26/01/2015
Regarde derrière toi!
Je n'ai jamais compris comment (surtout dans les films... ça dramatise!) des gens pouvaient avoir si peu de sens de l'orientation qu'ils en tournassent en rond pour se retrouver à leur point de départ après des heures de promenade fuite déséspérée. En plein jour, ensoleillé. En pleine nuit étoilée...
Enfin, je n'avais jamais compris jusqu'à ce jour!
Bon, je ne me suis jamais pris en référence non plus. Mon sens de l'orientation est probablement plutôt hors du commun. Pourquoi n'ais-je pas craint de partir de Virginie (USA) pour les Antilles en voilier sans aucune carte? Ben, j'avais google-earthé avant, c't'affaire! J'ai visualisé cela, gravé dans ma tête... Noté des point GPS sur une page de mon agenda. Je me suis servi du GPS de mon vieux smartphone jusqu'à ce qu'il tombe en panne, puis j'ai continué à l'estime, aux étoiles. Je ne me suis jamais senti perdu. Je suis arrivé où je voulais, sans errance.
Alors pour cette randonnée en forêt Canadienne, j'ai à nouveau google-earthé, enregistré dans ma tête quelques repères et je suis parti.
Un terrain valloné, une végétation plutôt uniforme. Et la neige qui commence à tomber. Assez fortement pour que mes traces disparaissent rapidement après mon passage. Aucune lumière solaire perceptible. Le vent change de direction en fonction du relief, et même au sommet des collines, n'indique jamais la même direction. Je ne peux pas me fier comme je l'ai souvent fait à la direction de la chute des flocons.
Je me mets donc en état de vigilence extrème, enregistre les détails avec soin. Après une demi-heure de marche, je m'arrête pour évaluer ma situation. Je regarde autour de moi. Je vois la quantité infinie d'éléments qui pourrait faire que je me perde. Totalement. Les deux arbres que j'avais pris pour repère d'alignement ne sont plus dans la même perspective, et je suis incapable de les reconnaître au milieu de la forêt. C'est la forêt qui cache l'arbre cette fois-ci!
À vingt-cinq mètres de moi, à peine visible, un orignal!
Je m'aperçois également que tous les repères que j'avais pris sont loin derrière moi, invisibles à cause de la neige qui tombe. Et les alignements que j'ai dû modifier en fonction du relief sont loin de faire une ligne droite. Après des kilomètres de marche, ces écarts peuvent devenir considérables, au point que certains se mettent à tourner en rond. On a de plus une tendance "naturelle" à favoriser un côté plus que l'autre, ce qui n'arrange rien et ajoute aux déviations.
J'essaie alors d'approximer cette déviation, puis je prends des repères en avant ET en arrière de moi. À intervalle régulier, je me retourne, corrige ma déviation, et prends de nouveaux repères.
C'est là que j'ai réalisé qu'en randonnée, on ne regarde presque jamais derrière soi pour prendre des alignements fiables.
(Après cette randonnée, un ami m'a donné un truc pour repérer le nord en forêt. Tu repères le côté des arbres couvert de mousse, parce que jamais exposé au soleil! Précieux conseil d'indien!).
21:57 Publié dans Fantasme de fille | Lien permanent | Commentaires (9)
13/01/2015
C'était le Far-West!
Ma mère avait acheté un livre sur le "Far-West" à mon frère. Un vrai livre documentaire, avec plein de photos d'époque extraordinaires. Buffalo Bill... ouais, le vrai! Ah... merde, il a massacré les bisons pour décimer les indiens? Mon héros s'écroule à jamais!
Il s'est converti en clown de cirque, en branquignole de théatre de marionettes à la fin de sa vie. Bien fait pour lui!
Et puis j'ai vu ces photos de hors-la-loi morts, dans leurs cercueuils adossés à un mur.
Et cette photo, celle qui m'a le plus frappé! Celle de Billy the kid. Même pas 20 ans à sa mort, on dit qu'il a tué son premier homme à 17 ans. Il est resté anonyme presque toute sa vie. Mais quand la presse de son époque s'est emparé de son histoire, l'a déformé et transformée en légende, cela a attiré les vautours. Ça l'a tué! Une légende morte rapporte plus qu'une légende vivante! Les médias ont compris cela depuis longtemps!
