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21/03/2013

et puis...

Un texto m'informe que finalement, elle rentre plus tôt que prévu chez elle.

Je me dirige chez elle. Plusieurs de ses amis sont là. Elle s'excuse de changer son programme à brûle-pourpoint. Je la rassure sur le fait que  cela ne me dérange pas, au contraire.

Parmis  ses amis, un se démarque par sa répartie, son humour que je trouve acidulé à point.

Nous allons regarder un match de football américain opposant l'équipe de son état d'origine, l'Alabama, et l'Indiana, en dernier match de finale. Elle m'amuse avec son analyse pointue de chacune des équipes, la composition, les forces et faiblesses, les stratégies possibles. Elle me dit qu'en Alabama, il n'y a pa s grand chose à faire, alors le football américain...

J'aime bien le football, mais le spectacle est aussi dans le salon. Son enthousiasme devant la victoire écrasante de son équipe est communicatif...

Après le match, nous discutons à batons rompus. Ses amis viennent d'horizons très divers, tous très sympas, intéressants dans leurs spécificités.

J'apprends que ce gars à l'humour si incisif est un acteur, stand-up comique et auteur. Baratunde Thurston, auteur primé, best-seller du New-York Time pour son livre "How to be black" (litéralement; Comment être noir). Le livre est effectivement vraiment très sympa.

Voilà, je repartirai le lendemain avec un rayon de soleil, le souvenir d'une rencontre, de rencontres surprenantes, enrichissantes, qui me transportent encore dans le roman de ma vie!

 

HowToBeBlack.jpg

 

Le bateau dérive rapidement, mais j'avais pris soin de partir au début de la marée descendante, donc le courant me porte. J'évalue rapidement les options. En fait, le choix est incontournable. Je vais continuer à la voile. La rivière n'est pas large, ce sera sportif, souvent contre le vent, mais je ne peux pas faire autrement, tout est trop limite.

Trois jours plus tard, toujours à la voile, toujours vent de face, je suis entre les deux bouées de sortie de Norfolk. La nuit est tombée depuis deux bonnes heures. Je surveille nerveusement le traffic maritime. Je dois tirer deux bords en plein milieu du chenal des cargos. Rien à l'horizon, je me lance. Combiend de temps s'écoule? Je ne sais. Ce sont des secondes... trente... soixante... Quelque chose me vrille le dos. Je me retourne. Le cargo, sorti de nulle-part, à une vitesse très supérieure à ce qui est usuel dans ce chenal, est à deux cents mètres de moi, en pleine trajectoire de collision. Je suis incapable de définir sa route. Tout ce que je vois, c'est cette masse d'acier qui va me couler dans 15 secondes. Je calcule les options. Tirer à babord m'oblige à perdre 15 degrés sur le vent. Ces 15 degrés peuvent être la différence entre la vie et la mort. Je fonce sur tribord. Pendant de longues secondes, 4 ou 5, je pense que je suis perdu. Je m'apprête à prendre le bain, tout perdre. C'est l'hiver, un front polaire balaie la baie de Cheseapeake. "Je vais déguster", me dis-je. Je n'ai pas rencontré un seul bateau de plaisance depuis mon départ. La rive n'est pas très loin, mais l'eau est très froide. Cramponé à la barre d'une main, à l'écoute de génois de l'autre, je calcule... 6, 7... ça va passer! Je regarde la proue passer devant moi, à quelques mètres. Je lève la tête. Mon mât va-t-il être arraché par le pont en surplomb?

Non, je vois mon mât, quelques mètres sous la voute du bateau, se dégager tranquilement de la zone dangereuse.

Encore une fois, dès que les calculs m'ont donné l'option la plus probablement salvatrice, je mets tout en oeuvre pour en tirer le plein potentiel. Encore une fois, cela me sauvera la vie!

Je regarde le cargo passer le long de mon voilier. Il est énorme. C'est un porte-container de bien plus de deux cents mètres. Il est à près de trente noeuds, beaucoup trop vite pour cette zone. Dès qu'il est passé, je mesure pleinement l'ampleur de ce qui vient de se passer.

La loi de Murphy, "loi" anglaise, est également appellée en français chez les marins québécois "la loi des emmerdements maximum". Quand ils commencent en bateau, c'est une réaction en chaîne sans fin.

02:35 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2)

16/12/2012

Échecs ou mode sans échec

Je n'ai jamais accordé trop d'importance aux dates...

Bon, je fais des efforts parce que pour beaucoup, c'est important.

J'ai été très surpris quand j'ai retrouvé la date de création de ce blog. Le 11 Septembre 2006. Alors, oui, je me souvenais que c'était en septembre 2006, mais le jour... j'aurai dû m'en souvenir.

En fait, j'étais tellement absorbé par quantité de choses, à la rue déjà, que je n'ai dû qu'entrevoir la date, les nouvelles du jour...

Donc 6 ans et quelques mois de blog, plus d'un millier de notes. Aucune perdue, elles sont toutes archivées. De temps à autre, j'allège le contenu de ce blog, réorganise un peu.

Je vais le faire à nouveau, remettre en ligne de façon chronologique les notes anciennes qui me plaisent le plus. Ce sont des tranches d'histoire, de mon histoire!

J'ai toujours eu beaucoup de plaisir à partager avec vous. Je ne bouderai jamais ce plaisir, et chercherai encore à vous offrir le meilleur de moi au travers de ces pages.

De puis ma séparation en 2005, mon divorce prononcé en 2006, ces nuits dans ma voiture, puis dans la rue... Ce sentiment de rester toujours un peu "de luxe" parce que toujours la tête sur les épaules malgré mes handicaps, parce que aucune addiction (si ce n'est celle d'écrire, de donner, de chercher...)... Ces tentatives de réinsertion dans la société. Ces échecs...

Très tôt dans ma vie, j'ai été conscient de ma confrontation aux échecs. Pas trop à l'école. Ma mémoire hors du commun me sauvait. Mais dans la vie, déjà, depuis l'âge de 6 ans...

Mais très tôt également, le sentiment qu'il fallait absolument surmonter, sublimer chacun de ces échecs. Maladivement, intensément, désespérément!

Cette année a été difficile.

2012,annee difficile,vie de merde

Bon, ça me fait rire... :-)

(le juron et les fautes, ce n'est pas moi! Mais bon, ça ajoute peut-être encore au comique de l'image!)

Je me sens un peu comme ça!

Cette année, j'ai perdu beaucoup de  choses. Des morceaux de moi. Mon logement, dans lequel j'avais réussi à reconstruire un départ dans la vie, et une bonne partie de son contenu. Mon "box", un mini-entrepôt dans lequel je conservais une partie de ma vie. Il a été saisi pour non paiement. Dedans, des pièces de bateaux, des outils, des livres, des dossiers, des cartes marines qui me seraient bien utiles aujourd'hui... Et les lettres de mon père, décédé quand j'avais 13 ans. Je n'ai pas pu les récupérer. Pour ceux qui me lisent depuis longtemps et se souviennent peut-être d'un détail, paraissant peut-être insignifiant... mon enclume! Une enclume de 110 livres à laquelle étaient rattachées beaucoup de choses, parce que justement, je ne pensais jamais pouvoir la perdre.

Mon coeur se déchire à chaque fois que je repense à tout cela, à tout ce que représente ces choses qui devaient me permettre de retrouver le chemin d'une vie normale. Ces choses, je les avais préservé depuis mon divorce. Cette année, c'est l'échec total, le retour plus loin en arrière que la case départ.

Mais j'ai de l'expérience, de nouveaux outils également. Il faut que je fasse mon deuil pour pouvoir rebondir. J'ai encore un peu de ressort dans les jambes...

De toutes façons, dans la vraie vie, le mode "sans échec" n'existe pas!!!

20:28 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (4)

07/12/2012

devant-derrière

Je regarde dans mon "mirroir" (rétroviseur, dans le langage d'ici). Je vois une pente vertigineuse. Je vois encore une petite tâche de lumière qui un jour m'éclaira.

Et devant...

Ma vue se brouille. Suis-je réellement là? Suis-je réellement encore un être humain? Je continue de faire style, mais ais-je encore toute ma raison? Et ces plans sur la comète dont je suis le spécialiste depuis toujours... où me mèneront-ils cette fois-ci?

