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27/04/2013

Et voilà...

Migration effectuée, zéro dossier perdu ou égaré, mes archives photo, vidéo, travail... tout retrouve une place commune sur mon ordinateur portable.

Récupérés aussi mes marque-pages, mes barres d'outil... tout se fait plutôt fluidement. Ubuntu 13.04 tient ses promesses.

Cette fois-ci, je me fais un script au fur et à mesure du remontage, pour tout réinstaller sans manipulation ou presque, la prochaine fois. De cette façon, que ce soit un changement de disque dur, d'ordinateur... je retrouverai à chaque fois la même configuration.

Je suis très satisfait de mon boulot!

25/04/2013

Geek time

Il est rare que j'attende un produit technologique avec impatience. Probablement parce que je n'ai pas de budget pour acheter... Quoique... même quand j'ai les moyens d'acheter du neuf, dernier cri, j'attends que le prix du produit chute. Je ne suis jamais pressé. Cela permet aussi que le produit passe l'épreuve du temps, même si aujourd'hui, l'échelle temps n'a plus beaucoup de sens. Le produit devient obsolète quelques semaines, quelques mois tout au plus après sa sortie!

Par contre, dans le domaine de l'open source, je suis en veille permanente. Quatre ans que je travaille exclusivement avec Linux. J'étais perplexe quand Ubuntu a changé son interface graphique pour intruduire Unity. Je suis devenu frustré, comme beaucoup, devant la quantité de bugs à sa sortie. Je ne suis ni résistant au changement, ni prêt à l'adopter aveuglément. Je calcule tout soigneusement quand il s'agit de technologie. Alors, j'ai changé de mouture Linux, passant de Ubuntu à Mint. Je me suis adouci quand Mark Shuttleworth, CEO de Canonical (la société derrière Ubuntu) a expliqué son objectif. J'étais dubitatif. Cela semblait un bel objectif en théorie, mais le chemin me parraissait ardu, voir irréaliste. Je voyais également le potentiel incroyable. Je voyais ce qui ferait mon bonheur technologique; le même OS sur mon smartphone, mon lecteur MP3, ma tablette et mon ordinateur.

Alors, j'ai commencé à piocher pour installer l'engin dans ma machine. J'ai collaboré pour la première fois à la résolution de bugs. Et je dois avouer que plus ça avance, plus les résultats sont enthousismants.

Cela ouvrira la possibilité d'utiliser les mêmes logiciels, donc de travailler indiférement sur n'importe lequel de mes appareils, donc de travailler de n'importe où, à n'importe quel moment. Avec mes sauvegardes automatiques, je ne risque plus de perdre quoi que ce soit. Cela m'est surtout utile lorsque je suis dans la rue. Il m'est parfois impossible de transporter mon ordinateur portable, alors, avancer indiférement sur mon smartphone ou ma tablette serait top!

Pour l'instant, je dois me contenter d'une gymnastique compliquée et pas très efficace. Donc je suis limité... mais on s'approche tranquilement du but! Tout est cependant déjà en place pour répondre à ma mobilité. J'ai un espace de sauvegarde conséquent sur mon cloud, en plus de mes outils habituels, et mes sauvegardes sont automatisées, même quand je suis loin de Montréal. Mon travail est devenu plus fluide!

Demain, le 25 Avril, sort la version 13.04 de Ubuntu. J'en profite pour changer le disque dur de mon ordinateur portable pour un plus gros (750 gig ultra rapide), que j'ai récupéré à bon marché juste avant de partir, et qui va me permettre notament de traîner mes archives vidéos et faire du montage "sur la route".

L'intégration complète ordi/tablette/smartphone est prévue pour la fin de l'année, alors que l'échéance initiale était 2014. Je suis bien content de ce devancement de l'agenda! Je commence à m'y voir, "just in time", cet automne, avec ce qui pourrait être un timing parfait. Après tant de galères, peut-être enfin l'éclaircie dans mon ciel nuageux, avec la possibilité de travailler à chaque fois que je suis en mesure de le faire...Donc une possibilité de booster ma productivité et tirer le potentiel de mes rythmes autistes.

 

23/04/2013

Bonne pioche/mauvaise pioche

Quoi qu'il en soit, il faudra faire avec!

Je dessine des chemins. Comme je l'ai toujours fait. Puis je plante un décors. Rien ne collera comme je le pensais, mais mon imagination retouchera les contours de chaque instant pour recréer une réalité plus vraie que nature. J'ai toujours fonctionné ainsi. Cela rend la vie plus joyeuse, même lors d'une mauvaise pioche. Cela doit rester un jeu. Un jeu trop sérieux parfois, avec des vraies vies, avec des vraies morts.

