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21/12/2012

Tournent en boucle...

Les images, les obstacles, les images des obstacles, les images des obstacles vu de derrière parce que franchis, mais qui semblent être à nouveau devant, comme un éternel recommencement...

Et puis oui, devant à nouveau, mais avec le vécu, les outils, le ventre vrillé par les certitudes et les incertitudes, comme tout le monde... Je saute, je plonge, je me lance, je me jette à corps perdu, mais pas perdu corps et âme...

Pour la première fois de ma vie, je plannifie  un peu à outrance... plus que de coutume chez moi. Je fais des listes. D'habitude, j'en griffonne une, tout au plus! Je fais des plans, prévois des issues au cas où...

Je vais être seul, jour et nuit, pendant une dizaine de jours pour la première traversée, à travers le triangle des Bermudes. J'avais envie d'aller au diable...

Suivra une navigation merveilleuse au travers des Antilles. Puis trois semaines, peut-être plus, pour un grand bord vers le milieu de l'Atlantique, 600, 800 miles nautiques au large (1100 à 1500 kilomètres environ) pour doubler la pointe est de l'Amérique du sud contre vents et courants, puis descendre sur Rio au portant, poussé par le courant... enfin, tout ça est la théorie. En pratique, la mer...

Je vais retrouver la Virginie, et beaucoup de souvenirs... Je vais me refaire la sortie de la baie de Cheseapeake à la voile. La première fois, je l'avais fait en tirant des bords pénibles sur toute la largeur (l'étroitesse) du détroit qui la ferme, au milieu des cargos, des paquebots de croisière, gagnant péniblement 100 mètres à l'heure, faisant connaissance des pêcheurs qui me hélaient du bord à chaque passage. Puis, après avoir débordé le cap sud, assez largement pour pouvoir prendre vers la haute mer, j'ai fait demi-tour. Je voulais juste prouver que je pouvais le faire, les guides nautiques le déconseillant formellement par vent d'est ou nordet.

Je suis un marin...

08/12/2012

Voilà, je pars...

Mais je ne vous quitte pas vraiment, au contraire. Je vais m'ouvrir un peu plus à vous, différement.

Je pars pour de longs mois, mais pas de "Margot" à laisser au port! :-)

On part plus léger, comme cela!

Tout est encore à faire, mais je ne peux me retenir de vous l'annoncer, défiant ma méfiance des choses encore incertaines...

J'ai un contrat en poche, un chèque déposé dans mon compte (mais je vais attendre sa validation par la banque la semaine prochaine, des fois que...).

Il y a tout juste une semaine, j'écrivais cela;

L'eau...     ( http://sdfdeluxe.hautetfort.com/archive/2012/12/01/l-eau.... )

J'avais l'impression que cela faisait un siècle que j'avais posté cette note, tellement j'ai travaillé d'arrache-pieds depuis! Le temps a une autre dimension, dans la rue!

C'est ce que j'ai réussi à préserver, ces détails me permettant de conserver un lien avec le monde qui m'entoure, qui m'ont permis d'en arriver là!

Là? Oui, là, c'est un retour à la vie dans le monde. Bon, d'accord, un monde presque interlope (dans le sens vielli du terme...je navigue en zone grise. Légal car pas illégal! Le monde du bateau reste un univers à part, comme celui de la rue!).

Mon mandat; acheter un voilier aux USA, et le convoyer au Brésil.

Bon, pas de San-Francisco en vue, mais la baie de Rio...la découvrir en arrivant par la mer...le pain de sucre, le gigantesque "Chist rédempteur" du mont Corcovado, qui ne peut laisser indifférent les croyants comme les non-croyants...

En attendant mes propres photos, si la mer m'autorise...

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Le décalage avec mon vécu des derniers mois parait presque absurde!

Bon, c'est un voilier de plus de 30 ans, neuf mètres, des rénovations à faire... un budget rabougri, mais un logement sûr, une promesse de navigation tropicale au long cours, une routine des plus plaisantes à venir pour moi. Oui, car je suis un marin jusqu'au fond des trippes. Rien pour moi ne vaut une nuit en haute mer, loin des hommes et de leur folie!!!

(Bien que cette folie soit de plus en plus apparente même loin au large!)

La trépidation nerveuse du projet m'a envahi, pour rapidement faire place à la rigueur du capitaine méthodique que je suis. Je note les besoins, évalue les coûts, les risques. Je veux aussi vous faire partager tout cela, vous permettre de mettre ma vie des derniers temps en perspective avec mon vécu plus large. Je veux vous faire vivre ça, vous faire partager la vibration de la terre, de la mer, au delà de tout ce que je vous ai montré de ma vie jusqu'à présent.

Je veux, après avoir partagé ma misère, vous faire partager ce qu'il y a eu de plus fort, de plus puissant, de plus magnifiquement incroyable dans ma vie... ma vie en bateau!