Au moins, je gère tout tout seul dorénavant. Je ne laisse à personne la moindre emprise sur ma vie. Je suis capable, je suis compétent, et malgré mes limitations, je reste quelqu'un de plutôt bien. J'ai toujours lutté très fort pour être quelqu'un de bien pour les gens qui m'entourent. Et plus encore pour ceux que j'aime.

Plus de six ans que j'ai commencé ce blog. Trois ans pour me sortir du trou, deux ans à ramer pour rétablir quelque chose  à long terme. Un mauvais choix, retour à la case départ.

Bientôt six mois que je suis retourné dans la rue. Avec un petit break de quatre semaines. J'ai vu mon médecin. Elle me trouve résistant, résilient. Elle m'a trouvé encore solide pour la période que je viens de traverser. Je l'ai senti moins inquiète, cela m'a rassuré.

Elle veut me revoir après les fêtes. La première fois qu'elle m'a "ramassé", c'était après les fêtes, il y a quatre ans.

Combien de temps cela me prendra-t-il cette fois-ci pour reprendre le dessus? En serais-je capable?

03:49 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

03/12/2012

Perspectives...

En relisant ma précédente note, je revois ce qui est décrit avec force de détails dans "The Unwritten rules of social relationships" concernant la perception des choses par les "Aspie's" (personnes atteintes du syndrome d'Asperger). Je m'inscris en plein dans ce schéma;

Les évènements, sans commune mesure sont perçus de la même façon. La petite erreur au même niveau que l'erreur aux conséquences dramatiques. Pour moi, chacune de mes erreur est un drame.

Paradoxalement, je suis capable de mettre infiniment de perspective dans les erreurs des autres. Raison probablement pour laquelle on m'apprécie particulièrement lorsque mon entourage traverse des évènements dramatiques. Je me suis fait dire un nombre incalculable de fois combien ma présence et ma façon de dire ou ne pas dire avait fait un bien considérable à mes proches.

Et pourtant, quand je suis concerné... 3 croissants à 4.20$ ou un lecteur MP3 à 240$... deux erreurs identiques et pourtant, si je détaille l'effet dévastateur de ces deux évènements, c'est la perte des croissants qui m'a le plus profondément boulversé, alors que l'impact réel sur ma vie fut bien moindre; j'ai racheté des croissants, et j'ai pu percevoir un montant dû le jour même, ce qui fit que je mangeasse à ma faim. Alors que je souffre toujours chaque instant de la perte de mon lecteur MP3.

Probablement parce que, avec la perte de mes croissants, je répétais deux fois en peu de temps la même erreur, celle d'être incapable de porter l'attention nécessaire à la préservation des choses qui me sont vitales.

16:00 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

10/11/2012

Vagues ondulations...

Début de l'autre automne, celui des depressions (météorologiques) qui s'enchaînent les unes après les autres.

Toutes mes routines brisées, il faut que je fasse une transition vers le pire pour le meilleur. Je visualise le pire de l'hiver, repense aux nuits les plus froides passées dehors, évalue que je connaîtrai peut-être pire encore cet hiver, les températures descendant parfois à moins trente, moins trente-cinq. Je cherche des stratégies, des possibilités à côté desquelles je serai passé, inlassablement.

La pluie, le temps maussade s'est installé pour des jours. Ayant quelques dollars en poche, je me décide à chercher une chambre.

J'en trouve une pour quelques jours. Un trou comme il ne devrait pas en exister dans nos pays dit civilisés, où des rapaces fondent sur les plus démunis pour les tailler en pièces et s'en repaître. L'odeur m'est dificilement supportable. En plus, j'ai l'odorat qui s'est hyper-sensibilisé depuis le début de mon séjour dans la rue. Je sens les choses que je ne sentais pas auparavant. L'odeur du chlore dans l'eau, pourtant très faible dans la plupart des secteurs de Montréal, me lève le coeur (raison pour laquelle j'ai fait ces coliques nefrétiques). Dans les couloirs de métro, dans les bibliothèques, je sens (par le nez!) les choses, les gens, avant de les voir. La salle de bains est couverte de moisissures. Mais bon, il est difficile de trouver quelque chose pour une courte durée à prix raisonnable. Au moins serais-je à l'abris, à défaut d'être au chaud (évidement, le chauffage n'est pas encore en fonction. Il fait entre 12 et 15 degrés, selon l'heure de la journée. La chambre, sans être propre, est vivable à comparer de la cuisine et de la salle de bains.

Le locateur (il n'est pas propriétaire, il loue l'appartement qu'il sous-loue à la chambre) me demande une caution pour la clé. Lui demandant une reçu pour les 10$ qu'il réclame, il me dit; "la clé, c'est ton reçu. Tu me rends la clé, je te rends tes 10$".

Après 2 semaines dans ce taudis, au moment de rendre les clés, le locateur me demande le reçu pour les dix dollars.

Mon sang ne fait qu'un tour. Je lui répète ce qu'il m'a dit sur un ton instantanément agressif. Il menace d'appeller la police.

J'évalue la situation. Sans preuve, je n'ai aucun recours. Ce n'est pas juste le 10$, c'est le fait que ce gars est une ordure qui s'attaque aux faibles, et essaie, en plus de les voler légalement, d'ajouter l'insulte à l'injure.

Je réponds d'un ton glacial, plein de sous-entendus, mais sans menace, que je veux mon argent. J'évalue à nouveau la situation en une fraction de seconde. Trois solutions m'apparaissent; La première, lui exploser la tête. Vraiment, il m'a fallu toute ma raison pour ne pas passer outre toutes les raisons. Il a les bras le long du corps, les jambes en mauvais appui, alors que je suis tendu comme une arbalète, en appui semi-fléchi sur mes deux jambes "boostées" par trois mois de vélo intensif, et j'ai mangé tous les jours deux repas par jour, presque sans interruption depuis trois semaines. Sa position ne lui laisse aucune chance. Le premier impact sera un coup à la tête, sur le côté temporal, avec le poing dans l'axe de ma jambe d'appui. Le choc sera d'une violence extrème. Même avec les meilleurs reflexes du monde, il n'aura pas le temps de remonter ses bras. Le deuxième coup sera un coup de genou remontant, et je devrais avoir le temps de lui mettre une claque violente sur l'oreille gauche, qui l'empêchera de retrouver l'équilibre, et qui, avec un peu de chance, lui endommagera le tympan. Ensuite, je le latte à coups de pieds jusqu'à ce que je sois sûr d'avoir le temps de sortir. Je ne me suis jamais battu, sauf une fois, pour me défendre d'une agression à l'age de quatorze ou 15 ans. Cependant, j'ai appris à me battre et à encaisser, notament les coups de mon frère aîné, pendant des années. Je ne m'énerve qu'extrêmement rarement, et encore, c'est un énervement "soupape", contrôlé. Les commentaires systématiques à mon endroit sont que je suis une personne d'un sang-froid et d'un calme frappants. Il y a un début à tout... peut-être!

Je sais que les enjeus sont de taille quand on se laisse aller à la violence. Je n'aurai pas agressé je pense à moins d'avoir le moindre signe de tentative de sa part. Mais ça fait du bien, ça défoule juste de l'écrire!

Les deux autres possibilités;

Prendre le téléviseur de ma chambre et le balancer par la fenêtre dès qu'il a le dos tourné. Cela ne me rendra pas mes 10$, mais cela lui en fera perdre 50, plus tout le trouble! La troisième est la moins plaisante; il peut très bien revenir avec deux ou trois gars me faire ma fête, ou avec la police... il faut que je m'y prépare si je n'opte pas pour la première.

Cependant, je vois qu'il  s'énerve et perd un peu son sang-froid au regard de mon attitude. Je sais que quoiqu'il arrive, j'ai gagné! Il fouille ses poches, sort un billet de 20$ et me demande si j'ai de la monnaie. Je n'en ai pas. Il me dit d'attendre là, qu'il va aller en faire au dépanneur (un dépanneur, ici, c'est la petite épicerie de quartier où on trouve les produits "essentiels" (des chips, de la bière, des cigarettes... bon, aussi du pain industriel et quelques denrées!).

