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25/12/2013

Soyez prudent et bonne fin d'année!

Pour moi, c'est la meilleure vidéo de l'année... tellement que je vais la sous-titrer en anglais et la balancer sur mes réseaux américains.

Elle devrait réellement être intégrée dans la formation des nouveaux conducteurs, juste pour qu'ils comprennent! (Quoique je connais des conducteurs de longue date qui... mais bon... :-(  )

Et bien sûr...depuis si longtemps...et cela reste d'actualité!

23/12/2013

Quand on se compare... (ou l'effondrement quand même!)

On se console! Ça, ça existe sur terre!

Ce qui est fou, c'est de penser que Mike Horn a connu ces conditions en survie, sous la tente... Juste malade!!!

Donc, avec mon -21°C, je reste un "petit joueur"!

J'aimerai descendre à -35°C, pour voir. Ceci dit, mes conditions de "survie" sont fort différentes des siennes. Pas d'équipement de pointe, pas de tente pour protéger du vent...

Mais voilà maintenant la bonne nouvelle. Je suis enfin logé, pas luxueusement, mais confortablement. À quelques heures des congés de fin d'année, les membres d'une équipe d'intervention qui me suit ont décidé qu'ils ne pouvaient pas partir en vacances en me laissant à la rue, et ont tout fait pour me trouver un logement. Depuis vendredi, je suis à l'abri. Ils m'ont trouvé un petit studio sur le "Plateau", à distance de marche de leurs locaux et de ceux des services sociaux qui me suivent également.

Et curieusement, dès la première nuit, je m'effondre. Fièvre, courbatures au réveil (le matelas de mon lit est beaucoup trop mou, plus l'espèce de grippe ou bronchite contre laquelle je luttais... je crois que la chaleur a dynamisé les microbes ou virus que j'avais en moi!)

Alors, pour la première fois depuis longtemps, j'ai "vaché" toute la journée de dimanche, sans sortir le bout du nez dehors.

Je vais mieux ce soir... boire beaucoup, manger...boire encore...

03:26 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (8)

20/12/2013

La tête dans les nuages...

Je savais que les paradoxes me guettaient. Supporter sans trop de mal -21°C et...

Je m'installe dans la gare centrale pour prendre mon petit déjeuner. Je me dévêtit pour ne pas me mettre à transpirer. La transpiration est mon pire ennemi, car elle refroidit rapidement et me congèle.

Mais je ne prête pas attention aux courants d'air glacials qui arrivent directement sur moi à chaque arrivée de train, quand les portes de la gare s'ouvrent pour laisser entrer les passagers. À quelques reprises, j'ai bien une petite réaction, mais après de telles nuits, cela ne s'imprime pas dans mon cerveau.

Absorbé par mille choses, les heures passent jusqu'à ce que je sente brutalement mes poumons comme saisis dans un étau. Je me mets à tousser. Je pense immédiatement à la pneumonie. Ma température a monté brutalement, et mon souffle est brulant. Un mal de tête terrible m'assaille. J'ai envie de vomir. J'essaie de reprendre mon souffle, de calmer ma respiration malgré les quintes de toux répétitives. Je parviens à relaxer. Je bois de l'eau, petit à petit. J'ai conscience aussi de m'être déshydraté.

Je me rhabille juste ce qu'il faut, et entoure mon cou d'une écharpe synthétique très chaude. Quand je sors dehors, je mets mon écharpe devant mon nez et ma bouche, et j'enfile ma cagoule par dessus. Je ne découvre ma bouche et mon nez que lorsque je suis à l'interieur d'un lieu bien chauffé. J'ai l'air d'un bandit, ainsi accoutré dans les couloirs du métro ou des centres commerciaux du centre-ville, mais tant pis!

J'ai trouvé des pamplemousses à rabais, j'en mange deux. Je prends également 1000mg de vitamines C en comprimés et je croque une pomme. Je bois du jus régulièrement pour essayer de convenablement me réhydrater. Le soir, je suis encore brulant, mais je parviens à prendre des petites respirations sans tousser.

Le lendemain, je n'irais pas jusqu'à dire que tout à disparu. Je tousse encore un peu, mais je prends des inspirations profondes sans déclancher ces quintes de toux violentes d'hier. À peine quelques toussotements. Manger beaucoup, boire beaucoup...j'ai déjà presque vaincu!

15/12/2013

Les chiffres...

La météo l'annonçait... grands froids, puis tempête de neige...