Et je partage une fois de plus ce vidéo, que je n'ai laissé que brièvement sur ce blog; ces années de vie maritime, ces voyages en voilier avec mon fils...

02/12/2012

Série noire...

Je m'accroche à des petites choses pour garder la tête hors de l'eau. Une de ces choses, c'est un petit rituel de longue date, sur lequel je m'appuie pour me convaincre que la vie réserve du bon, du meilleur à venir... Je m'y accroche d'autant plus quand je suis à la rue. Cela me rassure sur ma capacité de faire quelque chose de positif pour moi même en situation difficile.

Ce rituel; les croissants du dimanche!

Alors hier, en fin de journée, je décide d'aller dans une des boulangeries où ils font les meilleurs croissants de Montréal. La dernière fois que j'y suis allé, j'ai mis une croix dessus. Ils avaient changé de boulanger, et les croissants étaient plus qu'ordinaires. Je me pousse à y retourner pour voir si... et, bonne surprise, ils sont redevenus à la hauteur du meilleurs de mes souvenirs. J'en achète trois. Au milieu de la nuit, dans mon lieu d'échappement aux froids redoutables, petit espace de survie de quatre ou cinq heures au plus dur de l'errance, je me réveille en sursaut. Mes croissants, mes croissants ne sont plus là! Je me maudis à voix haute. J'ai oublié mon petit sac de papier et son contenu si précieux sur un banc. Celui d'une station ou celui d'un bus, je n'arrive pas à me souvenir. Je peste doublement en me disant qu'il va probablement être jetté à la poubelle. Si au moins je pouvais avoir la certitude qu'il allait être mangé par quelque affamé...

C'est un des traits particuliers à l'autisme. Ce besoin de certitudes qui nous fait "rusher" jusqu'à l'extrème lorsque l'on n'a pas de réponse satisfaisante à un problème posé. D'où l'obsession compulsive qui résulte parfois d'évènements insignifiants.

Cette difficulté à mettre en perspective, à relativiser...

À cet instant, pour moi, ce petit oubli me renvois à mes incapacités. Incapacités à accomplir convenablement des tâches simples. Incapacité d'être suffisament adéquat pour ne pas me mettre dans des situations extrêmes. Incapacité d'accomplir mon rituel soigneusement planifié pour le lendemain... J'ai envie de me foutre une balle dans la tête tellement cela est insupportable!

Vous rendez-vous compte? Une balle dans la tête pour trois croissants... comme le désespoir peut rendre un esprit affaibli complètement hors piste!

Je me répète en boucle qu'on ne se fout pas une balle dans la tête pour trois croissants. Je sais intérieurement qu'il n'y a pas juste ces trois croissants, bien évidement. Je finis par me rendormir.

Au réveil, je suis à nouveau hors de moi. Mon lecteur MP3, mes croissants... insupportable!

Je calcule... si j'en achète d'autres, ce sera à la boulangerie sur mon trajet. Ils sont presque un dollar plus cher. Si je fais cela, je ne mangerai pas du reste de la journée, car j'aurai explosé mon budget. Mais je ne peux m'y soustraire. Renoncer à mes croissants aujourd'hui aurait un impact désastreux sur ma semaine. J'ai besoin de ces quelques routines que j'ai réussi à installer, et celle-la particulièrement, que j'ai réussi à préserver à peu près intègre.

Alors j'achète mes croissants. Non seulement sont-ils plus cher, mais surtout, ils sont bien moins savoureux. Presque insipides. Pas grave...

Mon café est tiède du coup, puisque j'ai dû le faire au sortir de mon trou nocturne.

La fin des notes...

des notes de musique... Je me suis fait tiré mon lecteur MP3 dans le métro, à l'heure de pointe. Je dis souvent que Montréal est une ville ultra sûre. Quand il y a une agression, ça fait la une des journaux. (Je parle ici des agressions "gratuites", pour voler par exemple). On peut se promener avec un IPhone à la main sans risquer de se le faire arracher. Mais il y a quand même un peu de vol opportuniste, un peu de vol par effraction aussi, mais rien de comparable avec la France. Ici, on vit sans volet aux fenêtres, et je connais quantité de gens qui ne ferment pas leur porte à clef quand ils sont chez eux. (Moi, pas, je ferme toujours soigneusement derrière moi quand j'ai un chez-moi). Je me suis fait cambriolé une fois, par un voisin que je recevais chez moi à l'occasion. C'était peu de temps après mon arrivée à Montréal.

Et là, je venais de constater que le fil de mes écouteurs était abîmé. Un seul côté marchait. Je suis resté deux jours sans musique. Et en allant dans un magasin pour voir si il n'y aurait pas quelque écouteur de qualité raisonnable à prix déraisonnablement bas...j'ai mis la main sur l'étui de mon MP3... le choc!

