, dans ma peau, pour qu'elles deviennent des reflexes, une seconde nature!

J'ai commencé à ressortir mes choses d'hiver. Il me manque encore quelques affaires indispensables. Mais dans l'ensemble, je suis "prêt". J'ai un mental redoutable face à la "simple" survie physique. Ma faiblesse est mon fils et tout ce qui peut l'affecter. Cela me remue jusqu'au plus profond de mes entrailles. Il va falloir que je mette la hache dans les mensonges de sa mère, une fois encore...

Tout est si lourd! Tout est si brutal. Et moi qui d'un côté, déplace des montagnes, et qui de l'autre m'enfarge (trébuche...) dans "les fleurs du tapis".

La reconnaissance de mon handicap permanant me donne droit à une allocation supplémentaire. Toute personne "normale" chercherait un abri, même précaire. Je ne peux plus envisager de vivre comme je l'ai fait à quelques reprises dans un logement insalubre. Je ne peux plus accepter de me faire manger par des punaises de lit. De me coucher en sachant que ma nuit sera ponctuée de réveils par piqures multiples et répétées. Je préfère le risque du froid.

Je ne peux plus accepter de contribuer malgré moi à l'exploitation indigne de l'homme par l'homme en louant ce genre de logements.

Par aillleurs, ma résistance aux interactions humaines est à son niveau historique le plus bas. Je suis totalement incapable d'endurer ce qu'exigerait comme contacts et comme interactions la recherche d'un logement, la proximité de gens, l'obligation de croiser des voisins...

Actuellement, la rencontre hebdomadaire avec l'intervenante en psychiatrie de rue draine toutes mes énergies, même si elle est bénéfique en ce qu'elle me permet de remettre au jour mes problématiques avec un reflet exterieur qui m'aide à mieux les apréhender. Son aide pratique pour éliminer les difficultés qui peuvent l'être est également précieuse.

16:38 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2)

Commentaires

Etre dans un endroit pourri ou dehors : il doit y avoir une autre possibilité...
Rester seul mais hébergé...
L'équation n'est pas simple...
J'espère que tu trouveras de quoi te mettre à l'abri...

Écrit par : Petite voix | 19/11/2013

Ouais...les choix sont parfois limités malheureusement! Pour l'instant, je tiens le coup pas trop mal...

Écrit par : sdf...de luxe! | 30/11/2013

Les commentaires sont fermés.