Comme dans les films, mais en vrai.

Je noircis des pages d'ordinateur. J'aime. Cela coule comme une source intarrissable, irritable.

Cela se déchaîne comme la passion avec laquelle j'affronte chaque tranche de ma vie. Intraitable.

Le petit point que j'avais dessiné, noir au milieu d'une page blanche se matérialise. Lentement. Doucement.

La convergence des lignes de fuite dessinent maintenant un cadre sur lequel je m'adosse.

Élastique, maléable.

Je m'investis pleinement maintenant de ce rôle que j'ai créé pour pouvoir survivre.

Drôle de zèbre dans mes décors. Vos peurs sont mon salut. Je me regarde enfin sans faux semblant. J'ai effacé les incertitudes de mes perspectives.

Je suis moi, sdf, un peu perdu, un peu trouvé, un peu digne, un peu dandy, s'exposant ou se fondant dans le néant... un peu de luxe! J'assemble des mondes qui n'existent pas, car de ce néant seul je peux renaître.

18/04/2013

Christophe Colomb...

À chaque nouvelle navigation, dans chaque nouvelle situation difficile, je me compare à Christophe Colomb. Bon, c'est vrai, à son époque, les mers n'étaient pas sillonnées de navires gigantesques, aveugles et sourds à la présence de ces bateaux insignifiants que sont les petits voiliers sur lesquels je navigue. Mais, d'un autre côté, j'ai une connaissance phénoménale de la mer, du monde, des étoiles. J'ai des instruments de navigation, des données, dont il ne pouvait même pas imaginer dans ses rêves les plus fous qu'ils puissent exister un jour.

C'est vrai aussi que quand j'ai commencé à naviguer, je considérais hasardeux des choses que je fais aujourd'hui naturellement. Je vais faire bondir bien des marins en montrant de quelle façon j'ai abordé cette traversée. Aucune carte marine après la sortie de la baie de Cheseapeake. Comme seuls instruments de navigation, quelques notes, quelques points de repères griffonnés dans mon agenda, une petite tablette Samsung avec un GPS, payée 150$ (115€), une boussole et une montre de précision, au cas où...

 

navigation hauturiere,traversee,voile

Oui, je sais... c'est un peu ouf mon truc!

Peu de gens seraient capable de faire route avec si peu. Mais j'ai une quantité astronomique de données emmagasinées dans mon cerveau pour compenser, et une évaluation "raisonnable" de la faisabilité de mes aventures.

Mais cela fait aussi partie du plaisir de naviguer que partir à l'aventure, sans chemin trop balisé!

Et à chaque fois que je me disais que j'étais un peu barjot de naviguer ainsi, je me rassurais sur ma santé mentale en me disant que les limites étaient faîtes pour être repoussées. Sinon, Christophe Colomb n'aurait jamais "découvert" l'Amérique. Et je suis bien mieux équipé que lui pour me rendre sur n'importe quel coin de la planète!

Mais chaque matin, quand le jour se levait, je me sentais comme cet homme qui, tombant du vingtième étage d'un immeuble passe devant le dix-neuvième et se dit "jusqu'ici, tout va bien!". Et invariablement, j'explosais de rire en repensant à cette histoire...

Alors, quand, après 30 jours de naviguation (je viens de compter, pour la première fois, le détail des jours navigués, car une des rares choses que je m'impose en navigation, c'est de tenir un livre de bord, à peu près légal, à peu près tous les jours...), je me suis glissé dans la baie de Marigot, mes voiles déchirées, luttant au milieu de la nuit de peine et de misère. J'ai tenté désespérément de remonter au vent un tant soit peu en louvoyant entre les yachts au mouillage pour m'abriter et m'ancrer raisonnablement. Je me suis finalement effondré sur ma couchette en me disant qu'enfin, je pouvais m'endormir sans crainte. J'ai sourit aux anges qui m'avaient peut-être accompagnés et me suis endormi aussitôt du sommeil du juste. Contrairement à ce que je m'imaginais, je me suis réveillé frais et dispo vers 7 heures du matin. Même pas faim, malgré 9 jours de jeun complet, 29 jours de sous-alimentation, sans parler des semaines précédentes, des mois précédents...

St Martin,St Marteen,Antilles,Caribbean

Second repas à terre; je commence par le fromage!!!