En fait, en y pensant, je me souviens n'avoir pas rebranché les écouteurs lorsque j'ai constaté qu'ils étaient h.s. Donc, je l'ai plus probablement perdu. Le zipper (fermeture éclair, pour les français) de son étui s'est ouvert, probablement en frottant contre mon sac à dos, et il a dû glisser...

J'ai acheté ce MP3 (un Sandisk Sensa de 16 gig avec lecteur vidéo, enregistreur et radio FM) en revenant de France, il y a 5 ans. La qualité de cette petite machine est exceptionnelle et sa taille toute fine, toute étroite, le rendait parfait pour mon mode de vie. Après 5 ans, la batterie Ion Lithium me livrait encore une dizaine d'heures d'écoute continue. Il contenait toute ma vie musicale. Heureusement, j'ai deux backups de ma zique. Au moins, j'ai encore ça! Mais je n'ai plus rien pour écouter, plus rien pour maintenir un petit fil de connection à la vie dans les moments où j'en ai le plus besion (les moments où les bibliothèques sont fermées notament). Cette musique, c'est le petit coup de boost quand je suis rendu au fond du trou, quand j'ai l'impression que rien ne semble plus vouloir fonctionner. Sa radio FM me permettait d'être "branché" sur l'actualité locale, où que je sois.

J'ai lu que plusieurs personnes avaient eu des problèmes avec ce modèle (le lecteur toastait après déconnection du port USB de l'ordinateur). Il s'avère cependant que c'est un problème de Windows, surtout Windows XP et Windows Vista, mais j'ai constaté que même Windows 7 présente encore un risque de ce côté, pas plus tard que le mois passé. En effet, l'écran affiche que l'on peut retirer le média en toute sécurité alors que le port USB est encore alimenté pendant plusieurs secondes.

Je vous recommande, si vous utilisez Windows, de compter 6 à 8 secondes après avoir vu le message de sécurité s'afficher avant de retirer une clé USB, une carte, un appareil photo, etc... (si vous avez une clé lumineuse, on voit clairement la clé clignoter plusieurs secondes après l'affichage du message de sécurité).

J'ai brûlé un appareil photo de cette manière (mon premier APN, un Canon Powershot, acheté il y a une dizaine d'année) sous Windows 98. Depuis...

J'ai vu quantité de personnes brûler des clés ou des cartes mémoires de cette manière.

Alors, peut-être le Sandisk est-il un peu plus sensibe à ce problème que d'autres, mais si vous respectez ce petit truc, vous ne courrez aucun risque.

Voilà... down de chez down... je ne sais pas comment je peux survivre sans ce lien avec le monde, avec mes sens, alors que je suis plus que jamais enfermé dans ma tête. J'ai regardé pour le remplacer. Rien qui approche à un budget abordable. De toutes façons, abordable ne veut plus rien dire pour moi aujourd'hui!

01/12/2012

L'eau...

Ils s'obstineront jusqu'au bout à nier l'évidence...

En fouillant sur internet, pour retrouver les traces de ce qui fut ma vie pendant un temps, je redécouvre des lieux où j'allais chercher des bateaux à bas prix pour mes clients canadiens. Entre mes années comme expert maritime pour les banques et les assurances, et celles où j'avais mon petit chantier maritime, j'ai conservé un bon réseau de clients, de fournisseurs, de marinas qui aimaient bien me voir les débarasser de leurs vieux bateaux et faire pour eux de la place pour du neuf.

Et voilà ce que je vois...

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Les dégats, de la côte du Connecticut jusqu'au New-Jersey sont considérables. Il s'y trouve une quantité invraissemblable de bateaux et de marinas. Les ventes d'épaves par les assureurs commencent à sortir à des prix ridicules. Entre la profonde crise économique qui étouffe les États-Unis et ces séries de tempêtes et d'ouragans, le marché n'absorbe plus même les aubaines les plus incroyables.

Alors, je me mets à calculer, à chercher une solution... L'hiver s'est installé, ici comme là-bas. Impossible d'en tirer un revenu avant le printemps. On verra...

Si vous voulez un bateau pas cher, je vous l'achète, le répare et l'amène où vous voulez...

04/10/2012

Humour de sdf...

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Photo prise dans les couloirs d'accès au métro, downtown Montreal.

(un condo, abréviation de condominium, au Québec, c'est un appartement en copropriété!)

22/09/2012

Après le froid...

La pluie, encore. Pas de doute, l'automne est bien là!

Et hier soir, alors que je m'apprête à prendre la route sous la pluie pour rejoindre mon lieu de nuit, je sens de l'eau dégouliner dans mon dos. J'enlève rapidement mon sac de mes épaules, l'ouvre...

Après mes coliques néphrétiques, je prête une attention soutenue à mon hydratation, cela va de soi! Je me promène donc avec une bouteille d'eau en permanence. Et là, bien sûr, la bouteille s'est ouverte dans mon sac! Tout est au mieux humide, au pire trempé...