La photo suivante est apparament la seule vraie photo de Billy the kid. Bien avant l'apparution de photoshop, on a manipulé cette image, tantôt lui mettant des gens à côté, tantôt transformé en mort, tantôt colorisé... manipulation médiatique!
Il Certains disent qu'il n'était pas gaucher non plus. Que l'image se gravait à l'envers sur les plaques et qu'on aurait oublié de la remettre à l'endroit. Qui saura jamais?
Vous me pardonnerez de ne pas mentionner l'auteur de la photo. Je ne l'ai pas trouvé. Il est mort depuis longtemps et ne peut plus prétendre aux droits d'auteur de toutes façons!
(Il tient un 30/30 Winchester à la main! :-) )
Billy the kid n'était pas un héros, probablement pas un gars bien, pas un gars fréquentable. Mais son histoire à très peu à voir avec la légende qu'en ont fait les médias.
20:17 Publié dans Fantasme de fille | Lien permanent | Commentaires (0)
21/10/2014
Smooth Operator...(ou les miracles de la langue!)
Parler...bien parler... savoir écrire...
J'ai un gros soucis avec la relecture de mes écrits. Je suis autiste, et j'ai un déficit aigü de l'attention. Parfois, je relis mes textes et il manque des phrases que je "vois" parce que je les ai trop pensé. Mes textes sont toujours écrits dans ma tête bien avant de rejoindre le papier ou le clavier de mon ordinateur.
J'aime écrire, j'aime jouer avec les langues... ma langue maternelle, le français, mais aussi l'anglais, qui est evenu ma première langue, ou l'espagnol, ma troisième... et maintenant le tagalog, un peu!
Quand un entrepreneur m'a demandé "Can You drive a backhoe?", j'ai répondu sans hésiter "sure!".
(Pouvez-vous conduire une pelle mécanique?"... "Bien sûr!")
Ce n'était pas un mensonge. J'ai mon permis de conduire une voiture, moto... j'ai condui des camions de 10 tonnes (limite légal... ou complètement illégal. Je n'ai jamais voulu me poser la question!). J'ai piloté des péniches de 30 mètres, des remorqueurs de haute mer, des voiliers et des yachts à moteur, des avions (je viens de ramener mon log book... j'espère reprendre sous très peu) et j'ai aussi piloté une pelle mécanique dans un jardin d'enfant génial! Je pense à en construire une similaire et mettre les plans en open source sur instructable.com
Alors, conduire une pelle mécanique, bien sûr que je peux! Bon, j'imagine que quand on m'a posé la question, (après (courte) reflexion, je me suis dit que j'avais triché un peu...) on devait totalement se foutre de savoir si j'ai piloté une pelle mécanique dans un jardin d'enfant! Je ne m'attendais pas à ce que l'on me dise "Ok, so on wednesday, I pick you up and I have a couple days of work for you". (Ok, alors mercredi, je passe te prendre. J'ai quelques jours de travail pour toi!). Bon, le gars sait que je n'ai pas ma license. Il s'en fout. Ici, on a besoin de gars capables de faire "la job". Point barre. On ne pose pas trop d'autres questions. Et si on se fait "pogner" (prendre) on paie l'amende et on s'en fout. Ça coûte moins cher qu'un retard de chantier!
Alors, comment vais-je faire pour apprendre à conduire une pelle mécanique en deux jours?
Ben j'ai quelques idées... Je vous en reparle bientôt! :-)
Pour référence, la première fois que j'ai skippé un voilier, je partais de Bretagne pour l'Amérique du sud et n'avais jamais navigué de ma vie! Une autre longue histoire, prolongement de tant de choses...
Une pelle mécanique, ce n'est pas si cvompliqué!
Smooth operator... C'est avec cette appellation attrayante qu'une société essaie de recruter des opérateurs de pelles mécaniques ici, en Alberta!
Diamond life...
