05/11/2014
Smooth Operator...(2)
Alors, comment on fait, hein, quand on a dit qu'on peut piloter une pelle mécanique et qu'il faut passer des mots aux actes?
Et bien on organise un chantier où l'utilisation d'une petite pelle mécanique sera nécessaire.
Trois jours m'ont suffit pour faire cela. Le jour "J", la pelle mécanique m'est livrée sur le chantier. Deux minutes d'observation de la bête pour essayer de comprendre comment tout cela fonctionne tout en donnant l'air que je fais une inspection de routine.
J'ai passé des heures à observer les conducteurs de pelle dans ma vie. Tout gamin, c'était la fascination de la puissance de ces machines qui vous creusent des fondations, vous déplacent des montagnes en un clin d'oeil, démolissent des bâtiments...
Cette fascination est restée, doublée d'un désir d'évaluer tout le travail mécanique, les puissances nécessaires aux différents points de force, la puissance du moteur nécessaire pour fournir ces efforts colossaux, la résistance des axes des sections du bras de la pelle... Je crois que c'est cette dernière qui retient le plus mon attention. Le cerveau de l'autiste en pleine action!
Ma connaissance mécanique ajoutée à tout cela... et je m'installe sur le siège d'opérateur, mets en marche le diésel de la bête, et commence par de toutes petites commandes, à actionner les leviers en faisant style que je sais ce que je fais. En réalité, je n'ai aucune idée de ce qu'actionnent tous ces leviers. Réellement aucune idée! Alors je procède par minuscules mouvements, pour voir quel verin est actionné par chaque mouvement de chaque levier.
Mon employeur, venu sur les lieux pour l'occasion, m'observe attentivement. Cela me prend vingt secondes pour actionner tous les leviers dans tous les axes. Comme les mouvements sont imperceptibles, personne ne se rend compte de ce que je fais.
Alors que je commence à déplacer la machine pour la faire descendre de sa plate-forme de transport, mon employeur me fait signe de relever la lame niveleuse que je n'avais pas vu. J'actionne sans hésiter le seul levier que je n'avais pas testé (car pas vu, petit, sur le côté droit... on ne le voit pas sur la photo!). Puis je mets les gaz et descend d'une traite la machine au sol. La machine est sur chenilles. C'est bien sûr la première fois de ma vie que je pilote une machine à chenilles également. Là aussi, je connais le principe, appris dans "Jo, Zette et Joko". ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Aventures_de_Jo,_Zette_... ).
Vous ne pouvez même pas imaginer comment je suis explosé de rire en réalisant cela. Souvenir d'enfant... Cet album mité, trouvé je ne sais où, et Jo qui se retrouve aux commandes de cet espèce d'amphibie à chenilles, et qui dit "Ces leviers, cela doit commander les chenilles... celui de gauche pour la chenille gauche, celui de droit pour la chenille droite!"
J'ai longtemps observé également les opérateurs des "chenilletes" qui déneigent les trottoirs l'hiver, à Montréal.
Sur un engin à chenilles, pas de volant donc. Pour tourner à gauche, on ralentit la chenille gauche, pour tourner à droite, on ralentit la chenille droite! Enfantin
On peut même tourner sur place en mettant une chenille en marche avant et l'autre en marche arrière. Bref, c'est un concept parfaitement intégré dans mon petit cerveau d'autiste depuis fort longtemps. Et le passage du concept théorique dans ma tête à la réalité sur le terrain se fait instantanément et sans heurt.
Ensuite, et bien je me suis dit (j'y avais déjà pensé depuis longtemps!) que ce bras de pelle serait le prolongement de mon bras, que je commanderai méacaniquement, comme une prothèse. Ça a bien fonctionné. Après quelques heures, cette pelle mécanique était devenue une espèce de morceau de moi-même.
Je peux changer de prothèse et passer à la taille supérieure maintenant. J'ai une excellente perception de l'espace et des distances. Ça va se faire tout seul!
J'ai des supers vidéos. À éditer ultérieurement...
07:50 Publié dans Fantasme de mec | Lien permanent | Commentaires (2)