Je vais arriver mouillé des pieds à la tête, me glisser trempé dans un couchage humide... Hummm, le délice... pour un crapaud peut-être!

Je dormirai bien mal, me réveillant régulièrement. Je me léverai toujours mouillé... Charmant début de journée!

21/09/2012

Après la pluie...

Le froid! Pas de répis pour les sdf...

Toujours parcouru de frissons, j'essaie de contrôler ma respiration. L'épisode a duré une dizaine de minutes, dont trois ou quatre vraiment intenses. Mon cerveau tourne en boucle pour tenter de trouver une issue à ma soirée. Je frappe sans cesse le mur du froid, de mon "repas" dont ce qui reste ne parviendra jamais à me réchauffer. Je force ma respiration à présent. Petit à petit, les options se dessinent. J'ai ma bouillore. J'ouvre mon sac. Son contenu est humide, mais rien de dramatique. Mon reflexe a permis d'épargner l'essentiel. Je songe à un des spots avec une prise électrique dont je me sers accessoirement pour chauffer de l'eau. À trois reprises, je tente une sortie, mais la pluie, même si elle est bien plus faible, est encore assez soutenue pour achever de me glacer. J'attendrai qu'elle cesse complètement avant de me décider. En partant, je vois les camions de pompiers silloner les rues dans tous les sens. Leurs sirènes n'ont pas arrêté de hurler depuis le début de la tempête. Je vois une rue bloquée par la police. Des travailleurs sont en train de ramasser des poutres d'acier de plusieurs mètres qui ont volé du chantier voisin et traversé la rue pour se retrouver dans une petite bande de terrain vague. Je rejoins mon spot, fais chauffer de l'eau et trouve par bonheur quelques sachets de thé. Je n'ai pas de linge de rechange. J'enlève ma veste et la met à sécher sur mon vélo, et reste dans un courant d'air pour faire sécher mon t-shirt. Même si c'est un truc à chopper la crève, c'est mieux que de passer la nuit trempé! Quand je pense que j'ai déjà "payé" pour dormir dans des draps mouillés. Eh, oui, en tant que marin, voileux, quand tu embarques, tu sais que tu as de bonnes chances de dormir occasionnellement dans l'humidité totale...

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Je passerai la nuit dans l'humidité, les vents soutenus perturbant continuellement mon sommeil en m'envoyant feuilles, branches, hurlements. Au matin, je me sens fiévreux et crains le pire. Mais quelques heures après, cette sensation se dissipe et je retrouve une forme raisonnable. En roulant vers mon petit déjeuner, je constate l'ampleur des dégats. Arbres et branches cassés, feuilles, sacs plastiques et toutes sortes d'ordures jonchant le sol. Le glas de l'été a sonné. La température est descendue en dessous de huit degrés... Les mauvais jours arrivent inexorablement!

18/09/2012

Le mur...

Parfois, avant de me coucher, je m'assieds et je pense... Mais qu'est-ce que je fous là!!!???

Ce n'est pas ma place. Ce n'est pas la place d'un être humain, quel qu'il soit.

J'arrive encore à rire de ma situation. Je n'en comprends toujours pas très bien les raisons... même si j'assemble petit à petit le casse-tête.

En voyant les nuages s'amonceler, en observant les nuages, les vents, je sens venir la tempête.

Je me réfugie sous un pont. Je commence à boire le thé que je me suis fait pour me réchauffer, en cassant un morceau de baguette, qui doit être mon "repas" du soir. Je vois un gars qui s'est réfugié sous un petit abris que je convoitais avant d'opter pour le pont à cause de sa présence, faire le pied de grue. Il a probablement écouté la météo, car son attitude manifestement inquiète dépasse ce que le ciel et les vents trahissent.

Tout à coup, une bourrasque de vent soudaine soulève un incroyable fouillis de branches, de sable, de papiers qui me laboure le dos comme un papier de verre à gros grain.

Je m'accroupis instinctivement en rentrant le cou. Je regarde partout pour chercher un meilleur refuge. Je n'ai pas le temps de bouger qu'une "white gale" me transperce (je n'ai pas trouvé l'équivalent en français... quelque chose comme une raffale blanche, un épisode de tempête brutal, qui frappe en quelques instants avec une brutalité proche de celle d'une tornade, mais avec des vents directionnels et non tournoyants). En quelques secondes, la température passe de 27 à 18 degrés, la pluie, qui "tombe" horizontalement est pulvérisée par la puissance du vent un un brouillard blanc qui engloutit tout et me fouette telle une mitraille, balayant le dessous du pont, d'un bout à l'autre, sans rien pour la freiner.

Je vois le gars qui était sous l'abris courrir se réfugier sous le pont. Quand il s'aperçoit que rien ne peut le protéger, il se colle sur une parois et s'immobilise, cherchant à offrir le moins de prise possible à la bourrasque.

