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18/09/2012

Le mur...

Parfois, avant de me coucher, je m'assieds et je pense... Mais qu'est-ce que je fous là!!!???

Ce n'est pas ma place. Ce n'est pas la place d'un être humain, quel qu'il soit.

J'arrive encore à rire de ma situation. Je n'en comprends toujours pas très bien les raisons... même si j'assemble petit à petit le casse-tête.

En voyant les nuages s'amonceler, en observant les nuages, les vents, je sens venir la tempête.

Je me réfugie sous un pont. Je commence à boire le thé que je me suis fait pour me réchauffer, en cassant un morceau de baguette, qui doit être mon "repas" du soir. Je vois un gars qui s'est réfugié sous un petit abris que je convoitais avant d'opter pour le pont à cause de sa présence, faire le pied de grue. Il a probablement écouté la météo, car son attitude manifestement inquiète dépasse ce que le ciel et les vents trahissent.

Tout à coup, une bourrasque de vent soudaine soulève un incroyable fouillis de branches, de sable, de papiers qui me laboure le dos comme un papier de verre à gros grain.

Je m'accroupis instinctivement en rentrant le cou. Je regarde partout pour chercher un meilleur refuge. Je n'ai pas le temps de bouger qu'une "white gale" me transperce (je n'ai pas trouvé l'équivalent en français... quelque chose comme une raffale blanche, un épisode de tempête brutal, qui frappe en quelques instants avec une brutalité proche de celle d'une tornade, mais avec des vents directionnels et non tournoyants). En quelques secondes, la température passe de 27 à 18 degrés, la pluie, qui "tombe" horizontalement est pulvérisée par la puissance du vent un un brouillard blanc qui engloutit tout et me fouette telle une mitraille, balayant le dessous du pont, d'un bout à l'autre, sans rien pour la freiner.

Je vois le gars qui était sous l'abris courrir se réfugier sous le pont. Quand il s'aperçoit que rien ne peut le protéger, il se colle sur une parois et s'immobilise, cherchant à offrir le moins de prise possible à la bourrasque.

J'attrape ma bouteille de thé projetée au sol  et dont le contenu s'est perdu dans le torrent qui me coule à présent entre les jambes. J'ai le souffle coupé, je n'arrive plus à respirer, mais je fais un effort énorme de concentration pour agir le plus efficacement possible malgré le froid qui m'arrache maintenant des frissons incontrolables.

Je pense que la tempête peut durer, et j'opte pour la préservation de tout ce qui peut me permettre de passer au travers seul, car je sais que je ne pourrai pas me tourner vers une aide quelconque. Je secoue la bouteille de thé et constate qu'il en reste un peu. Je la referme soigneusement, attrape le morceau de baguette détrempé, et met le tout dans mon sac, encore ouvert. Je fouille pour essayer de trouver la petite bâche plastique qui me sert d'abris en cas de pluie, mais voyant que j'expose le contenu de mon sac à l'eau, j'attrape mon parapluie que je viens de sentir sous mes doigts sans savoir si je pourrai même l'ouvrir, et referme vivement le sac. Je me déplace d'un demi-mètre derrière un petit muret qui n'arrive même pas à couper le vent. Toujours accroupis, je tire mon sac entre mes jambes et parviens à déployer le parapluie qui, sous la force du vent, épouse la forme de mon dos. Cela me protège un peu du vent. à défaut de l'eau.

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