Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

24/12/2012

En attendant, je me shoot...

Ne bois, ni ne me drogue... pas une bière, un verre de vin, pas même une cigarette... Je ne fume plus depuis des siècles!

Je garde toutes mes ressources pour préparer ce voyage au mieux. Je me rattraperai avec le rhum de la Martinique. J'ai décidé que j'y ferai une halte de quelques jours, jouerai les marins en asséchant quelques caves, en calant quelques fûts.

Puis je cuverai en me laissant bercer par la mère des Caraïbes et de tous les autres... la mère mer!

Alors oui, je me shoot à l'internet, fouillant frénétiquement à la recherche de mes morceaux. Je retrouve Manfred. Je retrouve Guy. Je recolle les morceaux d'histoires qui me manquaient.

Je visionne des documents, des vidéos de mer. Pour me galvaniser, pour me rappeler, pour retrouver ce qui me manque depuis si longtemps. Ces morceaux de moi qu'on a éparpillé, épars, pillés!

Par la force des choses, je prends mon temps. Tempêtes ont eu raison de la planification du voyage des papiers du bateau. Voie des airs, voie des mers, même combat.

Alors je fouille, trouve des aubaines. J'ai fait des listes.

La première, c'était ce dont j'avais besoin pour partir. La deuxième, ce qu'il faudrait au moins que j'emporte pour naviguer raisonnablement. La troisième, ce que j'aimerais au moins pouvoir acheter. La quatrième, ce que je pourrai peut-être parvenir à acquérir. La cinquième, ce que j'envisage d'acheter finalement, avec un peu de chance. Tant pis, je me gèlerai quelques jours, prendrai quelques risques supplémentaires. Bah, ce sera la mer... les amers à terre amènent l'amer de la mer, avant même de la prendre.

21/12/2012

Tournent en boucle...

Les images, les obstacles, les images des obstacles, les images des obstacles vu de derrière parce que franchis, mais qui semblent être à nouveau devant, comme un éternel recommencement...

Et puis oui, devant à nouveau, mais avec le vécu, les outils, le ventre vrillé par les certitudes et les incertitudes, comme tout le monde... Je saute, je plonge, je me lance, je me jette à corps perdu, mais pas perdu corps et âme...

Pour la première fois de ma vie, je plannifie  un peu à outrance... plus que de coutume chez moi. Je fais des listes. D'habitude, j'en griffonne une, tout au plus! Je fais des plans, prévois des issues au cas où...

Je vais être seul, jour et nuit, pendant une dizaine de jours pour la première traversée, à travers le triangle des Bermudes. J'avais envie d'aller au diable...

Suivra une navigation merveilleuse au travers des Antilles. Puis trois semaines, peut-être plus, pour un grand bord vers le milieu de l'Atlantique, 600, 800 miles nautiques au large (1100 à 1500 kilomètres environ) pour doubler la pointe est de l'Amérique du sud contre vents et courants, puis descendre sur Rio au portant, poussé par le courant... enfin, tout ça est la théorie. En pratique, la mer...

Je vais retrouver la Virginie, et beaucoup de souvenirs... Je vais me refaire la sortie de la baie de Cheseapeake à la voile. La première fois, je l'avais fait en tirant des bords pénibles sur toute la largeur (l'étroitesse) du détroit qui la ferme, au milieu des cargos, des paquebots de croisière, gagnant péniblement 100 mètres à l'heure, faisant connaissance des pêcheurs qui me hélaient du bord à chaque passage. Puis, après avoir débordé le cap sud, assez largement pour pouvoir prendre vers la haute mer, j'ai fait demi-tour. Je voulais juste prouver que je pouvais le faire, les guides nautiques le déconseillant formellement par vent d'est ou nordet.

Je suis un marin...

16/12/2012

Échecs ou mode sans échec

Je n'ai jamais accordé trop d'importance aux dates...

Bon, je fais des efforts parce que pour beaucoup, c'est important.

J'ai été très surpris quand j'ai retrouvé la date de création de ce blog. Le 11 Septembre 2006. Alors, oui, je me souvenais que c'était en septembre 2006, mais le jour... j'aurai dû m'en souvenir.