Là, je crains vraiment que ce ne soit la trosième option qui se prépare. Je décide d'affronter cette possibilité.

Dès qu'il a tourné les talons, il se dirige vers la sortie. Je n'ai jamais vu comme option dans ma vie la possibilité d'attaquer quelqu'un par derrière, depuis le jour où mon frère m'ayant passablement tabassé et humilié (c'était jamais dans le but de blesser physiquement, juste l'orgueuil et quelques douleurs pendant quelques heures...), où mon frère, disais-je, m'a tourné le dos pour s'en aller. Cette fois là (je devais avoir 8 ou 9 ans, lui 13 ou 14), après avoir évalué tous les risques, j'ai fait le geste suicidaire de lui sauter dessus. Bien que beaucoup plus petit et pesant à peine la moitié de son poids, j'ai toujours eu une force redoutable, surtout par l'utilisation que je fais de la cinématique de mon corps, joignant toutes les forces possibles en un mouvement de coercition dévastateur. Dans un mouvement similaire à celui que je viens de décrire, j'ai pris de la vitesse. Il a fallu que je saute pour pouvoir porter mon coup, un coup de poing d'une violence improbable au vu de mon gabarit, juste au dessus et à droite de la nuque, sur la boite crânienne (j'avais peur qu'en frappant la nuque, je ne le blesse sérieusement). Il s'est écroulé net, et à mis un long moment avant de pouvoir se relever. J'étais déjà loin, très loin quand il y est parvenu.  Bien sûr, je n'avais remporté qu'un piètre victoire dans une guerre perdue d'avance!

Mais aujourd'hui, en voyant cette ordure de dos, en imaginant qu'il avait peut-être en tête d'aller chercher du renfort pour m'exploser la tête, j'ai bien été tenté! Mais j'ai résisté. J'ai rassemblé mes affaires, mis à portée deux ou trois objets pouvant me servir à me défendre au besoin. Je lui ai donné 5 minutes avant de prendre le téléviseur et le balancer par la fenêtre.

Il est revenu seul, avec mon argent, que j'ai arraché de sa main en passant à côté de lui à le frôler. Il n'eut pas fallu qu'il me touchasse. J'étais toujours aussi tendu et prêt à bondir. Il s'est mis à aboyer de loin. Cela m'a fait sourire. Chien qui aboie...

16:27 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

03/11/2012

Pendant ce temps...

Cinq cents kilomètres au sud, c'est le cahos. Les restes de Sandy se sont pulvérisés pour couvrir une surface impressionante de l'Amérique du nord. Si Sandy couvrait une surface de 1600 km de diamètre en temps qu'ouragan, la couverture nuageuse qui en résulte maintenant est incroyable, couvrant la moitié Est du Canada et une douzaine d'États américains.

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La flèche du haut, c'est moi, à Montréal... la flèche du bas, c'est New-York!

On a senti l'air tropical de l'ouragan pendant deux jours, avec des températures anormalement élevées, puis de la pluie abondante, mais rien en comparaison de ce qui s'est passé au sud!

Aujourd'hui, le thermomètre est en chute libre, mon moral aussi. Il faut que je réagisse.

15:14 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

28/10/2012

Décalages...

Je continue de décortiquer ce livre, chapitre après chapitre, ainsi que beaucoup d'autres docs. Je remets ma vie en perspective au travers de ce regard "de l'interieur". C'est difficile. Difficile de se rendre compte à quel point je suis décalé dans mes perceptions. Mais pas dans celles au coeur de mes problématiques actuelles.

J'ai mis tout mon acquis dans des boîtes d'archives que j'ouvre une à une pour replacer leur contenu dans un contexte remis en perspective par mes six derniers mois de vie. J'ai remonté jusqu'à l'âge de six ans. Je suis totalement démuni de toute capacité de jugement. Je dois me reconstruire mon jugement un élément après l'autre. Par moment, je me dis que c'est impossible. Impossible la tâche de reconstruire une vie aussi dense. Impossible que j'ai réellement totalement déconnecté ce savoir accumulé de mon quotidien, de ma vie.

Et pourtant... je vis depuis 5 mois dans une bulle quasi hermétique.

J'écoute en boucle (pour moi, écouter en boucle, cela veut dire non stop, pendant des jours, du lever au coucher.... possiblement des centaines de fois) une chanson;

 

Les amérindiens, c'est un sujet qui fâche. Tabou. À éviter quand on discute avec la majorité du monde ici...

Les Mohicans font parti des Algonquins, tribus plutôt pacifiques à l'origine. Les Montagnais, occupant majoritairement le Québec, y sont également affiliés.

Les autres tribus québecoises,  guerrières, étant les Mohawks, de la famille des cinq nations Iroquoises.

Mais ce n'est pas de cela dont je veux vous parler... ce n'est pas pour cela que j'écoute cette musique en boucle.

Je l'écoute parce que son rythme lancinant me fait du bien. Je l'écoute parce que le texte me fait rêver... rêver que quelqu'un fera dix fois le tour du monde pour me sortir de l'enfermement.

Mais dans la vraie vie, c'est "démerdes-toi tout seul!" Donc, je continue à ramer contre le courant et tente de gagner un pouce de terrain après l'autre, après avoir reculé autant.

Je vais vous traduire un élément de ce livre

J'ai remarqué que certains Aspies (personnes atteintes du Syndrome d'Asperger. Ndlr) qui persistent à penser de façon rigide ont le plus de mal dans les contextes de socialisation. C'est comme si leur esprit n'a qu'une seule grande catégorie (de classement des éléments perçus.Ndlr), une boite ou seulement quelques unes dans lesquelles toutes leurs experiences vont. Ils n'ont pas appris à subdiviser les informations en sous-catégories, ce qui fait qu'ils interprètent souvent  mal l'experience ou les intentions des autres personnes.

En tant qu'adultes, ils recherchent la clé parfaite pour dénouer leur confusion, pour leur indiquer le sens de la vie. Mais il n'y en a pas une. Il en résulte beaucoup de confusion, une tonne d'émotions négatives dirigées contre eux, du stress et de l'anxiété. Je veux insister à nouveau sur le fait que la capacité de penser de façon flexible ne s'obtient que par un long entraînement. Cela ne peut pas se développer par des sessions de trente minutes deux fois par semaine. Plus on donne d'exemples à l'enfant, plus sa façon de penser deviendra souple. Plus elle devient souple, plus il est facile pour les personnes atteintes d'autisme de développer de nouvelles catégories et de nouveaux concepts.

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Texte original extrait de "The Unwritten rules of social relationships" -  Temple Grandin - Sean Barron"

I've noticed that some adult Aspies who still think in rigid
ways have the hardest time in social situations. It's like their
mind has just one big category, one box or only a couple of boxes
into which all their experiences go. They haven't learned to sub-
divide the data down into smaller categories, so they regularly
misinterpret the experience or the intentions of the other person.
As adults, they're looking for the one ultimate key to unlock their confusion, to give them the meaning of life. Well there isn't one. The result is a lot of confusion, huge amounts of negativity directed at themselves, and stress and anxiety.
I want to reiterate that thinking flexibly requires a lot of prac-
tice. It's not going to develop in a thirty-minute, twice-a-week
session. The more examples the child is given, the more flexible
his or her thinking can become. The more flexible the thinking,
the easier it will be for the person with autism to learn to develop new categories and concepts.

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C'est exactement ce qu'il m'arrive!

Aujourd'hui, je me rends compte que bien que j'ai développé quantité d'outils pour me sortir de mon enfermement, il me manquait l'essentiel.

Il me manquait la possibilité de classer les gens; une phrase m'a illustré cela en quelques mots. Ce n'est pas parce que quelqu'un te sourit qu'il est ton ami. (Donc, il me semble qu'il en découle également que ce n'est pas parce qu'il ne me sourit pas qu'il est mon ennemi). Cela parait trivial, mais je n'arrive toujours pas à me situer dans ce contexte relationnel.

Je n'ai que de toutes petites certitudes sur les gens. Je n'ai qu'une personne dont je suis sûr, absolument sûr qu'elle sera toujours mon amie. Genre sûr à 100%.