Smooth operator... Sade... such a long time ago!
http://youtu.be/kQIVCdhrvts
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08/10/2014
Bonne poire pour des prunes et un coeur de caillou dur!
Il est des choses que l'on ne peut écrire sans désinhibiteur. Social, familial, mental, chimique...
J'écoute une mélodie qui est témoin d'une de mes petites réussites. Une longue histoire! Elle me rend fier. Elle me fait mal aussi à cause de mes incertitudes. Et pourtant je suis sûr!
Je suis rentré les valises remplies. Remplies de trésors...
Ma mère m'avait dit: "j'ai gardé toutes tes lettres dans une boîte. Tu les récupéreras quand je partitrai".
Les histoires de famille. Une fratrie disfonctionelle... selon les critères sociaux occidentaux. Oui, nous sommes occidentaux.Ok, nous sommes disfonctionnels aussi. Chacun à sa façon... Qui ne l'est pas?
Alors, j'ai ouvert quelques unes de ces lettres, écrites lors de mes voyages, à une époque où les nouvelles arrivaient par bateau, trois mois après avoir été écrites... Parfois, il me fallait me priver de manger plusieurs jours pour pouvoir payer l'envoi d'une lettre. Plus récement, je me suis privé plusieurs jours de manger pour pouvoir lui téléphoner. Pourquoi? C'est compliqué! Peut-être un jour serais-je assez imbibé pour le raconter, avec une certaine perspective, peut-être chambranlante, peut-être extra-lucide.
Je regarde ma vie au travers de ces écrits. Complètement invraisemblable. Mieux vaudrait peut-être ne jamais en parler. Ne jamais l'écrire. J'ai revu lors de mon court séjour en France quelques amis de longue date, témoins de certains de ces épisode, témoins que tout cela n'est pas que pure fantasmagorie. J'ai honte... non, pas honte, j'ai du mal à comprendre, tout simplement. Mal à me comprendre. Comment blâmer ceux qui, de l'exterieur, ont du mal à suivre.
Pourtant, j'ai une compréhension acrue de bien des choses, à cause de mon cerveau cabossé, de ma sensibilité à fleur de peau, de ma force et de ma volonté démesurés.
Et les envies, les désirs... La brutalité sauvage d'une nuit dans la rue. La force indomptable de l'incoruptibilité. La terreur suscité par l'impossibilité de mesurer.
Et j'ouvre, j'avoue...
Ce texte est une des plus invraisemblables, un des plus puissants que j'ai jamais écouté. Le décalage entre deux mondes. L'incompréhension et l'indifférence...
J'aime les histoires de création. La génèse de cette chanson racontée par son auteur, de toute sa hauteur... une inconguité!
J'aime l'incursion de l'haï dans la passion.
Trucs de sdf. Sdf de luxe voyageant au gré du vent... si vous saviez!
Je voudrais vous raconter. Il faudrait que nous soyions face à face, avec un verre de vin, un punch, un Cognac, sans crainte de lendemain tourmenté.
Je vous emmènerai dans un monde plein d'une invraisemblable diversité qui réjouirai chacun de vos sens.
Et j'aime la version originale... pas autant. Enfin, pas pareil. La passion de la création sublimant toutes les réticenses malgré tout, malgré tous...
Ramené dans ma valise, quelques décilitres de "poire", ramassés dans les placards de ma mère. De l'alcool de poire "maison"... poires massérées puis amenées au bouilleur de crus.
Aussi un peu de prune, et du rhum, bien sûr!
Depuis quelques jours, je ne survis que dans l'alcool qui me permet de surmonter des fins de journée trop dures, des nuits trop longues, trop vides, des réveils avec trop de questionements.
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25/09/2014
Les fantômes
Assis sur le bord du canal Lachine, j'essaie de mettre en perspective l'avalanche d'évènements de ces derniers jours.
À chaque appel que je faisais à ma mère (je l'appelle maintenant tous les deux jours), son état se dégrade. Elle souffre et parfois, la médication ne suffit plus. Son état ne laisse plus aucun espoir. Je viens de perdre mon emploi, et c'est en fait pour moi une possibilité de faire un saut en France. Ça va être serré au niveau budget, mais c'est le moment où jamais.