En fait, j'étais tellement absorbé par quantité de choses, à la rue déjà, que je n'ai dû qu'entrevoir la date, les nouvelles du jour...

Donc 6 ans et quelques mois de blog, plus d'un millier de notes. Aucune perdue, elles sont toutes archivées. De temps à autre, j'allège le contenu de ce blog, réorganise un peu.

Je vais le faire à nouveau, remettre en ligne de façon chronologique les notes anciennes qui me plaisent le plus. Ce sont des tranches d'histoire, de mon histoire!

J'ai toujours eu beaucoup de plaisir à partager avec vous. Je ne bouderai jamais ce plaisir, et chercherai encore à vous offrir le meilleur de moi au travers de ces pages.

De puis ma séparation en 2005, mon divorce prononcé en 2006, ces nuits dans ma voiture, puis dans la rue... Ce sentiment de rester toujours un peu "de luxe" parce que toujours la tête sur les épaules malgré mes handicaps, parce que aucune addiction (si ce n'est celle d'écrire, de donner, de chercher...)... Ces tentatives de réinsertion dans la société. Ces échecs...

Très tôt dans ma vie, j'ai été conscient de ma confrontation aux échecs. Pas trop à l'école. Ma mémoire hors du commun me sauvait. Mais dans la vie, déjà, depuis l'âge de 6 ans...

Mais très tôt également, le sentiment qu'il fallait absolument surmonter, sublimer chacun de ces échecs. Maladivement, intensément, désespérément!

Cette année a été difficile.

2012,annee difficile,vie de merde

Bon, ça me fait rire... :-)

(le juron et les fautes, ce n'est pas moi! Mais bon, ça ajoute peut-être encore au comique de l'image!)

Je me sens un peu comme ça!

Cette année, j'ai perdu beaucoup de  choses. Des morceaux de moi. Mon logement, dans lequel j'avais réussi à reconstruire un départ dans la vie, et une bonne partie de son contenu. Mon "box", un mini-entrepôt dans lequel je conservais une partie de ma vie. Il a été saisi pour non paiement. Dedans, des pièces de bateaux, des outils, des livres, des dossiers, des cartes marines qui me seraient bien utiles aujourd'hui... Et les lettres de mon père, décédé quand j'avais 13 ans. Je n'ai pas pu les récupérer. Pour ceux qui me lisent depuis longtemps et se souviennent peut-être d'un détail, paraissant peut-être insignifiant... mon enclume! Une enclume de 110 livres à laquelle étaient rattachées beaucoup de choses, parce que justement, je ne pensais jamais pouvoir la perdre.

Mon coeur se déchire à chaque fois que je repense à tout cela, à tout ce que représente ces choses qui devaient me permettre de retrouver le chemin d'une vie normale. Ces choses, je les avais préservé depuis mon divorce. Cette année, c'est l'échec total, le retour plus loin en arrière que la case départ.

Mais j'ai de l'expérience, de nouveaux outils également. Il faut que je fasse mon deuil pour pouvoir rebondir. J'ai encore un peu de ressort dans les jambes...

De toutes façons, dans la vraie vie, le mode "sans échec" n'existe pas!!!

20:28 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (4)

08/12/2012

Voilà, je pars...

Mais je ne vous quitte pas vraiment, au contraire. Je vais m'ouvrir un peu plus à vous, différement.

Je pars pour de longs mois, mais pas de "Margot" à laisser au port! :-)

On part plus léger, comme cela!

Tout est encore à faire, mais je ne peux me retenir de vous l'annoncer, défiant ma méfiance des choses encore incertaines...

J'ai un contrat en poche, un chèque déposé dans mon compte (mais je vais attendre sa validation par la banque la semaine prochaine, des fois que...).

Il y a tout juste une semaine, j'écrivais cela;

L'eau...     ( http://sdfdeluxe.hautetfort.com/archive/2012/12/01/l-eau.... )

J'avais l'impression que cela faisait un siècle que j'avais posté cette note, tellement j'ai travaillé d'arrache-pieds depuis! Le temps a une autre dimension, dans la rue!