J'ai une bonne trentaine d'amis dont je suis pas mal sûr qu'ils seront toujours mes amis sur lesquels je peux compter, relativement. Genre 98% sûr...j'ai mis un peu de blanc dans mon noir pour obtenir une densité d'amitié qui reste proche de mon idéal, mais que je perçois possible de faillir sans que cela soit dramatique, juste humain. Ils sont précieux, plus que précieux pour moi.

Je n'ai jamais eu durant mon enfance de personnes auquelles je puisse me fier raisonnablement pour me permettre d'avancer avec confiance. Mais cela ne m'a pas fait des torts irrémédiables. Cela a juste ralenti ou parfois bloqué ma capacité d'évolution pendant un temps.

20:11 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sdf, itinérant, sans abris

24/10/2012

Comprendre pour être compris...

J'ai découvert le monde avec un regard figé quelque part entre la compréhension factuelle d'un adulte et la sensibilité d'un enfant à l'âge de six ans. Tout mon référentiel a été acquis sous forme d'images. Mais pour restituer une image, je dois la mettre en mots, pour créer une image correspondant au référentiel des personnes auquelles elle s'adresse.

Je doute longtemps, je doute souvent de ma capacité à bien le faire. Je crée, je démolis, je crains plus que tout de ne pas être compris. J'ai mis à cet âge de six ans toute la puissance mathématique de mon cerveau au service de ma volonté de communiquer tout ce que je découvrais. Mais cette somme d'éléments s'est accumulée pendant des années sans pouvoir s'exprimer. Et de temps en temps, je trouve le moyen de sortir l'inexpugnable.

Et là, j'ai un morceau de choix...

J'adore cette chanson. J'adore ce clip.

Il faudrait que je vous raconte son regard, sa façon crispée de bouger, qui m'ont frappé avant même que je sache.

Et cette manière de mélanger les scènes intensément jouées avec le contexte du tournage, pour frapper sans dramatiser, car la réalité dépasse souvent tout ce que l'on peut tenter de restituer. Il faut susciter l'iimaginaire qui se fixera lui-même la plupart du temps ses propres limites. J'aime comme cela a été fait!

J'adore sa voix... une de mes top... allez; top 5 féminin...

Son registre me fait vibrer...

Mon savoir est constitué d'un nombre invraissemblable d'images classées, encadrées ou non, dans des cadres fixes ou amovibles que je peux changer à volonté pour préciser une idée. Et je voudrais toutes les montrer dans leur assemblage pour que vous sachiez...

Mais c'est impossible!

"They don't want to hire me, blondes are out, brunettes are in!"

J'adore cette chute également!

14:48 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

12/10/2012

et l'eau continue de couler sous les ponts...

Tous mes rythmes volent en éclat. Je ne parviens pas à garder mes morceaux assemblés.

J'avance dans la lecture de ce livre que j'avale morceau par morceau, après en avoir soigneusement découpé et analysé le contexte à chaque fois, et fais le parallèle avec moi. C'est la première fois que je vois l'interieur de deux de mes semblables. Aucun intervenant dans le domaine de l'autisme ne devrait pouvoir exercer avant d'avoir lu ce livre, qui jette un éclairage extraordinairement pointu sur le spectre autistique.

Cela me tient, ne serait-ce que par mon insatiable besoin de savoir. Je comprends enfin pourquoi je ne comprends rien au monde qui m'entoure. Le pourquoi du comment...

Trouver une logique au système qui veut que je me décompose totalement avant de me porter assistance... me faire renoncer à tout pour être bien sûr que plus rien n'est possible... accepter l'inacceptable ou me désintégrer. Ou trouver une autre voie... une autre voix, encore une fois!

Me joindre aux flots qui coulent sous les ponts

06:26 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2)

30/09/2012

L'heure des comptes

Trois mois dans la rue, sdf, pas comme une ballade, pas comme des vacances, pas comme un travail...

Trois mois de plus, je ne sais plus combien de fois, combiens de semaines et de mois depuis six ans.

Dans la rue sans trop savoir pourquoi, sans trop savoir comment, sans trop savoir l'issue, même si j'ai continué de penser que j'étais un peu "de luxe" parce que j'ai toujours ma tête sur les épaules, même si elle ne fonctionne pas très bien...

Un peu "de luxe" parce que j'ai pu garder un appareil photo, mon laptop, pour continuer d'écrire, de réfléchir, de documenter, de tenter de me reconstruire une voie de sortie. Me rendre dans les bibliothèques, les points d'accès wifi pour rester pas totalement exclus.  Mon lecteur MP3 également, pour écouter la radio ou de la musique le soir, quand le blues est de rigueur.

Renard, Montreal,Quebec,Canada

Je ne suis pas un animal, même si je vis et me sens parfois un peu comme tel. Les animaux, ils m'ont montré leur vie... ce n'est pas rose non plus. Mon renard famélique, qui en arrache autant que moi pour manger tous les jours... et avec son parfum de moufette, j'imagine que la diète fut dure!

Je ne sais pas trop ce que signifie son regard... "alors, tu te couches que je t'égorge et que je sois enfin repus?"

marmotte

Non, ceci n'est pas un écureuil obèse, c'est une marmotte! ;-)

Oui, pour les marmottes, ça à l'air moins dur! Elles sont trop grosses et vigoureuses pour mon renard!

Depuis une semaine, je sens une chute marquée de mes capacités à cause du froid et de la sous-alimentation. Les journées sont dures, je me fatigue plus rapidement. Un des "marqueurs" m'inquiète particulièrement. Je n'ai pas pu me laver à trois reprises en une semaine. Deux fois à cause du froid, une fois parce que je ne me suis pas réveillé à temps. Il faut que je modifie mes planings pour me laver dans des endroits chauffés. Mes journées vont être emputées de deux heures. C'est énorme, cela ne me laissera pas beaucoup de temps pour essayer d'avancer mon retour vers une vie à l'abris, avant l'hiver. J'essaie de réagir, de forcer. L'impression de pédaler dans la semoule, de m'être usé, m'y être enlisé. Je n'ai plus les ressources que j'avais lorsque je me suis extirpé de cette situation les premières fois. Par contre, je sens que je parviens à mieux me structurer, et je commence à supporter les contacts humains un peu prolongés. J'entrevois également la possibilité d'aller "au front", me colleter avec le monde pour arracher une place quelque part.

04:19 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

11/09/2012

finalement...

L'option sera... une hémorragie bénigne possiblement causée par un des médicaments préscrits pour les coliques néphrétiques! Tout cela sera, selon mon hygiène de vie habituelle, analysé sous le filtre optimiste teinté rose bonbon qui m'est coutumier!

1- Deux infirmières se sont exclamées (de façon quelque peu exagérée... ne puis-je m'empêcher de penser!) sur la beauté de mes yeux. Cela me fais un bien fou d'entendre cela malgré tout, et surtout malgré la mention "itinérant " qui zèbre mon dossier, lourdement souligné avec un double trait générant manifestement plus de suspicion et de mépris que de compassion. Bon, j'hyper-sensibilise, j'avoue! À deux exceptions près, j'ai été traité sans la moindre discrimination, avec la gentillesse et la générosité habituellement manifestées aux patients raisonnablements patients et compréhensifs face à la difficulté de fonctionner dans un système souffrant toujours plus du sous-financement et des coupures budgétaires, sans parler de la mauvaise distribution des ressources et de la gestion déficiente. Mais ces deux cas m'ont heurté de plein fouet, comme le camion heurte le suicidaire traversant l'autoroute les yeux bandés et à cloche-pied!

2- J'ai remplacé ma carte d'assurance-maladie et je suis tranquile de ce côté. Je n'oublierai pas de renouveller, et ferai en sorte d'avoir tous les papiers en ordre pour ce faire, autant que possible.

3- J'ai développé de nouvelles armes, de nouveaux outils pour retourner sur le champs de bataille de ma vie.

4- Je suis resté plusieurs mois avec un taux d'heures de contacts humains restant à des niveaux supportables pour moi. Depuis hier, je commence à entrevoir la possibilité de retourner sur ledit champs de bataille. Cela aura pris les six mois "réglementaires" au regard de ma situation du moment pour ce faire. Je suis toujours face à des difficultés complexes, dans un gouffre toujours plus profond, mais avec plus d'outils pour m'en sortir. Seront-ils suffisants?