En quelques semaines, la vie m'a quelque peu secoué!
- Mon ordinateur m'a laché. Il n'est pas totalement mort, je vais lui donner une quatrième vie. À 7 ans, c'est quand même un exploit, pour un laptop bas de gamme! Mais cela va me prendre du temps, que je n'ai pas pour le moment. Quand j'ai magasiné pour en acheter un nouveau, il a fallu que je pédale pour trouver quelque chose d'équivalent à prix raisonnable. Après plusieurs essais, j'ai trouvé ce qu'il me faut, à la veille de mon départ.
- J'ai perdu mon emploi. Finalement, je pense que c'est bien. J'ai pu me loger juste avant, et je peux voir venir pour un mois ou deux.
- J'ai pu régler une demi-tonne de démarches administratives et fiscales qui me permettent de retrouver une vie presque normale. J'ai pu transférer officiellement ma résidence en Alberta, et donc j'ai à nouveau une couverture médicale complète, accès aux services, retrouvé une certaine existence, une certaine identité... Bon, il reste une demi-tonne de choses à régler, mais j'en ai fait la moitié, non?
Dans l'avion, alors que nous approchons de Toronto, je m'aperçois que j'ai oublié l'alimentation secteur de mon ordinateur. Je ne pourrai pas m'en servir ou presque, de tout mon voyage.
En atterrissant à Toronto, j'apprends que ma mère est décédée quelques minutes plus tôt.
Je rentre au Canada après avoir passé un peu de temps avec ma famille et mes amis les plus proches.
Je n'ai pas beaucoup dormi durant ce voyage. Je fais une halte de quelques jours à Montréal sur le trajet de retour. Je retourne dans la rue. Besoin de faire le vide après ces lourdes journées mélangées entre le plaisir de voir ces gens que j'aime et mon incapacité à rester entouré de monde. À Montréal, J'ai le curieux sentiment d'être un fantôme revisitant son passé... C'était hier, c'est si loin! Je passe une délicieuse soirée avec mon fils, partage de précieux moments avec mes amis les plus proches également.
Puis un avion, et un autre... et me voilà de retour "chez moi".
04:12 Publié dans Fantasme de fille | Lien permanent | Commentaires (0)
05/07/2014
Les rytmes de la vie...
Il y a bientôt deux ans, je perdais mon lecteur MP3... une de mes bouées dans mon quotidien. Une amie lectrice ici a réagi immédiatement en m'envoyant de l'argent pour que je puisse m'en racheter un. L'interupption de la musique dans mon quotidien est restée relativement courte, même si il me fut difficile de passer au travers de ce désert musical, plus que l'on peut se l'imaginer!
Ce fut comme manquer d'oxygène...
Aujourd'hui, je commence à parvenir une étape après l'autre à rétablir l'équilibre. Tout reste compliqué. L'impossibilité de me préparer à manger autre chose que des "snacks" alors que mon travail est très exigeant physiquement me fait perdre un peu la boule par moment.
La difficulté de recharger mon électronique est un autre défi quotidien, d'autant que je reçois une petite allocation mensuelle pour l'utilisation de mon portable, avec capacité de prendre et d'envoyer des photos, précise mon contrat. La caméra de mon téléphone est défectueuse. J'ai jusqu'ici réussi à m'organiser avec mon appareil photo, mais dans les prochains jours, je vais devoir communiquer des photos de chantiers à longueur de journée à mon boss. Il faut que je remplace mon téléphone portable rapidement! Je dois en trouver un débloqué, à un prix raisonnable car je ne peux pas acceréder à quelque téléphone financé que ce soit...
Mais bon, ce sont des défis gérables. Il me reste encore un casse-tête administratif pour pouvoir conserver mon travail. La pression s'accentue de tous côtés, un jonglage intense et périlleux est nécessaire pour ne pas voir mon chateau de carte s'écrouler. Tenir, encore un peu... encore... encore...
Aujourd'hui, dans mes oreilles;
Le rytme puissant et soutenu me fait du bien au cerveau, m'aide à me structurer.