C'est ce que j'ai réussi à préserver, ces détails me permettant de conserver un lien avec le monde qui m'entoure, qui m'ont permis d'en arriver là!

Là? Oui, là, c'est un retour à la vie dans le monde. Bon, d'accord, un monde presque interlope (dans le sens vielli du terme...je navigue en zone grise. Légal car pas illégal! Le monde du bateau reste un univers à part, comme celui de la rue!).

Mon mandat; acheter un voilier aux USA, et le convoyer au Brésil.

Bon, pas de San-Francisco en vue, mais la baie de Rio...la découvrir en arrivant par la mer...le pain de sucre, le gigantesque "Chist rédempteur" du mont Corcovado, qui ne peut laisser indifférent les croyants comme les non-croyants...

En attendant mes propres photos, si la mer m'autorise...

voilier,voileux,Montreal,Rio,Bresil,Brazil

Le décalage avec mon vécu des derniers mois parait presque absurde!

Bon, c'est un voilier de plus de 30 ans, neuf mètres, des rénovations à faire... un budget rabougri, mais un logement sûr, une promesse de navigation tropicale au long cours, une routine des plus plaisantes à venir pour moi. Oui, car je suis un marin jusqu'au fond des trippes. Rien pour moi ne vaut une nuit en haute mer, loin des hommes et de leur folie!!!

(Bien que cette folie soit de plus en plus apparente même loin au large!)

La trépidation nerveuse du projet m'a envahi, pour rapidement faire place à la rigueur du capitaine méthodique que je suis. Je note les besoins, évalue les coûts, les risques. Je veux aussi vous faire partager tout cela, vous permettre de mettre ma vie des derniers temps en perspective avec mon vécu plus large. Je veux vous faire vivre ça, vous faire partager la vibration de la terre, de la mer, au delà de tout ce que je vous ai montré de ma vie jusqu'à présent.

Je veux, après avoir partagé ma misère, vous faire partager ce qu'il y a eu de plus fort, de plus puissant, de plus magnifiquement incroyable dans ma vie... ma vie en bateau!

Et je partage une fois de plus ce vidéo, que je n'ai laissé que brièvement sur ce blog; ces années de vie maritime, ces voyages en voilier avec mon fils...

Les détails...

Mon syndrome d'Asperger me contraint à focaliser sur les détails en premier lieu, pour tenter ensuite de les intégrer dans un portrait global du monde, de la vie... pour le meilleur ou pour le pire!

Alors, parmis les détails, rester présentable. Mais régulièrement, je me questione. Est-ce que mon linge n'est pas trop abîmé, froissé, frippé. Est-ce que mon hygiène est adéquate pour rester présentable.

J'ai du mal à formuler des réponses. Si je sens un peu fort, après une journée de course à la survie, si en plus mes traits sont tirés par la fatigue et mes vêtements sont froissés, mes sacs éculés... comment me voit-on de l'exterieur?

Aujourd'hui, j'ai des réponses:

Un homme, élégament vétu, me tient la porte, mes deux bras lourdement chargés par mes sacs entravant mes gestes.

Peut-être l'aurait-il fait si il avait perçu en moi un traîne-savate sdf... mais je doute. J'ai deux sacs en bon état, je suis habillé avec du linge propre et raisonnablement élégant... même si en regardant de près, on constate une certaine usure. L'avantage de porter des couleurs sombres qui avalent les petits défauts.

Bien que n'ayant pas trop gardé accrochés mes complexes, quand on me regarde, ma première réaction en est toujours une de doute.

"Il voit mon "sdf-isme", c'est sûr"

"Il sent l'odeur de ma transpiration..."

"il voit mon linge râpé"

"Il n'aime pas mon teint métissé, mon allure étrange...étrangère!"

Puis je remets en contexte, et me raisonne. Ne pas "paranoïer". La réalité est que je suis quelqu'un d'apparence "normale", peut-être même un petit peu au dessus de la moyenne, car j'attache de l'importance à être (et non juste paraître!) "bien" pour le monde qui m'entoure.

J'ai augmenté le niveau de prudence d'un cran au niveau de mes lieux, de jour comme de nuit. Il ne faut pas que je trébuche, que je "m'enfarge dans les fleurs du tapis", comme on dit ici! Je porte attention aux moindres détails, réduisant ainsi les risques le plus possible.

