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29/07/2012

Spiderman (2) (ou la mutation en action!)

Mes journées ont pris instantanément un rythme adapté à ma nouvelle vie. Levé vers 4h45, bien avant le soleil, afin de plier rapidement mon campement et échapper aux regards quand je le quitte. Mes gestes sont rapides, précis. En deux poignées de secondes, tout est plié, mes traces effacées, et je file loin du lieu afin que personne ne fasse le lien entre moi et l'endroit où je dors.

sdf,Montreal,Quebec,Canada

Chaque matin, je vois le soleil se lever! (ou pas!!!)

En quelques semaines, tout a changé dans ma façon de bouger, de me déplacer. Mes gestes sont réfléchis, pensés, évalués, avant d'être posés. Il faut à la fois que je limite ma dépense d'énergie, du fait de ma moins bonne alimentation, et que j'évite les faux-mouvements qui peuvent rapidement mener à des catastrophes...même relatives, qui peuvent me faire basculer en un instant dans le cahos. Comme ce matin où j'ai renversé mon thé. Impossible d'aller en refaire un autre! Et l'impact sur le moral et sur l'esprit est réellement catastrophique. Un accident déclanche souvent une série de catastrophes en cascade, et il est à chaque fois un peu plus dur de sortir de la spirale infernale que cela crée dans ma tête.

Il m'a fallu presque une semaine avant de parvenir à récupérer une bouilloire électrique, coincée au fond de mon box. Je ne pouvais plus me permettre de payer un café le matin, une tisane le soir... les deux seules choses chaudes que j'avale depuis 6 semaine. Alors, récupérer cette bouilloire était vital. J'avais repéré plusieurs endroits avec des prises électriques, et cela me fait gagner un temps précieux, m'évite un long détour en plus de me libérer l'esprit d'une contrainte.

Tout de suite après avoir quitté mon campement nocturne, je vais faire ma toilette et faire chauffer de l'eau pour un thé. Puis, avec le soleil levant, je me rends vers un lieu agréable pour déjeuner. Bien sûr, quand le soleil ne s'est pas levé, caché par des nuages de pluie, le lieu pour déjeuner est bien moins le fun! Il me faut environ 3 heures pour compléter cette première partie de ma journée.

Je roule entre 25 et 35 km chaque jour à bicyclette. J'essaie de bien planifier et coordoner mes déplacements pour optimiser mes dépenses d'énergie. Je passe mes journées à essayer de trouver un chemin de retour vers une vie normale, à long terme. J'écris, je planifie, je continue de développer mes compétences et tente de me remonter un outil informatique virtuel solide pour recommencer à gagner ma vie. Je sens que petit à petit, mon équilibre se rétabli.

J'ai réalisé que mes mouvements et ma gestuelle ont changé parce que les animaux et les oiseaux viennent très près de moi à présent. (pas par habitude, puisque je ne mange que rarement aux mêmes endroits).

sdf,Montreal,Quebec,Canada

Je regarde le soleil se coucher en mangeant mon deuxième et dernier "repas" de la journée, qui se résume souvent à un morceau de pain..

sdf,Montreal,Quebec,Canada

Au moment de me coucher, "toute la forêt" est venue me voir! Les oiseaux, un renard, qui est venu renifler bien proche mon "campement". Puis une tribu de 6 raton-laveurs, que j'ai dû convaincre que je n'étais pas prêt à les accueuillir pour la nuit.

Au matin, en me levant, une grosse araignée s'est mise à courir sur ma jambe. Il y a quelques semaines, j'aurais sauté "au plafond", et fait de grands gestes désordonnés pour la chasser. Là, sans la moindre panique (juste la nécessité de faire vite, quand même... je déteste toujours autant qu'un insecte, et plus encore une araignée, me coure dessus!), je la prends habilement dans ma main et la lance vers les buissons voisins sans la blesser.

Entre spiderman et l'ami des animaux...

Renard, Montreal,Quebec,Canada

Bon, je sais, la photo est un peu floue, je ne m'y attendais pas...j'ai fait ce que j'ai pu!

28/07/2012

De fil en aiguille...

Je découvre avec stupeur dans les mots clés qui ont dirigé des gens vers mon blog la phrase suivante:

sans capote sdf c un sdf

Je suis très perplexe, alors je copie la phrase et la mets dans divers moteurs de recherche pour voir ce que cela donne.

J'explose de rire en imaginant la tête des gens qui comme moi, trouveront cette phrase ayant conduit à leur blog, leur site internet...