5- Je suis parvenu à conserver mon sourire. La dernière fois, Il m'avait fallu passer des heures devant le miroir pour le retrouver. Là, plusieurs personnes croisées m'ont fait remarquer à quel point j'étais souriant. Bien sûr, c'est un peu un masque, mais également le reflet de l'option que j'ai choisi de rire beaucoup de moi-même et de ma situation. Si vous croisez un gars qui regarde droit devant lui et qui, sans raison apparente, explose de rire... c'est peut-être moi! Je me rends bien compte de l'aspect quelque peu deviant de mon comportement, mais si vous saviez le cocasse de certains épisodes de ma vie! Souvent, si on regarde bien, le comique d'une situation, même d'apparence tragique, n'est peut-être pas si loin... si on met en perspective!

Deux mois et demi dans la rue. Les nuis commencent à être froides. Je ne vais pas encore bien mais...

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05/09/2012

Pour commencer...

Premier examen; côté reinal, tout va bien. Colique néphrétique banale.

22:51 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

30/08/2012

et puis...

En parcourant les derniers kilomètres qui me séparent de l'hôpital, je me rends compte que vu de l'exterieur, je dois avoir l'air d'un clochard ivre. Chaque coup de pédale me fait maintenant dévier de ma trajectoire sous la douleur. Je zig-zag aussi prudement que je peux me le permettre. Heureusement, il est trois ou quatre heures du matin, un lundi... il y a peu de monde dans les rues!

Après un rapide examen, on me met sous morphine. Cela prendra quelques temps avant de me libérer de la douleur. Un scanner révèle la présence de cristaux dans un rein. Des examens approffondis me sont prescrits et le médecin me libère avec une prescription d'antiibiotiques, de morphine et d'anti-inflamatoires. J'ai aussi obtenu les informations pour obtenir une nouvelle carte d'assurance-maladie via un CLSC qui s'occupe spécifiquement des sans-logis. J'y vais le lendemain matin, dès le réveil, pour être sûr d'être premier arrivé, alors que la douleur commence à revenir. Il me faut absolument mes médicaments au plus vite. L'adresse que l'on m'a donné n'est pas la bonne. La réceptioniste me donne l'adresse du centre en me disant que c'est malheureusement fermé aujourd'hui. Je demande les jours et heures d'ouvertures. Une de ses collèques recherche l'information et me dit que finalement, c'est bien ouvert aujourd'hui. C'est à environ un kilomètre. J'y file aussitôt. Sur place, le réceptioniste me dit que le centre de traitement des demandes ouvre à 13h, que je devrai faire la file pour prendre un numéro, et que le nombre de personnes admises est contingenté à 16. J'attendrai toute la matinée, appuyé contre le mur exterieur, où l'on va distribuer les tickets d'admission par ordre d'arrivée, à nouveau régulièrement plié de douleurs. Les formalités se déroulent simplement et assez rapidement ensuite, et dès que j'ai mon papier, je file à la pharmacie chercher mes médicaments. Je n'ai pas fait attention que mon certificat temporaire n'est valide qu'à partir du lendemain. Je dois donc passer une nuit supplémentaire sans médication. Le Lendemain, après avoir récupéré mes médicaments, la douleur revient et pour la première fois de ma vie, des saignements apparaissent, côté reinal et intestinal. Le médecin m'avait dit de retourner à l'urgence si cela se produisait. Ce que je fis sans attendre. La morphine me soulage à nouveau. Le médecin m'avait dit que les cristaux, de petite taille, s'évacuraient par voie naturelle, et que les saignements intestinaux pouvaient avoir été provoqués par l'antibiotique, qu'il me demande d'arrêter. Une infirmière m'a précisé que l'évacutaion des cristaux serait douloureuse, mais sans danger. Je suis gardé en observation jusqu'au passage du gastro-entérologue, le lendemain. J'obtiens une série de rendez-vous pour divers examens et mon congé de l'urgence. Je suis rassuré du fait que j'ai effectivement evacué les cristaux, sans douleur excessive qui plus est!

sdf,Montreal,Quebec,Canada

Le soleil se lève, encore...

Il faudra une trentaine d'heures avant que les saignements cessent. Aujourd'hui, je me sens rétabli. Je fais attention à mon hydratation, bois du jus de canneberge, excellent diurétique*, en plus de mesurer un litre et demi d'eau minérale chaque jour. Mes reins ont repris leur fonctionnement normal, et j'ai un peu d'argent, récupéré chez un client dont j'ai complété la travail une semaine plus tôt. J'ai une série de rendez-vous pour des examens la semaine prochaine et la semaine suivante. Bien sûr, je vais y aller. Ce pourrait être des signes avant-coureurs de maladie plus grave. Et si le médecin a jugé nécessaire de le faire, je ne vais pas prendre de risques supplémentaires. Mais je pense (comme tout le monde...) que cela ne peut pas m'arriver, au regard de ma santé en général, et l'option coliques néphrétiques et saignements bénins provoqués par l'antibiotique me va très bien!

*Note:Quelques semaines plus tard, mon médecin m'informe que si la canneberge est diurétique, elle favorise aussi la création de cristaux dans les reins. Il me vaut mieux m'en abstenir.

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27/08/2012

Ce que je suis... ce que je ne serai pas...

Donc, je ne serai probablement jamais paparazzi! (ni maman d'ailleurs...mamanrazzi s'entend... maman tout court, on ne sait jamais... avec la science, de nos jours... :-) )

L'alimentation est le casse-tête quotidien central de ma situation. Garder un relatif équilibre...protéines, vitamines C, calcium, pour l'essentiel. J'articule mon absorbtion de vitamines C autour du chou vert, qui en contient bien plus que les oranges. Il en contient en fait la plus grande concentration dans l'alimentation courante. Alors pour moi, c'est deux boîtes de salade de chou vert par semaine... un budget de 5$. À côté de cela, autant de fruits que je peux me permettre; deux pamplemousses, quelques pommes... un pot de yaourth, un fromage quand je peux.

J'ai été perturbé par mon paquet de beurre, sortit de mon frigo au moment de quitter mon logement, et qui, deux semaines plus tard, à température ambiante (22 à 26 degérs), n'a pas ranci. Mais que mettent-ils donc dedans...? à approfondir!

Et cette nuit là, je me réveille en sueur. Il ne fait pas si chaud que cela pourtant. J'ai à peine le temps de sortir la tête de mon couchage et de rouler sur le côté. Je vomis de la bile. Tout va très vite dans ma tête. Je pense à un empoisonnement alimentaire. La salade de choux vert... ou plutôt son assaisonnement peut-être, à température ambiante depuis quatre jours... Une douleur violente me lacère le ventre. Je suis à neuf kilomètres environ de l'hôpital le plus proche (j'avais sous-évalué la distance, persuadé qu'il n'y avait pas plus de six kilomètres!). La douleur revient. Je range mon couchage dans le gros sac que j'ai récupéré il y a deux jours. J'enfourche ma bicyclette avec difficulté, plié en deux de douleur. Je me demande si je parviendrai jusqu'à l'hôpital. Je songe aux options. J'ai heureusement encore un peu de batteries dans mon téléphone, en cas extrême. Chaque coup de pédale m'arrache maintenant un râle. C'est la troisième fois de ma vie que la douleur m'arrache des cris répétitifs. La première, j'avais 7 ans, et j'avais fait une chute en vélo dans un buisson d'orties. J'étais couvert de boutons des pieds à la tête, et je hurlais de douleur... La deuxième fois, début vingtaine, j'ai fait des coliques néphrétiques...

Et pourtant, j'en ai eu, des accidents...je me suis fait recoudre à vif plusieurs fois, oui... sans anesthésie...sans parler de ... mais bon, je m'écarte du sujet du jour...Je pense à la colique néphrétique que j'avais eu, mais la douleur est plus bas que les reins, vers l'avant, cette fois-ci.