Par exemple, sur mon plateau de repas, dans cet espace de restauration, je laisse un ticket de caisse au milieu, semblant confirmer mon achat récent à un des comptoirs m'entourant. Cela change l'allure au premier coup d'oeil...

07/12/2012

devant-derrière

Je regarde dans mon "mirroir" (rétroviseur, dans le langage d'ici). Je vois une pente vertigineuse. Je vois encore une petite tâche de lumière qui un jour m'éclaira.

Et devant...

Ma vue se brouille. Suis-je réellement là? Suis-je réellement encore un être humain? Je continue de faire style, mais ais-je encore toute ma raison? Et ces plans sur la comète dont je suis le spécialiste depuis toujours... où me mèneront-ils cette fois-ci?

Au moins, je gère tout tout seul dorénavant. Je ne laisse à personne la moindre emprise sur ma vie. Je suis capable, je suis compétent, et malgré mes limitations, je reste quelqu'un de plutôt bien. J'ai toujours lutté très fort pour être quelqu'un de bien pour les gens qui m'entourent. Et plus encore pour ceux que j'aime.

Plus de six ans que j'ai commencé ce blog. Trois ans pour me sortir du trou, deux ans à ramer pour rétablir quelque chose  à long terme. Un mauvais choix, retour à la case départ.

Bientôt six mois que je suis retourné dans la rue. Avec un petit break de quatre semaines. J'ai vu mon médecin. Elle me trouve résistant, résilient. Elle m'a trouvé encore solide pour la période que je viens de traverser. Je l'ai senti moins inquiète, cela m'a rassuré.

Elle veut me revoir après les fêtes. La première fois qu'elle m'a "ramassé", c'était après les fêtes, il y a quatre ans.

Combien de temps cela me prendra-t-il cette fois-ci pour reprendre le dessus? En serais-je capable?

03:49 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

03/12/2012

Perspectives...

En relisant ma précédente note, je revois ce qui est décrit avec force de détails dans "The Unwritten rules of social relationships" concernant la perception des choses par les "Aspie's" (personnes atteintes du syndrome d'Asperger). Je m'inscris en plein dans ce schéma;

Les évènements, sans commune mesure sont perçus de la même façon. La petite erreur au même niveau que l'erreur aux conséquences dramatiques. Pour moi, chacune de mes erreur est un drame.

Paradoxalement, je suis capable de mettre infiniment de perspective dans les erreurs des autres. Raison probablement pour laquelle on m'apprécie particulièrement lorsque mon entourage traverse des évènements dramatiques. Je me suis fait dire un nombre incalculable de fois combien ma présence et ma façon de dire ou ne pas dire avait fait un bien considérable à mes proches.

Et pourtant, quand je suis concerné... 3 croissants à 4.20$ ou un lecteur MP3 à 240$... deux erreurs identiques et pourtant, si je détaille l'effet dévastateur de ces deux évènements, c'est la perte des croissants qui m'a le plus profondément boulversé, alors que l'impact réel sur ma vie fut bien moindre; j'ai racheté des croissants, et j'ai pu percevoir un montant dû le jour même, ce qui fit que je mangeasse à ma faim. Alors que je souffre toujours chaque instant de la perte de mon lecteur MP3.

Probablement parce que, avec la perte de mes croissants, je répétais deux fois en peu de temps la même erreur, celle d'être incapable de porter l'attention nécessaire à la préservation des choses qui me sont vitales.

16:00 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

02/12/2012

Série noire...

Je m'accroche à des petites choses pour garder la tête hors de l'eau. Une de ces choses, c'est un petit rituel de longue date, sur lequel je m'appuie pour me convaincre que la vie réserve du bon, du meilleur à venir... Je m'y accroche d'autant plus quand je suis à la rue. Cela me rassure sur ma capacité de faire quelque chose de positif pour moi même en situation difficile.

Ce rituel; les croissants du dimanche!