Ceci dit, cela m'a conduit sur un très intéressant article sur un livre qui parait pas mal du tout, mais surtout, sur un court vidéo de son auteur qui explique d'où vient la trame de son roman.

Le livre:

"L'abandon", de Peter Rock, éditions rue Fromentin

Le vidéo, en anglais, mais sous-titré:


Et puis, me prenant au jeu, de fil en aiguille, je suis tombé sur ça...

Et j'en ai les larmes aux yeux!

Et vous vous souvenez de Ted Williams, ce sdf américain dont je vous ai parlé l'an dernier et dont l'histoire a brièvement défrayé la chronique... J'ai à quelques reprises suivi son parcours depuis, avec des inqiuétudes (oui... son sort m'importais!). Des rechutes, des "clashs" qui me faisaient hurler de sa connerie à ne pas savoir saisir sa chance. Il a été encadré et soutenu dans les moments durs, et aujourd'hui... voilà...

26/07/2012

Une seule pédale, ça te fend le c*l!

(Honni soit qui mal y pense! :-D )

J'ai un Thada (trouble hyperkinétique avec déficit de l'attention). De temps à autre, pour expurger le trop plein d'énergie, je me défonce pendant quelques instants en dansant, courant, sautant, sprintant... Là, je suis sur mon vélo, alors je sprint! Mais dans une courbe un peu plus prononcée que je ne le pensais (à moins que ce ne fut ma vitesse qui fut plus élevée que je ne le croyais!), ma pédale basse accroche le sol et se casse net. Je parviens à la bricoler pour la garder sur son axe, mais cela ne tiendra pas longtemps. J'arriverai à la casser complètement pour la dégager de son axe, mais je devrai pédaler le pied à plat sur l'axe, transférant les efforts sur l'autre jambe au maximum. Je roulerai comme cela pendant deux jours. Je m'attendais à avoir mal au dos, à la jambe, au pied...

Mais non, c'est mon postérieur qui encaisse douloureusement le coup!

Oui, en vélo, rouler avec une seule pédale, ça fend le cul!

Un jour, une nuit...

À 6h30, le matin, j'ai déjà parcouru 7 à 8 km en vélo pour me poser dans un coin agréable pour mon petit déjeuner.

J'alterne entre me cacher pour pouvoir récupérer mon équilibre et m'exposer pour ne pas disparaître!

Je me montre souvent sans faux-fuyant, le matin, avec mon "campement" sur mon vélo, prenant mon petit déjeuner en observant la ville prendre vie tranquilement.

sdf,Montreal,Quebec,Canada

mon vélo en livrée nocturne

Puis je vais à mon "box", laisser mon matériel nocturne pour prendre le diurne... un peu plus discret!

sdf,Montreal,Quebec,Canada

Direction la bibliothèque aujourd'hui!

17:02 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

23/07/2012

Mea maxima culpa

Première chose; rester propre, deuxième chose, manger...

J'ai pris quelques kilos en mangeant tout ce que je pouvais avant de me retrouver dans la rue. Je les ai vite perdu! Depuis, je compte... combien de temps puis-je tenir avec un déficit quotidien en tout...???

Je compte également le rapport entre mon misérable budget et le nombre de calories que je peux obtenir en échange.

Alors, quand je l'ai vue, ronde, gorgée de 260 calories, et l'abassourdissant 42 grammes de sucres, pour 97 cents (60 centimes d'euro), j'ai craqué!

J'ai acheté un 2 litres de Coca-Cola!

21:36 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

Regards...

Je ne sais pas comment expliquer pourquoi et comment j'appréhende des choses qui paraissent surréalistes pour les gens en général. J'en parle avec un certain détachement. Réel... de camouflage... un peu des deux. On ne peut pas vivre ce que je vis et être totalement détaché, ne pas avoir envie de l'enterrer, de passer à autre chose, le plus rapidement possible!

Je m'étais fait des scénarios, j'y ajoute un peu de fantaisie, pour faire bonne mesure. L'appareil photo, c'est aussi pour me donner une contenance. Un flic ne va pas te demander de circuler si tu es en train de prendre une photo...

C'est toujours le premier jour le plus dur. Mais le plus dangereux vient par la suite, quand une routine s'installe et que l'on rentre dans une spirale dont on ne voit pas la fin, dont on ne voit plus si il y a une issue...