Je sais que je suis déshydraté. J'ai vu quelques signes avant-courreurs. Depuis plusieurs semaines, j'ai la sensibilité au goût  et aux odeurs exacerbée, et j'ai du mal à boire l'eau du robinet trop chlorée. Et bien sûr, je n'ai pas les moyens d'acheter de l'eau embouteillée.

J'ai parcourus un demi-kilomètre. Je me demande si je vais y arriver. Je m'arrête et me penche à nouveau pour vomir, de la bile, toujours. Remonter sur mon vélo, en pensant que je n'ai plus de carte d'assurance maladie non plus. Redonner le premier coup de pédale, sachant que la douleur va lacérer, encore...

J'arrive à l'hôpital avec l'impression d'avoir gagné une course. Une course contre la montre, une course contre la fatalité.

17:21 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : montreal, quebec, canada

22/08/2012

Face à la mort

Je viens de parcourir les quelques kilomètres qui me séparent du lieu où je vais prendre mon petit déjeuner ces jours-cis. Je m'installe à la table de pique-nique que j'ai fait mienne depuis quelques jours, posée sur une pelouse du vieux port de Montréal. Je me verse une tasse de thé et casse un morceau de baguette. Je n'y ai pas prêté attention au début, mais un incendie commence à prendre en force sur le pont que j'ai traversé voilà quelques minutes. À cet endroit, cela ne peut être qu'une voiture, me dis-je. Je suis à 4 ou 500 mètres environ, séparé par un des bassins du port, mais les garde-fous m'empêchent de voir clairement la scène. La violence du feu croit et un énorme panache de fumée obscurci le ciel. Je ne sors pas mon appareil photo... c'est un accident, c'est manifeste. Je songe un instant à composer le 911, mais plusieurs voitures sont sur les lieux. Les pompiers arrivent après un temps qui me paraît interminable. Plus tard, les voitures de la police scientifique font leur apparition.

Je termine mon petit déjeuner en me demandant si je n'aurais pas dû aller prendre quelques photos et les vendre. Cela m'aurait pris environ 10 minutes, je connais le trajet et ses balises temporelles par coeur!

Non, rien à faire, même dans ma situation, je n'arrive pas à m'imaginer faire de l'argent sur le malheur des autres.

Le conducteur est mort, ais-je appris plus tard... sous mon regard lointain...

Je suis toujours vivant...

21:40 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

12/08/2012

Plus rien...

J'ai démarré ma journée comme d'habitude. Aucun écart, me semble-t-il...

Pourtant, à la fin de mon petit déjeuner, après avoir plié, rangé et chargé mes affaires sur mon vélo, je m'assieds.

Et tout s'arrête.

Mon esprit semble buter sur un obstacle invisible, et m'empêche d'accomplir la moindre action, de rassembler les moindres pensées...

Je tourne en boucle en repensant à la journée d'hier, butant sur chaque évènement, cherchant à y trouver un élément justificatif de mon état présent. Bon, j'ai fait 15 ou 20 km de plus que d'habitude... je n'ai pas pu prendre de repas le midi, mais j'ai raisonnablement mangé le soir. J'ai aussi dormi raisonnablement. Je calcule que j'ai peut-être un léger déficit de sommeil. Avec plusieurs coupures dans la nuit, réveillé par les averses, les bruits inhabituels (mon cerveau lors de mon sommeil fait le tri et me réveille quand quelque chose semble anormal), il me faudrait prendre une heure de ratrappage dans la journée, comme  je le fais en bateau.

Mais tout cela ne justifie pas un tel effondrement.

Mes pensées semblent tourner, puis apercevoir un panneau rouge; "danger, l'heure tourne, besoin de s'activer"...

Se transformant ensuite en "danger, l'heure tourne, besoin impératif de s'activer"... avec une tension qui monte et qui me paralyse d'autant plus.

Mais rien n'y fait. Un refus absolu empêche la conscience de prendre le dessus sur les rouages commandant l'action.

Je reste prostré là, mon cerveau sautant d'une pensée à l'autre du vécu de ces derniers mois, de ces dernières années pour revenir sporadiquement à ce message d'alerte, pour retourner en boucle sur ce vécu, ces voies sans issue, ces chemins de la rue.

La journée avance. Je finis par me déplacer, comme un animal blessé qui cherche une cache pour tenter de guérir. Pour la première fois, j'attends avec impatience le soir. À peine ais-je installé mon campement que les averses reprenent, puis un violent orage... Après avoir passé les premiers moments accroupis, sous un parapluie, je dois courrir me réfugier sous un pont, sous lequel je passerai la nuit.

La foudre tombe à deux reprises à moins de 300 mètres, probablement sur l'immense grue qui domine le secteur.

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02/08/2012

Quand les amis se font envahissants...

Je suis endormi depuis quelques heures déjà. La veille, j'ai lu le récit de la mort de Taylor Mitchell, une jeune chanteuse canadienne de 19 ans, tuée par des coyottes alors qu'elle se promenait dans un parc en Nouvelle-Écosse, province de l'est du Canada. Depuis quelques années, les coyottes ont fait un retour dans la région de Montréal, ne craignant pas la présence humaine. Certains redoutent des accidents...

Je me suis réveillé quand il n'était plus qu'à quelques pouces de moi. J'ai senti un choc sur mon cou, au niveau de la jugulaire alors que mes poings étaient déjà tendus. Heureusement, je dors avec une couverture sur la tête, et  un bras replié pour protéger ma tête en cas d'attaque. J'ai immédiatement relâché mon coup en direction de l'axe de l'impact et j'ai atteint quelque chose que je ne voyais pas. J'ai sorti la tête et j'ai vu un des deux renards aperçu la veille, qui décrivait un arc de cercle. Je me suis levé d'un bond et j'ai piqué droit sur lui. Il est parti sans demander son reste.

Égorgé par un renard... Je souris. Mais je ne peux pas croire qu'il ait atteint la jugulaire de façon si précise par hasard.

Égorgé par un renard... non, il ne faut pas déconner quand même! Un requin, un tigre, une meute de loups... à la limite, mais égorgé par un renard, ce n'est pas une mort pour moi! Trop la honte!

ecureuil,Montreal,Quebec,Canada

Vous connaissiez le rat des villes et le rat des champs...

À Montréal, il y a le rat des bois!

23:20 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2)

26/07/2012

Un jour, une nuit...

À 6h30, le matin, j'ai déjà parcouru 7 à 8 km en vélo pour me poser dans un coin agréable pour mon petit déjeuner.

J'alterne entre me cacher pour pouvoir récupérer mon équilibre et m'exposer pour ne pas disparaître!

Je me montre souvent sans faux-fuyant, le matin, avec mon "campement" sur mon vélo, prenant mon petit déjeuner en observant la ville prendre vie tranquilement.

sdf,Montreal,Quebec,Canada

mon vélo en livrée nocturne

Puis je vais à mon "box", laisser mon matériel nocturne pour prendre le diurne... un peu plus discret!

sdf,Montreal,Quebec,Canada

Direction la bibliothèque aujourd'hui!

17:02 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

23/07/2012

Mea maxima culpa

Première chose; rester propre, deuxième chose, manger...

J'ai pris quelques kilos en mangeant tout ce que je pouvais avant de me retrouver dans la rue. Je les ai vite perdu! Depuis, je compte... combien de temps puis-je tenir avec un déficit quotidien en tout...???

Je compte également le rapport entre mon misérable budget et le nombre de calories que je peux obtenir en échange.

Alors, quand je l'ai vue, ronde, gorgée de 260 calories, et l'abassourdissant 42 grammes de sucres, pour 97 cents (60 centimes d'euro), j'ai craqué!

J'ai acheté un 2 litres de Coca-Cola!

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25/06/2012

Bonne nouvelle???

Et c'est là que ma vie prend toute sa perspective.

Quand on me rencontre, on regarde, on analyse, on ne fait pas le lien entre ce que je dis et ce que je fais, ce que je suis...

On finit par se dire "ce n'est juste pas possible!"

Trop droit, trop décalé, trop "juste pas rapport".