Je m'y étais préparé. J'avais enregistré dans ma tête quoi manger, organisé mon petit local de stockage, accessible seulement le jour, pour que ce soit facile et rapide de prendre une quantité suffisante de calories en boite ou en sachet, pour faire face à n'importe quoi, sans avoir à chercher, sans avoir à réflechir, rapidement.

Bon, j'ai également des options, en cas d'urgence extrème... Bien sûr, certains diront que je suis déjà en situation d'urgence extrème!

Alors, ce soir-là, alors que le thermomètre tournait déjà autour de moins dix-huit, j'étais serein, prêt à faire face à la musique.

Je me suis habillé; Un t-shirt en coton, un sweater en coton léger, un gilet de laine assez mince, un chandail en polaire, et un blouson imperméable technique. Une paire de caleçons longs, une paire de jeans, et une paire de chaussettes de sport de coton, le point faible de ma tenue. Et une paire de chaussures de sport d'été, en toile aérée, très pratiques l'été car on ne transpire pas dedans... :-D

(Non, je ne suis pas maso, je n'ai juste pas eu la possibilité de retrouver à temps une paire de chaussure adéquate!)

J'ai pris un thermomètre électronique pour pouvoir contrôler visuellement les changements de température et ne pas me laisser surprendre pendant la nuit. C'est un thermomètre que j'avais acheté il y a trois ans pour documenter mes travaux sur des modèles éco-énergétiques. Il va trouver une nouvelle utilité pour quantifier les énergies et les températures dans une nuit de sdf...

Depuis trois semaines, j'avais mis de côté l'argent pour me payer ce petit resto qui fait un si bon steak-frites, pour moins de quinze dollars. J'avais pris des calories supplémentaires en barres de céréales ensachées individuellement. Pas écologique, mais dans les circonstances... Comme le restaurant offrait une promotion - le même steak-frites en "menu du jour", avec soupe aux pois en entrée, dessert et café - je n'ai rien pris de plus. J'ai mangé le petit pot de sauce brune bien grasse au complet. J'ai compris la semaine passée pourquoi les gens pauvres sont en si mauvaise santé! Alors que moi, je compte les calories pour en ingurgiter plus, eux en ingurgitent trop et devraient compter pour les réduire! Quel ineptie! La pauvreté peut aussi se mesurer à l'excès de calories ingurgitées quotidiennement!

Vous avez bien mérité une petite photo...

En la regardant d'ailleurs, je m'aperçois que j'ai oublié de mentioner dans la description de mon habillement une cagoule technique synthétique, très efficace parce que l'humidité de la condensation de ma respiration ne gèle pas à l'interieur. Elle coupe relativement bien le vent. Par contre, elle n'est pas chaude du tout. J'ai mis un bonnet en polaire par dessus, et emmené une deuxième cagoule en polaire également, qui a un long tube protège-cou. Je n'aurai pas besoin de la mettre cette nuit. J'ai aussi la capuche de mon blouson imperméable qui peut faire une couche supplémentaire au besoin. Et j'ai une mauvaise paire de gants synthétiques. Il faut que je revois cet aspect crucial de ma protection nocturne.

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Qaund j'ai quitté le restaurant, vers 23 heures, j'étais parfaitement bien, totalement prêt, la respiration contrôlée, le souffle maîtrisé, même pas coupé lorsque, refermant la porte du restaurant derrière moi, j'ai reçu la grande claque de mère-nature au visage.

Je me suis dirigé rapidement vers mon lieu de nuit. Un changement d'environnement imprévu m'en interdit l'accès. J'évalue les options, heureusement déjà mémorisées. Je ne dois surtout pas perdre de temps, ne pas perdre ma chaleur avant d'être installé pour la nuit. Je choisis celle qui me convient le mieux dans le contexte. Derrière un talus, le long d'une palissade de chantier. J'installe mon couchage. Je n'arrive pas à trouver la paire de chaussettes supplémentaire en laine que je comptais enfiler par dessus celles de coton en me couchant. Je m'apercevrai le lendemain que j'avais eu la brillante idée d'en entourer ma bouteille de tisane chaude dans son sac thermique, en me disant que j'aurais ainsi le super confort d'enfiler une paire de chaussettes chaudes en me couchant! Mais le moment venu, je ne me souvenais que de l'emplacement initial, où elles ne se trouvaient plus bien entendu!

J'étale un vieux rideau de douche pour couper la migration de l'humidité, je pose dessus deux écrans en mousse fine aluminisée, du style que l'on mets sur le pare-brise des autos, à l'interieur, l'été, pour réduire la chaleur du soleil. La face aluminisée est tournée vers le dessus, pour réfléchir la chaleur de mon corps vers lui-même. J'ai acheté ces écrans il y a quelques mois, dans un magasin "tout à 1$".