Alors, mon premier jour, j'ai déambulé à bicyclette, repérant les lieux que j'allais pouvoir m'appropriéer le soir venu. Puis le tour des toilettes, des endroits pour me laver...

Et le soir, vers 22h, je me glisse dans un de ces lieux, installe mon minable couchage, m'y glisse et cherche le sommeil.

J'ai des lieux pour les nuits sans pluie, des lieux pour les nuits pluvieuses. Des lieux de repli en cas d'envahisseurs. Je me tiens loin de tout groupe humain, je me cache, me fonds dans le paysage. Je ne dors jamais deux fois de suite au même endroit, brise les routines, ou plutôt les rends suffisament complexes pour que personne ne s'apperçoive de certaines. Comme un indien, je me lève avant l'aube, j'efface toute trace de mon passage. Puis je vais me laver, avant que l'activité humaine ne me complique la tâche. Partout, je reste discret, je ne donne prise à rien, je nettoie derriière moi. Je le fais toujours, mais là, j'y accorde une attention supplémentaire. Je nettoie même les dégâts des autres... ce serait moi que l'on pointerait du doigt de toutes façons!

J'observe tout. L'environnement, la lumière, les activités humaines et animales. Je vois les choses auquelles vous ne prêtez attention.

Pic flamboyant,oiseaux quebec

Je suis bien fier de cette photo! C'est un pic flamboyant. C'est la première fois que j'en voyais un de près. Il m'a fallu être patient, ruser et en prendre plusieurs avant d'obtenir celle-là. Et c'est là qu'on se rend compte que 16x pour un zoom, ce n'est pas si gros que cela (j'étais à 2 mètres environ, grossissement maximum...)

En bateau, j'avais acheté un livre d'identification, et je passais pas mal de temps avec mon fils à observer, identifier...

Les plus beaux oiseaux du Québec pour moi? Le harfang des neiges, sans aucun doute à la première place. En voir un en vrai... complètement fascinant!

Ensuite, le geai bleu, et, autant pour sa livrée que pour son chant, le cardinal, le grand héron, le urubu à tête rouge, la paruline...

paruline,oiseaux Quebec

Ma paruline... elle aussi je l'aime bien! (prise ce matin à environ 2,50m à 16x)

22/07/2012

En fin de journée, je ne rentre nulle part...

Cette fois-ci, je suis préparé, autant que l'on puisse l'être...

Cela fait plusieurs mois que je sais que je n'ai pas d'autre issue jouable. J'ai calculé, encore et encore... je ne serai pas fonctionnel avant de longues semaines. Alors, comme à mon habitude, je dessine un chemin qui me semble praticable. Et comme toujours, les gens qui me connaissent ne comprennent pas... Cela paraît tellement absurde!

Ils doutent même parfois. C'est probablement cela qui me fait le plus mal.

"Es-t-il en train de jouer, de "faire un show"...???"

Non, je ne sais pas faire autrement. Certaines choses doivent être faîtes linéairement, une après l'autre, pour que je puisse recommencer à fonctionner. En l'occurence, faire le ménage dans mes affaires, puis dans ma tête. Ensuite, dessiner un chemin viable à plus long terme. Alors seulement j'émergerai.

Quelques semaines avant de me retrouver à la rue, je me suis engraissé. Mangé trop, gras, tout le gras que je pouvais raisonnablement ingurgiter...J'ai pris 4 kilos. Je sais qu'ils ne dureront pas. Vous voulez un régime efficace? Passez quelques semaines dans la rue!!!

La semaine précédent mon retour dans la rue, j'ai racheté un appareil photo, sachant que je ne mangerai probablement pas pendant des jours à cause de cela. Mais je ne me vois pas affronter la rue sans mon appareil photo.

Le dernier a fait une chute malencontreuse du haut d'une échelle. Je m'étais pourtant dit de trouver la dragone avant de faire le con dans les airs...

Je venais de le remplacer, qui plus est. Bilan des choses, quoi qu'il en soit; n'achetez pas d'appareil numérique compact Canon de la série SX 200 HS à SX 260 HS. Quelques mois après l'avoir acheté le premier, j'ai trouvé de plus en plus de plaintes sur le zoom qui se bloquait en position ouverte et plantait le firmware, rendant l'appareil inutilisable. La réparation coûte presque le prix de l'appareil neuf. Et mon premier appareil s'est retrouvé, après 18 mois d'utilisation, dans cette situation. Heureusement, le gars qui me l'a vendu m'avait transféré la garantie prolongée. Et j'ai pu l'échanger. Le deuxième s'est retrouvé avec le même problème, mais bon, je sais, une chute de 2 mètres, c'est beaucoup, quand même...