Alors hier, en fin de journée, je décide d'aller dans une des boulangeries où ils font les meilleurs croissants de Montréal. La dernière fois que j'y suis allé, j'ai mis une croix dessus. Ils avaient changé de boulanger, et les croissants étaient plus qu'ordinaires. Je me pousse à y retourner pour voir si... et, bonne surprise, ils sont redevenus à la hauteur du meilleurs de mes souvenirs. J'en achète trois. Au milieu de la nuit, dans mon lieu d'échappement aux froids redoutables, petit espace de survie de quatre ou cinq heures au plus dur de l'errance, je me réveille en sursaut. Mes croissants, mes croissants ne sont plus là! Je me maudis à voix haute. J'ai oublié mon petit sac de papier et son contenu si précieux sur un banc. Celui d'une station ou celui d'un bus, je n'arrive pas à me souvenir. Je peste doublement en me disant qu'il va probablement être jetté à la poubelle. Si au moins je pouvais avoir la certitude qu'il allait être mangé par quelque affamé...

C'est un des traits particuliers à l'autisme. Ce besoin de certitudes qui nous fait "rusher" jusqu'à l'extrème lorsque l'on n'a pas de réponse satisfaisante à un problème posé. D'où l'obsession compulsive qui résulte parfois d'évènements insignifiants.

Cette difficulté à mettre en perspective, à relativiser...

À cet instant, pour moi, ce petit oubli me renvois à mes incapacités. Incapacités à accomplir convenablement des tâches simples. Incapacité d'être suffisament adéquat pour ne pas me mettre dans des situations extrêmes. Incapacité d'accomplir mon rituel soigneusement planifié pour le lendemain... J'ai envie de me foutre une balle dans la tête tellement cela est insupportable!

Vous rendez-vous compte? Une balle dans la tête pour trois croissants... comme le désespoir peut rendre un esprit affaibli complètement hors piste!

Je me répète en boucle qu'on ne se fout pas une balle dans la tête pour trois croissants. Je sais intérieurement qu'il n'y a pas juste ces trois croissants, bien évidement. Je finis par me rendormir.

Au réveil, je suis à nouveau hors de moi. Mon lecteur MP3, mes croissants... insupportable!

Je calcule... si j'en achète d'autres, ce sera à la boulangerie sur mon trajet. Ils sont presque un dollar plus cher. Si je fais cela, je ne mangerai pas du reste de la journée, car j'aurai explosé mon budget. Mais je ne peux m'y soustraire. Renoncer à mes croissants aujourd'hui aurait un impact désastreux sur ma semaine. J'ai besoin de ces quelques routines que j'ai réussi à installer, et celle-la particulièrement, que j'ai réussi à préserver à peu près intègre.

Alors j'achète mes croissants. Non seulement sont-ils plus cher, mais surtout, ils sont bien moins savoureux. Presque insipides. Pas grave...

Mon café est tiède du coup, puisque j'ai dû le faire au sortir de mon trou nocturne.

La fin des notes...

des notes de musique... Je me suis fait tiré mon lecteur MP3 dans le métro, à l'heure de pointe. Je dis souvent que Montréal est une ville ultra sûre. Quand il y a une agression, ça fait la une des journaux. (Je parle ici des agressions "gratuites", pour voler par exemple). On peut se promener avec un IPhone à la main sans risquer de se le faire arracher. Mais il y a quand même un peu de vol opportuniste, un peu de vol par effraction aussi, mais rien de comparable avec la France. Ici, on vit sans volet aux fenêtres, et je connais quantité de gens qui ne ferment pas leur porte à clef quand ils sont chez eux. (Moi, pas, je ferme toujours soigneusement derrière moi quand j'ai un chez-moi). Je me suis fait cambriolé une fois, par un voisin que je recevais chez moi à l'occasion. C'était peu de temps après mon arrivée à Montréal.

Et là, je venais de constater que le fil de mes écouteurs était abîmé. Un seul côté marchait. Je suis resté deux jours sans musique. Et en allant dans un magasin pour voir si il n'y aurait pas quelque écouteur de qualité raisonnable à prix déraisonnablement bas...j'ai mis la main sur l'étui de mon MP3... le choc!