Je me glisse dans mon sac de couchage. Le choc thermique est raisonnable. Ma respiration toujours calme. Mon médecin, rencontré plus tôt cette semaine, a vérifié mon rythme cardiaque. 88 battements par minute. C'est nettement plus qu'ordinairement. Mais cela me permet d'avoir une meilleure circulation sanguine, ce qui est parfaitement adapté à la situation.

Je dois couvrir la moindre partie de mon corps, car exposée, la peau gélerait tres rapidement à cause du vent. Le facteur éolien a fait descendre la température à -37°C ressentis sur la peau. Je mets une petite couverture pliée plusieurs fois sur mon visage, la seule partie exposée dans mon sac de couchage momie, en ménageant une petite poche d'air pour pouvoir respirer. Plusieurs fois dans la nuit, la couverture glissera et le froid me réveillera presqu'aussitôt, me commandant de la replacer.

Ma nuit sera entrecoupée de réveils, plus par crainte que par problème réel lié au froid. Je ne me suis pas refroidi. Le matin (5 heures...), mes pieds étaient encore chaud malgré leur peu de protection. Je m'apercevrai plus tard que l'heure affichée sur mon appareil, ironiquement, est toujours l'heure d'été...

Sortir du sac de couchage fut dur. J'ai pris quelques minutes pour prendre des photos, relever la température. Après deux minutes à tenir la sonde du thermomètre électronique, sa descente ralenti mais je ne peux plus la tenir car mes mains commencent à geler. Il indique moins dix-huit virgule cinq degés Celsius (Centigrades). Je remballe tout et colle mes mains à mon entre-jambe, toujours l'endroit le plus chaud de mon corps! :-D

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En arrivant à l'abri, dans le métro, je constaterai que la température était de moins vingt et un degrés Celsius (Centigrades).

Avec le "facteur vent", ma peau exposée ressentait moins trente-sept! Ma nuit la plus froide jamais passée dehors!

J'ai l'impression qu'on est en train de me dégeler les mains à coup de marteau. Mes gants ne sont pas à la hauteur du défi!

Mais en quelques minutes, tout retourne à la normale. Je me sens toujours "de luxe" au vu des ressources que je continue de puiser en moi!

08/12/2013

À l'heure des comptes...

À cet internaute qui a atterri sur mon blog en ayant cherché "pourquoi les sdf sucrent trop", je réponds...

Par besoin de calories pas cher!

Oui, le sucre, quand tu es dans la rue, te réchauffe, et c'est le même prix... alors autant blinder ton kawa et repartir avec un "boost" cafeine plus un "boost" sucre. C'est tout bénéf!

Et ne vous inquiétez pas, en général, tout est vite brûlé dans la rue!

J'ai fait quelques calculs tenant compte de mon poids, de mon état de santé, de mon activité quotidienne, de la température, qui est déjà descendue à moins quinze, et je m'attends à pire bien sûr...

Il me faut au moins 2500 calories par jour. Ces dernières semaines, cela a rarement dépassé les 1200!

Alors évidement, une fois de plus, je me suis affaibli, je m'épuise rapidement, je ne suis plus capable de fonctionner convenablement.

Vous ais-je dit que c'est dur de vivre dans la rue?

Alors j'ai commencé à compter les calories dans tout ce que je mange, pour parvenir à redresser la barre. Trouver le temps de manger, m'organiser pour avoir systématiquement accès à une quantité suffisante de nourriture, juste pour ne pas faiblir.

Le soir, avant d'aller rejoindre mes lieux de nuit, il faudrait que j'absorbe 1000 à 1200 calories pour pouvoir me réchauffer suffisament pour passer au travers de ma nuit.

Par chance, une cuillère de pate à tartiner au chocolat de la marque que je ne citerai pas, contient 100 calories! Et moi qui me demandais pourquoi quand je plonge ma cuillère, je ne peux plus m'arrêter! C'est juste par besoin de calories!

Je suis content de cette constatation!

Sinon, les cookies (170 calories pour deux cookies) et les barres de céréales (170 calories par barre) sont bien aussi. Avec une tisane bien sucrée, bue assez tôt pour ne pas avoir à me lever au milieu de la nuit...

Parce que le plus dur en fait, c'est d'entrer dans le sac de couchage le soir, et d'en sortir le matin... Surtout en sortir le matin!

06:17 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sdf, itinerant, sans-abri