Mais quoi qu'il en soit, la fabrication de cet appareil laisse à désirer. Trop de plastique, aucune rigidité du boitier, on sent les compromis dès la prise en main. Et la puissance de ces téléobjectifs n'a d'égale que la précision requise pour leur fonctionnement. Et dans ce cas, Canon n'a visiblement pas assuré!

Toujours est-il que je me sentais handicapé sans appareil. J'en ai besoin pour mon travail, à tout instant... pour boucher les trous en faisant de la récup et revendant du matériel sur internet... etc...

Alors je suis revenu au meilleur compact sur le marché à mon avis; le Panasonic Lumix.

Le premier Lumix, un TZ1, je l'avais acheté pas longtemps après avoir ouvert ce blog. Je l'ai revendu en parfait état, sans jamais avoir été déçu. Canon m'aura déçu du début à la fin. Mon premier, un Powershot, a rendu l'âme suite à un problème de firmware (causé par Windows, je sais...). Le second, un SX 200 HS, avec son problème de téléobjectif. Le troisième, le SX 220 HS présentait une image imprécise à fort grossissement et sa prise en main était désagréable.

J'ai trouvé le DMC-ZS8 dans un centre de liquidation à moins de 150$ (100 euros). J'aurais voulu le ZS-10, avec vidéo full HD et surtout un mode vidéo 1080P à 60 images secondes, mais bon...la différence de prix ne me permet pas ce pas. J'ai aussi été tenté par le bridge Lumix FZ 150, qui possède la capacité de prendre les photos en format RAW (contrairement au FZ 47 et FZ 100)... une des raisons qui m'avaient poussé à acheter une Canon, que l'on peut hacker avec CHDK pour accéder au contrôle du processeur et permettre la fonction de prises en format RAW, le timelapse, le déclanchement commandé par la lumière (qui permet de prendre des photos d'éclairs, notament).

Mais le besoin d'avoir mon appareil toujours à portée de la main, à ma ceinture, était primordial. Et un bridge aurait été trop gros pour une utilisation quotidienne, en plus d'être hors budget.

Panasonic Lumix DMC-ZS8

Mais bon, mon ZS8, avec son extraordinaire objectif Leïca, le meilleurs sur le marché, et de loin, me rempli de joie!

En terme de qualité optique d'abord. Même au plus fort grossisement, les images ne présentent aucune abération dans les détails, comme j'en avais sur la Canon...

Équivalent à un 24mm grand angle, je peux prendre des photos d'interieur de bateaux notament... Et à 16X, je peux m'amuser avec les animanux que je ne manque pas de rencontrer dans la ville que je sillonne à nouveau.

Je suis à nouveau sdf. Sur mon vélo, avec plus d'électronique que la moyenne des sdf, je sais, je suis encore sdf... de luxe!

Et ce soir, comme tous les soirs, depuis quelques temps, je ne rentre nulle part!

16/07/2012

Spiderman

Comme la plupart des gens, les araignées et moi...bof. Pas de haine, mais je ne les tolère pas chez moi. Jamais de produit chimique par contre pour les chasser. Et dehors, je les laisse vivre, les repousse un peu si elles se montrent trop envahissantes.

Mais là, c'est moi qui envahis leur territoire. Dans le coin d'un parc, ma bicyclette calée et moi couché à côté, elles ont vite fait de tisser leur toile entre mon vélo et son support. Et bien, ma plus grande crainte, les moustiques, me laissent relativement tranquile, du coup!

Alors c'est délicatement que je les déloge le matin, en partant. Et je vérifie si il n'y en aurait pas une, avec des super pouvoirs radioactifs, qui m'aurait piqué pendant la nuit.

Si vous entendez parler de gens qui auraient aperçu Spiderman à Montréal, vous saurez que...

Et je vous ferai grâce de parler du film qui vient de sortir...

 

09/07/2012

Le surdoué!

À l'age de trois ou quatre ans, comme tous les enfants, on m'a appris à compter. Je m'en souviens très bien. C'était ma grande soeur. Elle m'a appris une fois. J'ai répété quelques fois en m'embrouillant un peu avec les soixante, soixante-dix, mais ensuite, j'ai projeté les centaines, les milliers... C'était sans intérêt. Ça recommence tout le temps, rien de bien compliqué. J'ai appris en une journée. Alors j'étais impatient d'aller à l'école. Ma soeur me disait que ce serait facile parce que je savais déjà tout. Mais je ne la croyais pas. J'étais sûr qu'on allait m'apprendre le "pourquoi", le comment, le but.