En fait, en y pensant, je me souviens n'avoir pas rebranché les écouteurs lorsque j'ai constaté qu'ils étaient h.s. Donc, je l'ai plus probablement perdu. Le zipper (fermeture éclair, pour les français) de son étui s'est ouvert, probablement en frottant contre mon sac à dos, et il a dû glisser...

J'ai acheté ce MP3 (un Sandisk Sensa de 16 gig avec lecteur vidéo, enregistreur et radio FM) en revenant de France, il y a 5 ans. La qualité de cette petite machine est exceptionnelle et sa taille toute fine, toute étroite, le rendait parfait pour mon mode de vie. Après 5 ans, la batterie Ion Lithium me livrait encore une dizaine d'heures d'écoute continue. Il contenait toute ma vie musicale. Heureusement, j'ai deux backups de ma zique. Au moins, j'ai encore ça! Mais je n'ai plus rien pour écouter, plus rien pour maintenir un petit fil de connection à la vie dans les moments où j'en ai le plus besion (les moments où les bibliothèques sont fermées notament). Cette musique, c'est le petit coup de boost quand je suis rendu au fond du trou, quand j'ai l'impression que rien ne semble plus vouloir fonctionner. Sa radio FM me permettait d'être "branché" sur l'actualité locale, où que je sois.

J'ai lu que plusieurs personnes avaient eu des problèmes avec ce modèle (le lecteur toastait après déconnection du port USB de l'ordinateur). Il s'avère cependant que c'est un problème de Windows, surtout Windows XP et Windows Vista, mais j'ai constaté que même Windows 7 présente encore un risque de ce côté, pas plus tard que le mois passé. En effet, l'écran affiche que l'on peut retirer le média en toute sécurité alors que le port USB est encore alimenté pendant plusieurs secondes.

Je vous recommande, si vous utilisez Windows, de compter 6 à 8 secondes après avoir vu le message de sécurité s'afficher avant de retirer une clé USB, une carte, un appareil photo, etc... (si vous avez une clé lumineuse, on voit clairement la clé clignoter plusieurs secondes après l'affichage du message de sécurité).

J'ai brûlé un appareil photo de cette manière (mon premier APN, un Canon Powershot, acheté il y a une dizaine d'année) sous Windows 98. Depuis...

J'ai vu quantité de personnes brûler des clés ou des cartes mémoires de cette manière.

Alors, peut-être le Sandisk est-il un peu plus sensibe à ce problème que d'autres, mais si vous respectez ce petit truc, vous ne courrez aucun risque.

Voilà... down de chez down... je ne sais pas comment je peux survivre sans ce lien avec le monde, avec mes sens, alors que je suis plus que jamais enfermé dans ma tête. J'ai regardé pour le remplacer. Rien qui approche à un budget abordable. De toutes façons, abordable ne veut plus rien dire pour moi aujourd'hui!

01/12/2012

L'eau...

Ils s'obstineront jusqu'au bout à nier l'évidence...

En fouillant sur internet, pour retrouver les traces de ce qui fut ma vie pendant un temps, je redécouvre des lieux où j'allais chercher des bateaux à bas prix pour mes clients canadiens. Entre mes années comme expert maritime pour les banques et les assurances, et celles où j'avais mon petit chantier maritime, j'ai conservé un bon réseau de clients, de fournisseurs, de marinas qui aimaient bien me voir les débarasser de leurs vieux bateaux et faire pour eux de la place pour du neuf.

Et voilà ce que je vois...

sdf,sans abri,ittinerant,Montreal.Quebec,Canada,Sandy,ouragan,New-York

Les dégats, de la côte du Connecticut jusqu'au New-Jersey sont considérables. Il s'y trouve une quantité invraissemblable de bateaux et de marinas. Les ventes d'épaves par les assureurs commencent à sortir à des prix ridicules. Entre la profonde crise économique qui étouffe les États-Unis et ces séries de tempêtes et d'ouragans, le marché n'absorbe plus même les aubaines les plus incroyables.

Alors, je me mets à calculer, à chercher une solution... L'hiver s'est installé, ici comme là-bas. Impossible d'en tirer un revenu avant le printemps. On verra...

Si vous voulez un bateau pas cher, je vous l'achète, le répare et l'amène où vous voulez...