Je danse!
19:08 Publié dans Fantasme de fille | Lien permanent | Commentaires (2)
21/04/2014
La démesure...
Ce qui frappe en arrivant à Edmonton, c'est la démesure. Le "West Edmonton Mall" a été jusqu'en 2004 le plus grand centre commercial interieur au monde. Avec un parc d'attraction (incluant des montagnes russes géantes et la plus haute tour de chute libre intérieure au monde!), une grande patinoire, un bassin avec spectacles de lions de mer, une gigantesque piscine à vagues avec des tobogans multiples, des parcours de tyroliennes... plus de 32 millions de visiteurs annuellement, 24 000 employés dans plus de 800 commerces et centres de services. J'ai suggéré à une amie une armurerie avec un stand de tir à balles réelles et l'y ai accompagné. Elle m'avait parlé il y a quelques temps de son désir d'apprendre à manier un pistolet et à tirer. Elle s'est bien débrouillée pour une première fois. Elle a mis quelques balles très près du centre de la cible. Et sur 50 balles, seules trois n'ont pas atteint la cible. Je dois ici vous avouer un certain goût pour les armes à feu. Juste l'aspect maîtrise de soi lors de tirs sur cible. Si, juste ça... bon et aussi, quelque chose d'un peu plus bas évidement, quand j'ai vu ça...
Quoi, vous ne voyez rien?
Mais siiiii.... làààà... m'enfin!
Mais si, ce sont des crottes de
Mais non, pas de lapin, de lièvre des neiges! Les lièvres sont des ruminants, pas les lapins! Vous ne voyez pas qu'il rumine là? Bon, ok, moi non plus!
Mais bref, en voyant ces lièvres en pleine ville, je n'ai pu m'empêcher de penser qu'en sortant un peu de la ville, je pourrais me trouver une source de viande sans hormones de toute première qualité. Bon, c'est un peu un pretexte pour assouvir mon bas instinct de chasseur également, l'air de rien! Je ne peux m'empêcher de penser à cette amie qui racontait comment les femmes cherchent des "chasseurs" pour fonder une famille, et quand elles ont mis le grappin dessus, elles s'efforcent de le transformer en berger! Avec une maison, et une petite bergerie accollée, avec des brebis et des agneaux, pour la laine seulement bien sûr!
Ça m'a fait beaucoup rire... Je prends peut-être les choses trop au pied de la lettre! Donc j'ai commencé à regarder les fusils, les arcs, les arbalètes. J'ai commencé à me renseigner sur les permis, les contraintes.
Et puis ce matin, je suis allé dans un autre méga centre commercial. Un quarier entier, deux kilomètres de long sur un peu moins d'un kilomètre de large. Et une enseigne sur un bâtiment me happe littéralement. C'est dimanche matin, dimanche de Pâques, quelques minutes après l'ouverture dudit magasin. Une grande surface de loisirs exterieurs... camping, chasse, pêche... Je me précipite vers le fond du magasin. Il y a un mur de plus de 50 mètres couvert d'armes à feu. Devant, ce sont des mètres de rayonnages d'accessoires, des montagnes de caisses de munitions. Mais c'est le mur de droite qui m'intéresse pour le moment. Des arcs et des arbalètes. Dans ma jeunesse, j'ai fait du tir à l'arc (sur cible). Mais les arcs que nous avions étaient des arcs pour droitiers, et j'avais un mal fou à ajuster la précision de mes tirs, même si j'étais capable de bander l'arc de mon père. Et comme mes frères et moi étions en compétition permanente, je n'avais aucune chance.