Mais j'avais déjà saisi le concept de l'infini, le concept qui lui est lié, celui de l'éternité. Et également le pouvoir du "1". Qui que ce soit me dise qu'il avait trouvé l'extrémité de l'infini, je pourrais lui dire "non, parce que +1". Et j'ai élargi cela au concept de l'humain, qui ne peut se figer, même dans l'infini...

Alors, quand l'instituteur, devant mon air de ne pas comprendre, m'a demandé si j'avais un problème, je lui ai demandé "à quoi ça sert, de compter?". Il m'a répondu: " et bien, par exemple, pour acheter des pommes, il faut savoir combien tu en veux, et le prix de chacune...". Et de me dire ensuite "une pomme, plus une pomme...". J'allais répondre "oui, mais les pommes elles ne sont pas toutes pareilles... J'ai laissé tomber. Il fallait d'abord que j'évalue si il était réellement stupide, ou si simplement il ne voulait pas me dire le secret!

J'ai le syndrome d'Asperger, fort probablement. Alors j'ai une relation un peu spéciale avec les maths.

Pour moi, vouloir réduire des pommes en deux dimensions, couchées sur le papier, était déjà une absurdité. Je voyais déjà le volume, la masse, la densité, dans l'espace, en trois, quatre, cinq dimensions. La quatrième dimension, pour moi, c'est les variables. La cinquième, les accidents.

Ensuite, leur représentation était quelque peu limite. Même si on s'applique, les chiffres ne sont pas identiques... alors, je dis souvent; "un plus un fait "relativement deux", pour être plus précis (ou plutôt moins, parce qu'il faut admettre et mettre en relief l'imperfection et les limites du concept).

J'avais du mal à saisir le parcours laborieux que les "scientifiques" ont trouvé pour expliquer les choses.

Ramener tout en deux dimensions, puis ensuite, extrapoler ces deux dimensions pour en refaire une troisième, puis se frapper à la quatrième et buter sur la cinquième. Quand tu vas te casser la gueule, mieux vaut le savoir d'avance, non?

Notre cerveau est beaucoup plus puissant que ces deux dimensions. Un ordinateur n'est qu'une stupide machine qui ne sait compter que jusqu'à 1. Si vous saviez la gymnastique qu'on leur demande pour arriver à faire ce que vous voyez sur votre écran...!!!

J'ai passé l'essentiel de ma vie à court-circuiter les maths pour aller droit au but. Quand j'affronte un problème, je passe quatre fois plus de temps que la moyenne à assimiler les paramètres, tous les paramètres, dans toutes les dimensions utiles. Puis, je coupe droit au but. J'élimine ainsi graduellement toutes les inutilités, les absurdité, les quasi-impossibilités. Quand le problème est complexe, je fouille les absurdités. Quand il est insoluble, je fouille les impossibilités. En général, je trouve la solution rapidement, puis je la valide par les maths. Faire du rétro-ingeneering, ça va plus vite! En bout de ligne, même si le départ semble laborieux, le résultat arrive très souvent beaucoup plus rapidement.

Et pourtant, à cause de mon autisme, je suis incapable de faire un certain nombre de choses simples. Incapable de définir un ordre de priorité, un ordre des choses à accomplir. Pour moi, parfois, la chose la plus importante est de ranger. Bien ranger. Quel que soit le temps que cela prend, quelles que soient les conséquences que cela peut avoir, je vais prendre des heures, des jours, à classer, trier, plier, rouler, aligner mille objets que je dois pouvoir ensuite retrouver instantanément dans ma mémoire. Bon, d'accord, ça n'arrive pas si souvent que ça. En fait, il y a des chercheurs qui ont défini ma façon de "ranger" et l'on qualifié de "méthode du fouillis archéologique". (oui, ils ont des salaires énormes et des budgets pour ça!). Mon bureau de travail à toujours l'air d'un champs de fouilles. Des quantités invraissemblables d'informations, en piles apparament en désordre. En réalité, elles sont toutes liées les unes aux autres par le facteur temps. Facile donc d'identifier n'importe quelle pièce. Les gens hallucinent quand ils me voient retrouver presque n'importe quoi en quelque secondes, allant droit au but, après quelques sondes d'évaluation chronologiques. Je peux avoir des milliers de documents, s'étalant sur une période de plusieurs années, cela ne change rien. Mais de temps en temps, il y a l'accident. L'accident, cela peut être mon déficit de l'attention qui me joue un tour, quelqu'un qui a déplacé une strate de mon travail, ou une mouche qui s'est posée au mauvais endroit...