J'attrape ma bouteille de thé projetée au sol  et dont le contenu s'est perdu dans le torrent qui me coule à présent entre les jambes. J'ai le souffle coupé, je n'arrive plus à respirer, mais je fais un effort énorme de concentration pour agir le plus efficacement possible malgré le froid qui m'arrache maintenant des frissons incontrolables.

Je pense que la tempête peut durer, et j'opte pour la préservation de tout ce qui peut me permettre de passer au travers seul, car je sais que je ne pourrai pas me tourner vers une aide quelconque. Je secoue la bouteille de thé et constate qu'il en reste un peu. Je la referme soigneusement, attrape le morceau de baguette détrempé, et met le tout dans mon sac, encore ouvert. Je fouille pour essayer de trouver la petite bâche plastique qui me sert d'abris en cas de pluie, mais voyant que j'expose le contenu de mon sac à l'eau, j'attrape mon parapluie que je viens de sentir sous mes doigts sans savoir si je pourrai même l'ouvrir, et referme vivement le sac. Je me déplace d'un demi-mètre derrière un petit muret qui n'arrive même pas à couper le vent. Toujours accroupis, je tire mon sac entre mes jambes et parviens à déployer le parapluie qui, sous la force du vent, épouse la forme de mon dos. Cela me protège un peu du vent. à défaut de l'eau.

09/07/2012

Le surdoué!

À l'age de trois ou quatre ans, comme tous les enfants, on m'a appris à compter. Je m'en souviens très bien. C'était ma grande soeur. Elle m'a appris une fois. J'ai répété quelques fois en m'embrouillant un peu avec les soixante, soixante-dix, mais ensuite, j'ai projeté les centaines, les milliers... C'était sans intérêt. Ça recommence tout le temps, rien de bien compliqué. J'ai appris en une journée. Alors j'étais impatient d'aller à l'école. Ma soeur me disait que ce serait facile parce que je savais déjà tout. Mais je ne la croyais pas. J'étais sûr qu'on allait m'apprendre le "pourquoi", le comment, le but.

Mais j'avais déjà saisi le concept de l'infini, le concept qui lui est lié, celui de l'éternité. Et également le pouvoir du "1". Qui que ce soit me dise qu'il avait trouvé l'extrémité de l'infini, je pourrais lui dire "non, parce que +1". Et j'ai élargi cela au concept de l'humain, qui ne peut se figer, même dans l'infini...

Alors, quand l'instituteur, devant mon air de ne pas comprendre, m'a demandé si j'avais un problème, je lui ai demandé "à quoi ça sert, de compter?". Il m'a répondu: " et bien, par exemple, pour acheter des pommes, il faut savoir combien tu en veux, et le prix de chacune...". Et de me dire ensuite "une pomme, plus une pomme...". J'allais répondre "oui, mais les pommes elles ne sont pas toutes pareilles... J'ai laissé tomber. Il fallait d'abord que j'évalue si il était réellement stupide, ou si simplement il ne voulait pas me dire le secret!

J'ai le syndrome d'Asperger, fort probablement. Alors j'ai une relation un peu spéciale avec les maths.

Pour moi, vouloir réduire des pommes en deux dimensions, couchées sur le papier, était déjà une absurdité. Je voyais déjà le volume, la masse, la densité, dans l'espace, en trois, quatre, cinq dimensions. La quatrième dimension, pour moi, c'est les variables. La cinquième, les accidents.

Ensuite, leur représentation était quelque peu limite. Même si on s'applique, les chiffres ne sont pas identiques... alors, je dis souvent; "un plus un fait "relativement deux", pour être plus précis (ou plutôt moins, parce qu'il faut admettre et mettre en relief l'imperfection et les limites du concept).

J'avais du mal à saisir le parcours laborieux que les "scientifiques" ont trouvé pour expliquer les choses.

Ramener tout en deux dimensions, puis ensuite, extrapoler ces deux dimensions pour en refaire une troisième, puis se frapper à la quatrième et buter sur la cinquième. Quand tu vas te casser la gueule, mieux vaut le savoir d'avance, non?

Notre cerveau est beaucoup plus puissant que ces deux dimensions. Un ordinateur n'est qu'une stupide machine qui ne sait compter que jusqu'à 1. Si vous saviez la gymnastique qu'on leur demande pour arriver à faire ce que vous voyez sur votre écran...!!!

J'ai passé l'essentiel de ma vie à court-circuiter les maths pour aller droit au but. Quand j'affronte un problème, je passe quatre fois plus de temps que la moyenne à assimiler les paramètres, tous les paramètres, dans toutes les dimensions utiles. Puis, je coupe droit au but. J'élimine ainsi graduellement toutes les inutilités, les absurdité, les quasi-impossibilités. Quand le problème est complexe, je fouille les absurdités. Quand il est insoluble, je fouille les impossibilités. En général, je trouve la solution rapidement, puis je la valide par les maths. Faire du rétro-ingeneering, ça va plus vite! En bout de ligne, même si le départ semble laborieux, le résultat arrive très souvent beaucoup plus rapidement.