Et j'ai attendu midi passé avant d'aller à terre prendre mon premier repas, dégustant chaque seconde du bonheur de la libération de l'étreinte puissante, mais aussi parfois étouffante, parfois mortelle de la mer. Et déjà dans mes veines le besoin de ce savant mélange d'endorphines générées par son bercement, d'adrénaline, et de tout ce que la mer donne généreusement par sa puissance, son gigantisme infini, sa beauté incomparable... Et ce sentiment d'être quelque part un membre de cette caste à part de ceux qui ne sont ni morts, ni vivants, en suspend au milieu des mers et des océans, en attendant l'atterrissage!

16/04/2013

sans peur et plein de reproches...

Assis devant la mer des Caraïbes, je réfléchis. Je réfléchis à cette façon que j'ai de prendre une situation à un instant donné, et de me tracer un chemin. Un chemin toujours inattendu pour ceux qui m'entourent. Même ceux qui me connaissent bien. Un chemin toujours invraissemblable.

Je déclame ma vie comme une aventure, sans réaliser que je ne suis pas dans un roman. Ou peut-être si... je suis entré dans ce monde parallèle, imaginaire ou pas. Tant de gens y ont cheminé, tant de gens y ont imprimé leurs traces. Où est la réalité? Où est la fiction?

À cheval entre le désir, le besoin de normalité, et l'incapacité de la supporter, j'ai encore dû m'isoler devant l'incompréhension généralisée. Je suis toujours malmené par cet enfermement haït mais seule voie possible. Je n'arrive plus à trouver le point d'équilibre que je supportais avant. Je vis de déséquilibre en déséquilibre.

Dans peu de temps, je serai assis devant le fleuve... devant ce fleuve que j'ai fait mien, le fleuve St-Laurent.

Dans peu de temps, je retrouve un univers familier. Pourquoi? Comment?

Dans peu de temps, je me heurterai encore à des murs. Je devrai encore me dépasser pour trouver les portes!

00:32 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

11/04/2013

Chat botté ou oiseau à lunettes!

Un cri déchirant de chaton abandonné me tire du sommeil. Je bondis du lit, sors de la maison, et fouille le buisson d'où semble venir les cris. Je ne vois rien, n'entends plus rien. Ce chaton devait avoir des bottes de sept lieues pour disparaître ainsi!

Je monte à l'étage de la maison familliale et parle des cris du chaton à ma tante.

Elle me dit: "Ah, mais c'est l'oiseau-chat!"

Je ne réponds pas. Je ne suis pas sûr si elle se moque de moi avec une fable qu'on raconte aux "métropolitains", ou si elle croit elle-même à cette histoire d'oiseau-chat.

Elle rajoute: "il est très sauvage! Je l'entends tout le temps, mais je ne l'ai jamais vu!". Bien  sûr, cela me convaint que c'est une gentille fable martiniquaise.

Quelques jours plus tard, j'entends ces cris à nouveau. Cette fois-ci, je m'approche du buisson à la recherche d'un oiseau...

Et je vois...

merle a lunettes,oiseau,Martinique

Facétieux petit oiseau, le merle à lunettes (Turdus nudigenis), avec son cri de petit chat perdu!

Son cri est vraiment stupéfiant de réalisme (ou de mimétisme?). De quoi faire tourner en bourriques chats et humains!

21:00 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2)

10/04/2013

Dien Bien Phu

Passer quelques heures avec un grand-oncle qui était en Indochine, médecin militaire, lors de la bataille de Dien Bien Phu...

C'est un peu comme entrer dans l'histoire de Forest Gump, mais une guerre plus tôt! Surréaliste!!!

L'entendre me remercier d'avoir partagé avec lui mes recherches historico-généalogiques martiniquaises... c'est la cerise sur le sundae!

Mosaïques (2)

Le ventre vide, le bateau qui, sous son grément de fortune, avance péniblement et refuse de remonter correctement au vent, je me fais instantament un portrait réaliste de la situation et de la misère qui m'attend. Tout va se jouer à la résilience. Le moral va déterminer la survie. Techniquement, c'est jouable. Mais l'accumulation du poids des derniers mois, des dernières années, peut aussi bien me fournir des armes pour m'achever ou pour me sauver.

S'ouvrir les veines et ouvrir les vannes... tout disparait... quelle différence cela ferait-il à la surface de la terre, à la surface de la mer...

Un échec de plus... j'en cumule tant!

Et je suis là, sur la couchette du carré, à regarder les étoiles en me disant qu'il faut que je sorte faire mon tour de veille. Mon esprit est déjà ailleurs, mon corps refuse...

Le reveil que j'ai acheté ne sonne pas assez fort pour que la sonnerie couvre le bruit de la mer, les bruits du bateau. Je suis seul avec moi-même pour m'auto-réveiller toutes les quinze minutes pour cette veille des cargos, indispensable!