Personne ne prend la mesure de ce que représentent mes handicaps. Difficile de me regarder, incapable d'avancer, bloqué par tant de choses... Ceux qui me connaissent regardent dans le rétroviseur, regardent ce que j'ai fait, même la semaine dernière, et se disent "ouais, mais il n'a qu'à recommencer, ou continuer, ou je ne sais pas... ça ne se peut pas, il doit m'embrouiller là..."

Et les proches, vraiment proches, savent que non, je suis bloqué, ça peut durer quelques heures, quelques jours, quelques semaines...des mois parfois.

Depuis quelques temps, je suis capable de définir exactement ce qui se passe. J'ai réussi aussi à tracer les seules alternatives qui me permettront de continuer encore un temps.

D'abord, avoir conscience que je me shoot à l'adrénaline, à la dopamine, aux endorphines...

C'est mon seul remède, puisé en moi-même, sans aucun apport extérieur.

Seuls mes amis proches savent sans le moindre doute, quand j'embarque sur une piste de danse, que je ne suis pas "cocké", ou sous acide...

Quand je danse, je pousse mon corps à ses limites, sans arrêt, pendant cinq ou six heures. C'est surréaliste, mais juste comme plusieurs aspects de ma vie!

Sinon, c'est grimper...escalader n'importe quoi, pour me retrouver suspendu, en danger réel, limité, mais avec le "buzz" du "si je lâche". Nager, plonger, courir, danser encore...

Je ne donne des nouvelles que quand je vais bien. Que cela soit ici, dans ma virtualité, ou dans ma réalité. Cela fait deux ans que je me prépare à annoncer à mes meilleurs amis que j'ai vécu dans la rue. Je sais qu'ils vont comprendre, après le choc. Je sais qu'ils vont me hurler dessus (ou juste hurler, plus tard, quand je ne serai pas là) de ne pas avoir fait appel à eux. Je sais aussi qu'ils vont êtres frustrés, fâchés, en colère contre le monde, pas contre moi. Je sais qu'ils vont me comprendre, car ils connaissent l'autisme. C'est étrange, parce que je suis capable d'en parler à d'autres personnes, probablement parce que je sais que dans le fond, ces personnes là ne se sentent pas vraiment concernées.

Mais je suis heureux parce que j'ai un cadeau à leur faire.

Je donne aussi des nouvelles parfois quand je vais très mal, que je sens que je suis vraiment en train de glisser, de glisser et de constater que la chute s'accélère, que le déséquilibre est tel que rester sur le fil du rasoir n'est même plus possible. Je me regarde, sans jamais paniquer. C'est ce que les gens ont le plus de mal à comprendre. Quand je suis allé demander de l'aide, il y a quelques années, les gens ont d'abord été un peu suspicieux. Cette désinvolture que j'affiche dans la détresse ne cadre pas du tout avec les choses que j'exprime. Mais comment leur faire comprendre que rendu là, mon seul moyen de surmonter, c'est de me désincarner.

Aujourd'hui ou demain (peut-être), je vais transmettre une lettre à mon médecin. Elle va m'appeller aussitôt, parce qu'elle sait que si je demande, c'est parce que j'ai "grave" besoin. De quoi?

De valider les nouveaux éléments qui pointent vers l'autisme et des choses dont j'ai besoin pour surmonter mon déséquilibre. Mais ce n'est pas elle qui pourra me les apporter cette fois-ci. J'ai juste besoin qu'elle valide et précise ce que je ne sais pas.

Pourquoi? Pour pouvoir me dire que dans quelques mois, un an ou deux, j'aurai fait ce chemin là.

La dernière fois que je l'ai vu, l'an passé, au milieu de l'été, c'était parce que je savais ce qui se passait. Elle m'a donné les moyens à sa disposition, que je savais inutiles... Une prescription pour une évaluation de mon autisme (pensait-elle vraiment que c'était une possibilité, l'a-t-elle fait dans le doute, ou pour me rassurer, pour faire baisser ma tension...), l'accès à quelques ressources qui se sont révélées inutiles.

Bref, j'aurai pu lui décrire avec précision ce qui allait se passer, les options, les possibilités. Et ma situation actuelle aurait été en tête de liste de si... et si...

Ma situation actuelle... Et bien j'ai raté une marche, donc, je dois me reprendre, si c'est encore possible, s'il est encore temps... Je ne suis pas désespéré, juste au pied d'un mur, ou plutôt au bout d'un quai. Les gens me regardent et se disent "non, il va sauter!". Mais en fait, pour l'instant, je regarde les buissons de roseaux un peu plus loin, sur la rive, et je me dis que je peux encore me faire un radeau pour traverser le Pacifique à la rame. Je ne l'ai encore jamais fait. Alors, je commence à calculer...

À la fin de la semaine, je retourne à la rue. Je ne suis plus en mesure de me payer un logement.

J'ai transmis un premier manuscrit de mon premier livre à un éditeur. Je suis encore dans une valse hésitation. Il  me faut une offre qui ait du sens pour moi.

J'ai toujours en tête l'histoire d'une Québécoise qui auto-éditait et vendait elle-même ses livres de recettes de cuisines. Elle était sur son stand, dans un salon. Un éditeur commence à parler avec elle.

- Ah, vous auto-éditez... c'est bien. Vous savez, vous pourriez vraiment décoller avec l'aide de professionnels. Je serai intéressé à publier vos livres. Faire affaire avec un éditeur établi vous permettrai de vendre plus...

- Combien plus...???

- Et bien, vu la qualité de votre travail, on peut en vendre facilement 10 000.

- Euh, oui, mais l'an dernier, j'en ai vendu 300 000 moi-même! (L'auteur avoue avoir eu une humeur quelque peu vindicative en lançant cela!).

No comment

Je pense qu'une bonne petite auto-édition vaudra mieux qu'un médiocre contrat d'un gros éditeur.

On verra... Mais cette année, je publie. Les derniers moments passés avec mon fils m'ont convaincu qu'il n'y a plus de raison d'attendre, de ce côté! Donc plus de raisons du tout. Enfin... mais bon!

Je vais le faire parce que je veux terminer le deuxième, le troisième et l'autre premier livre...tous trois entammés. Le dernier (le deuxième premier... euh, vous suivez ou il faut que j'explique?), j'ai décidé de l'écrire en français et en anglais, en m'offrant la liberté d'expliquer les traits culturels de la version "langue de Molière" aux Shekespearophones. Je m'amuse beaucoup.

Donc je veux faire cela, pour pouvoir manger sans me poser de questions, ou savoir que si je ne mange pas, c'est parce que je n'écrit pas assez. Vous voyez, limiter le questionnement à un nombre de lignes produites. Je trouverai bien quelques lecteurs prêts à dépenser un peu pour mettre de l'encre dans ma plume, du jus dans mon ordi...

Ça m'enlèverait des mots de la tête, sans maux de bouche.

Alors je me prépare. C'est l'été. Je peux tenir trois mois "dans la rue" sans risque. Ça ne me fait pas trop peur. Enfin, par moment, j'ai un énorme vertige en y pensant, un truc de ouf. Mais je l'ai déjà fait, dans des conditions bien pires, et je suis passé au travers. Encore six jours...

Comment puis-je en parler comme ça? Être en train d'écrire au lieu de... au lieu de faire quoi?

Je ne peux pas, je ne peux plus...

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09/05/2012

Sur le fil du rasoir...

Je ne sais plus trop où je m'en vais, mais j'ai besoin de réagir vite...

Je ne peux pas travailer normalement actuellement. Depuis deux mois, je ne passe pas plus de 3 ou 4 heures "au contact" chaque semaine. Je suis enfermé dans une spirale infernale. Loyer en retard, plus de ressort.

J'ai néanmoins réussi à rassembler quelques options possibles:

Informatique: Je suis devenu relativement performant, parfois même geek assez génial...

Mon précieux ordi portable a lâché, à cause de la surchauffe du processeur grapĥique, problème connu sur ce modèle. Le problème s'est accentué jusqu'à devenir critique et planter irrémédiablement la machine. Petite fouille sur internet pour évaluer les solutions. Ma formation d'horloger me permet de maîtriser l'aspect manuel, mais les connecteurs minuscules, la fragilité des connections me faisaient un peu peur malgré tout. Si j'endommage la moindre pièce, je n'aurai pas les moyens de la remplacer. J'ai trouvé deux remèdes. Le premier, insérer une pièce de 1 cent entre le processeur et le refroidisseur, ce qui augmente la masse thermique et dissipe mieux la chaleur. Deuxième option, si ce n'est pas suffisant, cela veut dire que les connections sont peut-être endommagées. Des geek malades ont trouvé un remède drastique de dernier recours; mettre la carte mère au four autour de 230-240 degrés une dizaine de minutes. La chaleur reformerait les connections endommagées.