Et pourtant, à cause de mon autisme, je suis incapable de faire un certain nombre de choses simples. Incapable de définir un ordre de priorité, un ordre des choses à accomplir. Pour moi, parfois, la chose la plus importante est de ranger. Bien ranger. Quel que soit le temps que cela prend, quelles que soient les conséquences que cela peut avoir, je vais prendre des heures, des jours, à classer, trier, plier, rouler, aligner mille objets que je dois pouvoir ensuite retrouver instantanément dans ma mémoire. Bon, d'accord, ça n'arrive pas si souvent que ça. En fait, il y a des chercheurs qui ont défini ma façon de "ranger" et l'on qualifié de "méthode du fouillis archéologique". (oui, ils ont des salaires énormes et des budgets pour ça!). Mon bureau de travail à toujours l'air d'un champs de fouilles. Des quantités invraissemblables d'informations, en piles apparament en désordre. En réalité, elles sont toutes liées les unes aux autres par le facteur temps. Facile donc d'identifier n'importe quelle pièce. Les gens hallucinent quand ils me voient retrouver presque n'importe quoi en quelque secondes, allant droit au but, après quelques sondes d'évaluation chronologiques. Je peux avoir des milliers de documents, s'étalant sur une période de plusieurs années, cela ne change rien. Mais de temps en temps, il y a l'accident. L'accident, cela peut être mon déficit de l'attention qui me joue un tour, quelqu'un qui a déplacé une strate de mon travail, ou une mouche qui s'est posée au mauvais endroit...

Depuis plusieurs mois, j'ai calculé le moment où j'allais probablement me retrouver à la rue. Pas comme une fatalité. Comme une conséquence de mon inaptitude à fonctionner comme tout le monde. Je ne peux pas mettre le paiement de mes enregistrements de voiture avant la nécéssité de me déplacer pour aller travailler. Alors...

Qui de l'oeuf ou la poule? Et qui s'en souciera dans 10 ans... (tout le monde s'en fout!).

Là, je calcule que je peux me sortir de la rue en quelques semaines, mais ce sera probablement plus long, car j'ai beaucoup de choses à affronter. Notament arriver à communiquer avec quelques personnes pour m'assurer que la coupure avec le monde qui m'entoure ne va pas devenir un piège insurmontable. Je ne peux plus communiquer verbalement depuis plusieurs mois. Enfin, disons que mes limites se sont dramatiquement réduites. Des boucles se sont installées dans mon cerveau, et il faut que je les casse. Elles sont complexes, du domaine de l'impossible.

Alors je m'organise pour écrire, le plus possible...

29/06/2012

La fin d'une saison...le début d'une autre!

La fin du printemps, le début de l'été...

Comme chaque année, je suis étourdi par la multitude d'évènements qui bousculent ma vie en cette saison. Les changements de couleurs, de température, le soleil qui se lève tôt, très tôt, 5 heures du matin actuellement. C'est une période tolérable quand tu vis dans la rue. La nuit est plus courte, et le plus dur moment, quand tu vis dans la rue -3h30-5h30 - est emputée d'une demi-heure, une heure même tant la clarté qui précède le lever du soleil, dès 4h30, est magnifique. C'est énorme, dans la nuit d'un sdf, cette heure. Sans parler évidement des températures clémentes, voire des chaleurs accablantes de l'été continental, qui font oublier qu'un hiver terrifiant sévit aussi ici.

Et je suis étourdi par la nature exubérante qui explose en cherchant à ratrapper le temps suspendu par le long hiver. On y voit des oiseaux exotiques comme les oiseaux mouches qui remontent du sud, des papillons extraordinaires comme le monarque, qui arrive d'un long voyage depuis le Mexique...

Et on y voit le festival de jazz ouvrir ses portes!

Et je ne l'ai même pas vu, obnubilé que je suis par les changements qui arrivent pour moi comme un coup de vent en haute mer.

Et j'ai manqué quelque chose que je n'aurai pas dû! Arghhhh...

http://www.lapresse.ca/arts/musique/201206/29/01-4539315-...

Montréal,Québec,Quebec,festival de jazz

Ce petit Montréalais que j'ai découvert quelques mois avant la naissance de mon fils, dans un très beau film québécois pour enfants, Les Aventuriers du timbre perdu (Tommy Tricker and the Stamp Traveller en anglais).

http://www.youtube.com/watch?v=Jucltvt4aLg

(dsl, un petit bug de la plate-forme m'empêche d'intégrer le clip pour l'instant!)