Tout à coup, un autre de ces vacarmes assourdissants qui auront ponctué ce cheminement sur la voie de la loi de Murphy se fait entendre. Je sors immédiatement de ma torpeur en me disant que cette fois-ci, mon manque de rigueur aura eu raison de moi. Je bondis dehors. Ça me prend quelques secondes avant de comprendre ce que sont ces lumières. Je tourne la tête. Une muraille d'acier défile sous mes yeux. Elle est tellement proche que je pense avoir heurté le cargo. Je manoeuvre rapidement pour m'éloigner, puis je fonce dans la cabine à la recherche d'une voie d'eau. Rien de visible. Il me faudra attendre le matin pour constater que je n'ai pas heurté le cargo, mais que j'en était si près que le vent de son déplacement a fait claquer mon foc et empaner ma grand-voile, provoquant ce vacarme improbable.

Je prends la mesure de ce qui vient de se passer, en me disant que d'un côté, je présente tous les atouts pour me sortir de cette situation victorieux, et que du fait que j'ai cumulé toutes les malchances, je me suis préservé de cette ultime possibilité de me faire couper en deux par ce cargo.

De l'autre côté, je prends conscience que je  ne peux plus étirer l'élastique et qu'il me faudra puiser plus profond encore dans toutes mes ressources!

06:11 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

Mosaïques

Je n'arrive pas à récupérer malgré mes efforts. Je m'autorise une prolongation de nuit sans sommeil, poussant la machine un peu plus loin, encore...

Avec la nuit tombant, le vent forcit à nouveau. Devant sa rapide montée en puissance, je réduis la toile pour ne pas avoir à faire de manoeuvre la nuit. Mais cela ne suffit pas. La vitesse du vent continue de monter. Je tente de réduire à nouveau le génois, qui refuse de s'enrouler malgré tous mes efforts. En quelques secondes, le vent furieux le met en lambeaux dans un vacarme assourdissant. Et avant que je n'ai le temps de réagir, la grand-voile, du haut de ses quarante ans, cède à son tour.

Alors que je parviens à affaler la grand-voile, rien à faire pour le génois. Je change de cap pour soulager au mieux la voile et ficelle avec une amarre ce qui peut l'être des lambeaux. Je commence à prendre la mesure de la galère annoncée. La loi de Murphy se matérialise.

Les deux jours suivants, je tente de trouver un moyen de sécuriser le génois, puis j'envois un foc numéro trois non endraillé. Je casse la drisse de spi puis la drisse de génois que j'ai récupéré lors d'une accalmie en enlevant le génois sur enrouleur devenu inutile. Je calcule rapidement l'ampleur des dégats. Des dix ou douze jours que devaient durer la traversée, j'évalue maintenant un minimum de vingt à trente jours de navigation, alors que je n'ai que 5 jours de bouffe. Je recale mon menu pour faire durer au moins quinze jours mes maigres provisions. Passé ce délai, il me faudra tenir avec de l'eau uniquement.

Je parviendrai à préserver un menu de deux cuillérées de céréales le matin, et quatre cuillérées de purée en flocons partagées entre midi et soir, jusqu'au vingt-deuxième jour. Heureusement, je me promène toujours avec une boite de vitamines C et de vitamines E, et je peux ainsi compenser un peu ma diète de misère. La carence en vitamines et en protéines se feront douloureusement sentir malgré tout.

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Entre l'humidité ambiante "normale", la carence alimentaire, et ces jours à barrer sous la pluie, les embruns et les déferlantes, la peau de mes mains part en lambeaux. Chaque maneuvre m'enlève maintenant une couche d'épiderme! Le bout de mes doigts est à vif et la peau ne parvient pas à se reformer assez rapidement.

Je passerai en tout plus de vingt jours sous-alimenté et huit jours avec deux verres d'eau matin et soir et un verre d'eau sucrée le midi, pour une traversée qui aura duré plus de trente jours. Je m'autoriserai un verre d'eau sucrée en cas de besoin, manoeuvre d'urgence, virement de bord, afin de ne pas risquer de perdre connaissance à cause d'une crise d'hypoglycémie.

05:26 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

07/04/2013

Le rétroviseur...

Assis sur les marches de cette maison qui n'est pas la mienne, à imaginer une vie qui aurait pu être, à voir les images dans un rétroviseur mal réglé, je commence à me projeter dans le futur proche...

Comment vais-je faire? Je dois une fois encore tout casser pour recommencer à avancer. Avancer d'un seul tout petit pas en espérant que le déclic se fera.

Encore des rencontres, encore un sursis!