Un colosse m'interpelle et me demande si j'ai besoin d'aide, de conseils. Je le remercie en continuant d'observer les "machines". Ces arcs à poulies, merveilles de génie! Quand je demande au colosse si ils en ont pour gaucher, il se précipite, me demande quel modèle et me propose d'aller en chercher un et de l'essayer. Oui, ils ont un petit stand de tir dans une arrière-salle, derrière son comptoir. Quand il revient avec la chose, il me demande comment je veux qu'il me l'ajuste. Il précise qu'il peut ajuster la tension de la corde (puissance de l'arc) entre 25 livres et 60 livres. L'arc de mon père faisait 30 livres, et j'ai des bras beaucoup plus puissants que ma stature ne peut le laisser supposer. J'ai répondu sans hésiter de la mettre au maximum. J'ai décelé dans son regard, sur son visage, un "espèce de vieux connard prétencieux", puis quelque chose du style "bon, je vais le faire, on va se marrer!". (Tout ça en anglais, bien sûr! ;-) ).
Un ami qui clamait à tout vat jadis (oui, je suis un vieux connard, donc je dis "jadis"!) qu'il était prêt à parier que personne ne pourrait bander son arc de compétition. Je lui ai pris l'arc des mains et l'ai bandé d'un coup, sans hésitation, maintenant la corde tendue sans trembler pendant plusieurs secondes, le temps que l'on prend pour ajuster un tir. Puis je l'ai débandé tout doucement, montrant que j'avais la parfaite maîtrise de son arme. Il a bafouillé toutes sortes de choses, que je devais être entraîné, ceci-cela... J'avais 23 ans. Cela faisait plus de 10 ans que je n'avais touché un arc. Quand le colosse est passé de l'atelier d'ajustement au stand de tir, j'ai juste entendu le bruit sourd et incroyablement puissant, violent, de la flèche qui pénètre la cible. En rentrant dans le stand, j'ai vu la flèche en plein centre de la cible. J'ai pensé un instant que j'avais peut-être effectivement été un brin prétentieux. Il me fait signer une décharge, me donne quelques explications de base, et me tends l'arc, avec des petites rides narquoises sur son visage. Je ne me sens pas fier, mais pas mal non plus.
Je prends l'arc dans les mains, ajuste la gachette qu'il m'a demandé de choisir dans une boîte remplie. Je prends celle qu'il me suggère, et qui me semble juste parfaite pour moi. Cette gachette, c'est un petit instrument révolutionnaire (autant que peut l'être un arc à poulies en composite fibre de carbonne) dans lequel (il me montre) on introduit une petite loupe de corde enlacée sur la corde de l'arc. Il y a une poignée confortable sur laquelle est fixé le mécanisme de retenue et la gachette de déclanchement, qui peut ressembler à celle d'un pistolet, ou dans mon cas, au cran de sécurité d'un pistolet. Le mécanisme et d'une précision et d'une douceur incroyables. Quand j'ajuste la flèche, baisse l'arc pour le mettre en tension, mon geste est parfait. L'arc se tend d'un trait, jusqu'en position d'ajustement du tir. Je lis la surprise sur le visage du colosse qui me montre une grosse cible vers laquelle tirer. J'ajuste. Je découvre avec bonheur pour la première fois de ma vie ce que c'est de tirer avec un arc adapté à ma "gaucherie". J'appuie sur la gachette. Le trait part sans la moindre vibration, sans le moindre tremblement. J'atteins le deuxième cercle de la cible. Le colosse est scotché. Il me propose de tirer à présent sur la petite cible.
J'arrive à moins de 3 cm du plein centre de la cible. Le colosse s'exclame: "wooo! Beautiful shot! That was a real nice shot!".
Je suis un peu fier, mais pas trop... je vais surement faire un bon chasseur!
Bon, je n'ai jamais tué un animal de ma vie (je ne parle pas des insectes cependant... à puis les poissons... c'est vrai, j'ai tué pas mal de poissons, dont un gros espadon de plus de deux mètres, plusieurs dorades coryphènes et des thons et des bonites, toutes sortes de poissons de roche, des langoustes, des hommards, des crabes, des crevettes, des araignées de mer, des vieilles (pas avec leur sac à main, le poisson qu'on trouve en Bretagne! :-) ), des morgattes, des truites... Et les huitres, les moules, les palourdes, les bigorneaux, ça compte?
Je n'aime pas trop ça d'ailleurs. Je veux dire... tuer! J'aime le poisson et les fruits de mer sans mesure! Mais je ne peux m'habituer à enlever la vie sans réaction... même une mouche, même si cela me réjouis d'oter un irritant parfois dur à supporter, ou de comber des besoins essentiels additionnés de petits plaisirs coupables!