J'ai mis en pièces mon ordinateur avec une certaine appréhension. Désossé, complètement! En réfléchissant, je me suis dit que je n'avais pas le choix. J'ai soigneusement tout nettoyé, enlevé la vieille pâte thermoconductrice des processeur avec un solvant, enlevé la moindre trace de poussière, de graisse, vérifié au vernier électronique que l'espace l'espace entre le GPU et le refroidisseur est suffisant pour y insérer la fameuse pièce de 1 cent et j'ai amélioré la conductibilité thermique avec une pâte thermoconductrice sur les deux faces de la pièce de monnaie. J'ai noté au passage que le radiateur refroidissait à la fois le CPU (Central Processor Unit) et le GPU (Graphics Processor Unit), ce qui ne m'étonne pas... C'est à cause de cela que le GPU entrainait le CPU dans un emballement thermique effrayant. Je remonte le tout. Je mets l'ordi en marche. C'est toujours le moment de stress... Le moindre oubli (j'ai un déficit de l'attention qui peut me jouer des tours!) et c'est des heures de travail supplémentaire. J'appuie sur le bouton et rien ne se passe. Nada! Je fulmine un instant sur la maudite électronique. Puis je me dis que cela fait longtemps que l'ordi était mis de côté. Normalement, la batterie devrait être chargée, mais bon... je branche le cordon. Tadaaaam! Il repart comme un charme. Après installation de Linux Ubuntu Precise Pangolin (12.04LTS), je suis impressionné du résultat. Mon ordianteur (un HP Pavillion 2500 de 4 ans et demi) marche mieux que quand il était neuf. Le remplacement de Windows par Linux Ubuntu y est pour beaucoup. Moi qui pensait devoir le changer pour travailler avec les derniers codecs, les derniers logiciels, les formats vidéos HD  dont ont besoin mes clients, c'est devenu inutile. La puissance, la rapidité et la stabilité de la dernière mouture de Ubuntu sont impressionantes et il devrait répondre à mes besoins encore quelques temps. Mais la pièce de 1 cent fait vraiment la différence. Mon ordinateur reste froid, même après des heures de streaming vidéo. J'ai installé un contrôleur de température, et elle reste stable en dessous de 60 degrés, alors que je ne pouvais plus toucher mon ordinateur après 10 minutes de lecture vidéo HD!

Quand je pense qu'une multinationale comme HP ait pu miner sa réputation et ses ventes pendant des années pour un problème que j'ai réglé avec une pièce de 1 cent!

Alors, en informatique, je remonte des machines performantes à partir de vieux ordis ramassés dans les poubelles, mais ma structure commerciale est déficiente.

Bref, je suis capable de faire des choses en informatique, mais je ne suis pas en mesure de les vendre actuellement. Pas en mesure de respecter un ratio de production/vente me permettant de survivre. Pas en mesure de travailler dans une structure commerciale non plus, incapable que je suis de fonctionner avec du monde autour de moi.

Restent la vidéo et l'écriture.

La vidéo, j'ai de belles images... j'ai de belles histoires... mais c'est encore du temps et besoin de fonds pour pouvoir compléter, monter, faire la postprod...

L'écriture... J'ai fini mon premier livre il y a deux ans. Mais mon fils n'était pas prêt à voir cela sortir comme ça.

Je me demande si je peux le faire aujourd'hui sans risquer de perturber notre relation. Je sens au travers de ses mots que sa mère espère encore me voir revenir, et je crois qu'il espère lui aussi, peut-être parce qu'il approche de plus en plus du moment où il va quitter la maison. Cela fait bientôt un an qu'il a fini son cours professionnel et commencé à travailler. Bien payé, il en est à sa troisième augmentation, sa voiture payée cash,  il a des économies, et aucune dette!

Mais je pense qu'il a peur de laisser sa mère seule...

03:11 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

13/04/2012

mémoire...

"Je me souviens", c'est la devise du Québec, mais ici comme ailleurs, dans mon autre patrie par exemple, on a la mémoire courte. C'est déprimant de voir à quel point!

Il y a quelques temps, je découvrais que des gens en connaissaient plus sur moi que moi-même, à certains égards.

À l'heure des choix, dans la vie de chacun, il est bien de savoir... Oh, on le sait bien, évidement, mais on oublie, on relègue en arrière plan!

Une fois n'est pas coutume, je copie un article vu ici

Les dix stratégies de manipulation de masses

Le linguiste nord-américain Noam Chomsky a élaboré une liste des « Dix Stratégies de Manipulation » à travers les média. Nous la reproduisons ici. Elle détaille l’éventail, depuis la stratégie de la distraction, en passant par la stratégie de la dégradation jusqu’à maintenir le public dans l’ignorance et la médiocrité.
1/ La stratégie de la distraction
Élément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à détourner l’attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes. La stratégie de la diversion est également indispensable pour empêcher le public de s’intéresser aux connaissances essentielles, dans les domaines de la science, de l’économie, de la psychologie, de la neurobiologie, et de la cybernétique. « Garder l’attention du public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle. Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun temps pour penser; de retour à la ferme avec les autres animaux. » Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »
 2/ Créer des problèmes, puis offrir des solutions
Cette méthode est aussi appelée « problème-réaction-solution ». On crée d’abord un problème, une « situation » prévue pour susciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter. Par exemple: laisser se développer la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants, afin que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détriment de la liberté. Ou encore : créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.
3/ La stratégie de la dégradation
Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en « dégradé », sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles (néolibéralisme) ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité, flexibilité,
délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution s’ils avaient été appliqués brutalement.
4/ La stratégie du différé
Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme « douloureuse mais nécessaire », en obtenant l’accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat. D’abord parce que l’effort n’est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer naïvement que « tout ira mieux demain » et que le sacrifice demandé pourra être évité. Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu.
5/ S’adresser au public comme à des enfants en bas-âge
La plupart des publicités destinées au grand-public utilisent un discours, des arguments, des personnages, et un ton particulièrement infantilisants, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas-âge ou un handicapé mental. Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant. Pourquoi ? «Si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celle d’une personne de 12 ans». Extrait de «Armes silencieuses pour guerres tranquilles»
6/ Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion
Faire appel à l’émotionnel est une technique classique pour court-circuiter l’analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. De plus, l’utilisation du registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements…
7/ Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise
Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies et les méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage. « La qualité de l’éducation donnée aux classes inférieures doit être la plus pauvre, de telle sorte que le fossé de l’ignorance qui isole les classes inférieures des classes supérieures soit et demeure incompréhensible par les classes inférieures. Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »
 8/ Encourager le public à se complaire dans la médiocrité
Encourager le public à trouver « cool » le fait d’être bête, vulgaire, et inculte…
9/ Remplacer la révolte par la culpabilité
 Faire croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, à cause de l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de ses efforts. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système économique, l’individu s’auto-dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l’un des effets est l’inhibition de l’action. Et sans action, pas de révolution!…
 10/ Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes
Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes. Grâce à la biologie, la neurobiologie, et la psychologie appliquée, le « système » est parvenu à une connaissance avancée de l’être humain, à la fois physiquement et psychologiquement. Le système en est arrivé à mieux connaître l’individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus eux-mêmes.


 

Cette société durera, avec ses souffrances et ses injustices, tant et aussi longtemps qu’on prétendra que les engins de mort créés par les hommes sont limités, que la Terre est inépuisable et que le monde est une poubelle sans fond. A ce stade de l’histoire, il n’y a plus qu’une alternative. Ou bien la population prend sa destinée en main et se préoccupe de l’intérêt général guidée en cela par des valeurs de solidarité ou bien c’en sera fait de sa destinée tout court.”
Noam Chomsky – né en 1928 – Angleterre, 1974

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