C'est mon année litérraire. Elle partage mon vécu, il est auteur connu, ici et ailleurs.

La première chose qui me frappe, c'est sa douceur. Sa douceur à lui, parce que sa douceur à elle, je la connait. Comme toujours, je n'imaginais pas avoir eu la moindre importance dans sa vie, dans leurs vie. Et je suis ému de voir le reflet que j'ai dans sa vie à lui, à cause de l'importance que je n'imaginais pas dans sa vie à elle.

Alors que nous nous apprétons à quitter leur logement, j'aperçois une photo. Mon coeur se brise, les larmes montent comme une vague scélérate...

Qu'avait-il fait pour me toucher autant? Probablement ce geste, ces quelques mots dans ma petite tête d'enfant autiste. Il était beau, doux comme sa soeur, grand comme une montagne. Il est devenu instantanément un grand frère sublimé.

On n'a pas le droit de mourir à 18 ans!

Ils étaient devant ce trou dans le sol, à s'interroger. Deux d'entre eux étaient descendus et ne répondaient plus. Elle a voulu aller voir. Il y est allé à sa place. Il n'est jamais remonté. Les trois sont morts asphyxiés par des gaz qui stagnaient dans ce puit. Elle est restée avec la douleur de ses seize ans, la culpabilité de sa survie, le silence imposé par la détresse de ses parents. Comme moi, personne ne l'a aidé, personne n'a compris. J'avais quatre ans quand on a enterré son frère. C'était la première fois que j'étais confronté à la mort. Première fois que j'assistais à un enterrement. On enterrait mon petit-cousin. Il n'aurait plus de geste doux, de mot gentil pour moi!

Et je pleure à gros sanglots dans ses bras.

Et je dois retourner vivre dans la rue.

22:07 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (4)

03/04/2013

Et là, LE pépin!

Parmis les choses qui fondent mes choix, mes actions, il y a le désir du durable, avant toute chose. Puis le désir du beau, du bien fait. Je vais me priver des années pour acheter des articles que je vais garder toute une vie. J'ai de nombreuses choses qui passent au travers du temps en se dorant de la patine des années. Parmis mes records; des serviettes de table de soixante, peut-être 80 ans, une serviette de plage de 32 ans, des chaussures de 25 ans!

L'an dernier, j'ai encore brisé un parapluie. Ne trouvant rien de convenable à mon goût, je me suis dit que je finirai peut-être par m'en fabriquer un.

Et la semaine dernière, je suis tombé sur un reportage sur ce gars:

Michel Heurtault,parapluie,ombrelle,umbrella

Oh, my god! Que ses créations sont à tomber!!!

Allez, si vous voulez vous faire mal ou ajouter un objet de délire à vos fantasmes, cliquez ici!

Alors, je resterai un mois de plus à la rue, mais j'aurai un parapluie fait main, que je garderai un siècle, et que je lèguerai à mon fils!

Pour une visite guidée, c'est ici!

Je me vois bien, dans la rue, sous une averse, avec mon bagage de sdf (de luxe, hein!) et mon parapluie Michel Heurtault (toute publicité gratuite!).

Ouais, je commence à en rêver... et puis je vous le montrerai, le jour où... (l'espoir fait vivre et le rêve encore permis!)

Les heures, les jours...

Je tente toutes les options, pour finir à sec de toile. Le vent a grimpé à 60 noeuds dans les raffales et plus rien ne tient. J'attache la barre et je vais prendre quelques minutes de repos. Les déferlantes passent régulièrement par dessus le roof pour innonder le cockpit. Mon inquiétude; le plancher du cockpit qui est endommagé et que je n'ai pu réparer avant mon départ. L'eau rentre, mais "pas trop".

Je dérive, mais n'ai aucune idée de la vitesse et du cap de cette dérive. Le bateau est secoué dans tous les sens, les vagues heurtent le bateau dans un fracas assourdissant. Cette tempête durera plus de trente heures. J'arriverai à voler quelques heures de sommeil, malgré le bruit, l'incertitude, et la circulation maritime toujours intense. Vers minuit, le troisième jour, le vent faibli suffisamment pour que je puisse remettre de la toile. Le bateau repart. Je prends du repos par tranches de quinze minutes, tantôt accroché à la barre, tantôt en l'ammarrant et en me couchant dans le carré. La fatigue permanente commence à prendre ses quartiers.

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Je regarde avec émerveillement le soleil se lever, encore. Jamais je ne me lasserai. Je ne fais rien d'autre que barrer, grignoter trois fois par jour, me reposer au gré de ce que la mer veut bien m'octroyer.