Le québec a produit une très belle série de contes pour enfants, les "contes pour tous" (http://fr.wikipedia.org/wiki/Contes_pour_tous). Je n'ai pas vu les derniers, à ajouter à ma "to do list", pour constater l'évolution...mais les premiers sont de vraies jolies pièces, vraiment pour les enfants. J'en ai revu quelques uns récement, avec un plaisir intact. Et je constate que je reste cet enfant de 10-12 ans dont une partie du cerveau ne s'est pas corrompue!

(Le film peut couvrir allègrement la zone 4-12 ans, ce qui est remarquable également! Bien sûr, vers 10-12 ans, les enfants vont le regarder en faisant style "oh...je suis au dessus de ça", mais ils vont rester jusqu'à la fin. Les parents aussi, bien souvent!).

Je me souviens avoir découvert à ce moment que les subventions au cinéma (à l'art et la culture également, de la même façon!) sont monopolisées par des lobbies bien implantés qui se paient une vie de palace et des voyages autour du monde aux frais de la princesse, privant tant d'artistes de qualité de recevoir leur juste part.

J'ai fait à ce moment le parallèle avec ce qui se passe en France, exactement sur le même modèle (mais qui a copié l'autre?)!

Je me souviens aussi, en pleine découverte du multiculturalisme québécois, m'être questionné en constatant que des scènes avaient été tournées en anglais, parce que je lis autant sur les lèvres que j'écoute la bande son. Et je me souviens que je me suis dit la dernière fois que je l'ai vu, que je devrais porter attention à cela dès le début du film, pour savoir quelles parties ont été tournées en français, et quelles autres en anglais... je ne l'ai jamais fait finalement. Mince alors, il va falloir que je le regarde à nouveau!

J'ai raté Rufus Wainwright, le petit gars de Montréal, en méga concert (gratuit) d'ouverture du Mtl Jazz Fest!

28/06/2012

Mes vers vont bien, merci!

Caro aussi... Caro, c'est ma patate douce... enfin, la patate en tant que telle, je viens de la faire cuire. C'est une mini patate, un avorton de patate! Caro avait amené sa mère pour qu'on la mange (Caro, une copine, avait amené la mère de Caro la patate, pas sa mère à elle. Quoique si elle avait pensé un instant que je fus canibale, elle l'aurait peut-être amené! Au Canada, vous savez...Quoi, vous  ne regardez pas les nouvelles?!!!). Et puis, elle l'a oublié, m'a dit "je vais la faire la prochaine fois"...et puis la patate est restée un peu trop longtemps dans un coin, a germé... j'avais un peu de terre, un pot, alors je l'ai planté. Ça m'a fait une plante bien sympa, toujours verte, des jolies feuilles, ressemblant un peu à celles des haricots.

Et mes vers... et bien l'an passé, dans le désir de réduire efficacement mes résidus végétaux, j'ai demandé à Catherine quelques vers du vermicompost de la coloc dans laquelle elle était. Elle m'en a ramené cinq. Je les ai mis dans un seau, sur un lit de papier déchiqueté, un peu de terre aride grattée dans un terrain vague, et j'ai commencé tout doucement à les alimenter... La courbe a été lente, tout l'hiver durant. Ils étaient au chaud, dans l'humidité de la cave. Mais la croissance était décevante, et ils ne semblaient pas vouloir trop se reproduire. Et va savoir, toi, si c'est des mâles ou des femelles! Mais bon, j'ai continué les soins. Replacer régulièrement un lit de papier déchiqueté qui absorbe l'humidité, et que les vers mangent comme partie intégrante de leur menu. Et sur le dessus, papier et résidus végétaux. Et puis, il y a deux mois, j'ai commencé à trouver que tout disparaissait bien rapidement, dans mon seau... Alors j'ai inspecté. Et tadam... au moins une cinquantaine de vers pétants de santé. J'ai vingt kilos d'une terre tellement riche que quand j'en ai mélangé trois ou quatre poignées à la terre de ma pauvre Caro qui faisait la gueule, et bien elle s'est mise à verdir et pousser comme le haricot magique de notre brave Jack. (Bon, ok, j'exagère! Mais dans les 24 heures suivant le traitement, elle avait complétement changé de look, passant du jaunâtre au vert forêt!).

Et elle m'a fait une patatinette, que je lui ai arraché sans scrupule... je la quitte dans trois jours. À moins que ce ne soit elle qui me quitte... Enfin bref... Elle va rejoindre les plantes du jardin d'intérieur de Catherine!

Mon vermicompost est prêt à engloutir la production de résidus végétaux de deux ou trois personnes, sans odeurs, sans tracas. Je vais rendre mon élevage à Catherine également, qui va être bien surprise!

16/01/2012

Ô soleil...

Je me lève et vois la lumière vive du soleil pénétrer au travers des rideaux du salon. Il fait bon... 22 degrés, et je souris en les ouvrant et imaginant la température de l'autre côté de la vitre. Moins 29, 51 degrés d'écart thermique. Hier soir, en passant la tête dans l'encadrure de la porte, j'en ai eu le souffle coupé.

