Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

21/09/2012

Après la pluie...

Le froid! Pas de répis pour les sdf...

Toujours parcouru de frissons, j'essaie de contrôler ma respiration. L'épisode a duré une dizaine de minutes, dont trois ou quatre vraiment intenses. Mon cerveau tourne en boucle pour tenter de trouver une issue à ma soirée. Je frappe sans cesse le mur du froid, de mon "repas" dont ce qui reste ne parviendra jamais à me réchauffer. Je force ma respiration à présent. Petit à petit, les options se dessinent. J'ai ma bouillore. J'ouvre mon sac. Son contenu est humide, mais rien de dramatique. Mon reflexe a permis d'épargner l'essentiel. Je songe à un des spots avec une prise électrique dont je me sers accessoirement pour chauffer de l'eau. À trois reprises, je tente une sortie, mais la pluie, même si elle est bien plus faible, est encore assez soutenue pour achever de me glacer. J'attendrai qu'elle cesse complètement avant de me décider. En partant, je vois les camions de pompiers silloner les rues dans tous les sens. Leurs sirènes n'ont pas arrêté de hurler depuis le début de la tempête. Je vois une rue bloquée par la police. Des travailleurs sont en train de ramasser des poutres d'acier de plusieurs mètres qui ont volé du chantier voisin et traversé la rue pour se retrouver dans une petite bande de terrain vague. Je rejoins mon spot, fais chauffer de l'eau et trouve par bonheur quelques sachets de thé. Je n'ai pas de linge de rechange. J'enlève ma veste et la met à sécher sur mon vélo, et reste dans un courant d'air pour faire sécher mon t-shirt. Même si c'est un truc à chopper la crève, c'est mieux que de passer la nuit trempé! Quand je pense que j'ai déjà "payé" pour dormir dans des draps mouillés. Eh, oui, en tant que marin, voileux, quand tu embarques, tu sais que tu as de bonnes chances de dormir occasionnellement dans l'humidité totale...

sdf,Montreal,Quebec,Canada

Je passerai la nuit dans l'humidité, les vents soutenus perturbant continuellement mon sommeil en m'envoyant feuilles, branches, hurlements. Au matin, je me sens fiévreux et crains le pire. Mais quelques heures après, cette sensation se dissipe et je retrouve une forme raisonnable. En roulant vers mon petit déjeuner, je constate l'ampleur des dégats. Arbres et branches cassés, feuilles, sacs plastiques et toutes sortes d'ordures jonchant le sol. Le glas de l'été a sonné. La température est descendue en dessous de huit degrés... Les mauvais jours arrivent inexorablement!

Les commentaires sont fermés.