Depuis plusieurs mois, j'ai calculé le moment où j'allais probablement me retrouver à la rue. Pas comme une fatalité. Comme une conséquence de mon inaptitude à fonctionner comme tout le monde. Je ne peux pas mettre le paiement de mes enregistrements de voiture avant la nécéssité de me déplacer pour aller travailler. Alors...

Qui de l'oeuf ou la poule? Et qui s'en souciera dans 10 ans... (tout le monde s'en fout!).

Là, je calcule que je peux me sortir de la rue en quelques semaines, mais ce sera probablement plus long, car j'ai beaucoup de choses à affronter. Notament arriver à communiquer avec quelques personnes pour m'assurer que la coupure avec le monde qui m'entoure ne va pas devenir un piège insurmontable. Je ne peux plus communiquer verbalement depuis plusieurs mois. Enfin, disons que mes limites se sont dramatiquement réduites. Des boucles se sont installées dans mon cerveau, et il faut que je les casse. Elles sont complexes, du domaine de l'impossible.

Alors je m'organise pour écrire, le plus possible...

02/07/2012

Usurpations...

Dans un monde où l'imagination fait défaut, où la peur de ne pas suivre le flot  de l'humanité corrompue est souvent plus puissante que tout, on se retrouve parfois confronté à de drôles de choses.

Et du fond de mes galères, je ne fais pas exception. Je n'aurai jamais cru que des gens puissent chercher à vampiriser mon minable blog, mes propos intimes, les gens qui sont venu ici parce qu'ils ont aimé ce qu'ils ont vu.

Vous le savez, je suis un peu geek. Donc je surveille de temps à autre ce qui se passe autour de mon image virtuelle.

Quelle ne fut pas ma stupéfaction un jour de voir des propos extraits de mon blog et placés totalement hors contexte (du vrai travail de pro-liticien!) par un homme politique français peu scrupuleux qui cherchait à effrayer la population avec l'hypothétique risque de voir la France devenir comme "l'Amérique", où les gens se retrouvent comme moi, à la rue, à cause des vilains méchants de la race du parti adverse.

Je ne m'abaisserai pas à relever. (Il est des choses qui ne peuvent l'être!).

Juste pour vous, parce que nous partageons quelque chose de réel.

Le Québec, et le Canada dans son ensemble, jouit d'une situation privilégiée, et la couverture sociale et médicale y est comparable à celle de la France. Mon cas est atypique, puisque je cumule des problématiques hors norme, et pour lesquelles heureusement, le Québec est 20 ans en avance sur la France. Je ne sais pas comment je serai passé au travers de tout cela si j'avais été en France.

En fouillant un peu, je me suis aperçu qu'un gars avait usurpé mon pseudo de ce blog (après être passé comme visiteur ici) et l'a transféré sur Facebook pour aller vivre ensuite un temps à Montréal. Je ne sais dans quelle mesure des gens ont pu croire qu'il s'agissait de moi... bref, le sdfdeluxe de Facebook n'est pas moi...je ne sais pas dans quelle mesure je vais réagir. Je pourrais facilement lui pourrir la vie à la manière d'un geek, ou faire valoir mes droits enregistrés... je vais voir!

Je vais probablement simplement court-circuiter l'anonymat de ce blog. J'ai aimé partager avec vous, je n'ai rien à cacher. Vous aurez l'exclusivité d'avoir vécu des moments de ma vie en direct!

Les relations que j'ai développé ici sont de vraies relations humaines. Je n'ai pas toujours su exprimer à quel point ces relations nouées avec certains visiteurs me sont précieuses, élevées au niveau de véritables et profondes amitiés...même si je n'ai rencontré que peu d'entre eux.

Demain, je n'aurai plus de logement. Après une journée supplémentaire de répit, je retourne vivre dans la rue. Je ne sais pas quoi faire d'autre. J'ai planifié certaines choses, d'autres sont encore incertaines...  j'ai encore la "drive" pour expérimenter, tenter, provoquer...

Encore une fois sans filet, encore une fois sans trucage... j'espère que nous pourrons encore le partager ensemble!