Alors je me suis fait un petit déjeuner et j'ai savouré.

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19/09/2011

Et le monde continue de tourner...

Oui, avec ses millions de morts, sa misère et ses bonheurs... Comment ne pas vouloir porter une partie, même infime, de ses malheurs. Mais comment y parvenir sans se perdre, sans s'anihiler, se dissoudre?

Les mois de mai et juin, sans voiture, ont été éprouvants. Mes revenus sont tombés presque à zéro pendant 6 semaines. Courir en vélo d'un côté et de l'autre, avec des journées affichant parfois une soixantaine de kilomètres à bicyclette, souvent à un rythme intense, en plus du travail à accomplir. Bizarement, je ne faisais pas le lien entre ma fatigue physique et ces distances parcourues en vélo. En fait, je crois que c'est la fatigue morale et mentale qui me marquaient le plus. Me retrouver à nouveau à cours de l'essentiel. Aller au supermarché sans pouvoir rien acheter, sauter des repas, jeuner, tomber d'inanition parce que j'en demandais beaucoup à mon corps...mais ne pas lâcher, continuer de voir le positif malgré tout. Le positif numéro un, mes jambes et ma capacité pulmonaire ont atteint un niveau qui me ravi. J'ai un peu maigri, un peu trop à mon goût... Je parviens à assister à tous mes cours de formation, liés à la subvention qui est maintenant terminée, et j'ai obtenu mon premier diplôme canadien. Petit à petit, je ramasse l'argent nécessaire à payer mes contraventions et prends des ententes avec la cour pour ce que je ne peux pas payer. J'ai réussi à maintenir mes relations professionnelles raisonnablement "clean" et je récupère enfin ma voiture. La vie reprend un cours un peu plus normal, même si mon loyer et mes comptes en retards commencent à m'inqiuéter. Je ne suis pas au bout de mes peines...

Il y a à nouveau une longue pente à remonter. Je reçois de nombreux messages d'appréciation de mes collègues de formation. Ça me nourri, me fait du bien. Une d'entre elle, une jeune directrice artistique, a gagné une petite bataille (habituellement, je ne vois pas ce genre de choses...) sur une autre paticipante pour s'assoire à côté de moi. Tout à coup, je remets en perspective ces mois de formation. La première fois que l'on s'est vu, c'était à l'examen d'admission. Elle était avec un de ses amis, et je ne pensais pas qu'elle m'ait même regardé. Au début du premier cours, elle est entrée avec ce même ami et a souri à la salle entière. Je me souviens m'être dit que je rêverai de me réveiller chaque matin, pour le restant de ma vie, avec un sourire comme ça comme première image.

Elle est toujours habillée avec style, vraiment charmante et agréable. Trop classe pour le style vagabond que j'affiche et assume, peut-être un peu trop jeune également. De mon point de vue, j'ai l'impression qu'un monde nous sépare. Le monde entre les gens "normaux" et ceux qui luttent comme moi, à la limite de l'impensable...

Nous passons un agréable moment à faire un travail en petit groupe. Je les amuse avec mes histoires de vie abracadabrantes et le groupe me demande de faire la présentation publique de notre travail. En retournant m'assoire après ma présentation, je note qu'elle s'est insensiblement rapprochée de moi. Je revois des flashs des derniers mois, des regards que je surprenais de temps à autre... mais mes soucis du moment sont trop accaparants, et qui pourrait vraiment se risquer à me fréquenter, connaissant ma situation?

Elle rit encore de mes frasques affichées lors de ma présentation et se penche vers moi pour me faire une reflexion. Son bras nu frôle le mien et je reçois une décharge électrique. Son corps magnifiquement mis en valeur par sa chemise blanche s'offre à mon regard, et je dois avouer que je me suis perçu à cet instant très "mâle de base"!

Je crois que j'aurais presque pu, malgré la situation et le monde qui nous entourait, passer mon bras autour de ses épaules, glisser ma main sur sa peau exposée et l'embrasser. Enfin... dans mes rêves en tous cas!

À la pause, je me sens le besoin de raconter, de façon un peu psychotique probablement, ma récente arrestation et mon incarcération en hôpital psychiatrique. Je me rends compte à ce moment que je fais très "cas soss". Que je suis "cas soss" en fait, sous bien des aspects. Cela mettra sans doute un gouffre entre mes émotions et le monde qui m'entoure. Je quitterai rapidement le cours à la fin de la journée, non sans noter au passage qu'elle dit au professeur qu'elle ne sera pas là les deux prochaines semaines. Il ne restera qu'un cours ensuite. Je prends soudain conscience qu'une routine disparaîtra de ma vie, et qu'après, l'automne sera là rapidement. Ce contact régulier avec le monde, bien que parfois un peu difficile à gérer pour moi, était un régulateur bien plus important que je ne le voyais jusqu'ici. Cela m'inquiète tout à coup.