Mais j'ai encore du mal à même m'imaginer pouvoir tuer une bête à fourrure... bon, évidement, il me revient en mémoire que j'ai tué des souris et des rats, par nécessité... J'ai purement détesté ça! Alors un lapin pardon, un lièvre (vous ne voyez pas qu'il rumine, non mais enfin!)...
J'ai entendu le récit de mon frère aîné, qui avait eu la tâche fort déplaisante de tuer des lapins que nous élevions quand j'étais enfant, ou de ces amis qui braconnaient et qui m'expliquaient comment on les "déshabillaient" de leur fourrure. C'est doux, la fourrure de lapin. Ils étaient très bon aussi, les lapins, mais quand même, à chaque fois que j'allais les nourrir après...
Et puis là. ce sont des lièvres, sauvages, et ils ruminent comme des vaches... mais c'est sympa une vache. Je n'ai jamais tué une vache. Deux de mes frères ont tué des moutons, un des chèvres sauvages... par nécessité. D'ailleurs, je trouve hypocrite de s'indigner de l'abattage de ces animaux mais d'en manger, ou pire encore, de manger de ces animaux élevés dans des conditions inhumaines (normal, ce sont des animaux! Mais bon, on se comprend! ;-). Au moins, à la chasse, on prend la viande d'animaux qui ont eu une vraie vie et qui n'ont même pas le temps de voir leur mort arriver. Et puis moi, je ne serai jamais végétarien! (J'aime bien cracher en l'air, puis essayer d'éviter que ça me retombe dessus... je ne suis pas très habile à ce jeu là d'ailleurs!).
Bon, puis pour finir, je suis allé dans un autre magasin immense, un truc à faire virer folles les filles! (si,si, n'importe quelle fille, même la plus solide, ne saurait résister à l'envie...)
J'ai pris la photo à la sauvette. On ne voit qu'une partie de la section des filles. J'ai calculé quelque part entre 3 000 et 4 000 paires de chaussures différentes pour les femmes. Je ne parle même pas des empilages des différentes pointures...
Les pauvres enfants et les plus pauvres hommes encore se partagent un petit tiers du magasin. Et je n'ai vu aucune botte ou chaussure de chasse! Mais bon, malgré cela, je serai bien reparti avec quelques paires... mon petit côté féminin!
09:09 Publié dans Fantasme de fille | Lien permanent | Commentaires (0)
14/03/2014
Vices et vertues
Si il y a un domaine où j'ai été formatté par ma culture de naissance depuis le plus jeune âge, c'est celui du goût. Je devrais peut-être ajouter celui de l'odorat, qui lui est connexe!
À moitié ukrainien, à moitié martiniquais, né en France... Qu'est-ce que cela peut-il donner? Rhum + Vodka + baguette, litron de rouge et calandos... ou alors steak-frite-salade...???
Je ne renie rien! Je les prends tous... et je mets du sirop d'érable dans mon punch et mange de la poutine avec mon steak de temps à autre.
La poutine, vous ne connaissez pas? Bon, d'accord, j'avoue avoir eu un haut-le-coeur à la première mention de ce mixte infame! frittes grasses + fromage en grains (fromage cheddar frais, aussi surnommé caoutchouc canadien...un fromage à pâte molle, cousin éloigné disons... du Gouda... mais les Hollandais vont me fustiger... tant pis, je ne dois pas avoir beaucoup de lecteurs Hollandais anyway! ;-) ) + sauce brune pour noyer le tout. Ouais, je sais, je viens de vous le dire, la première fois, j'ai eu un haut-le-coeur! C'est gras, lourd, épais...lourd (ah, je l'ai déjà dit?). Alors on en mange une fois, pour montrer qu'on n'a peur de rien. Puis un jour, va savoir pourquoi, on a une furieuse envie de recommencer, comme une cuite ou une cuillère de pâte à tartiner au chocolat que même à la cuillère et avec tous les effets indésirables... bon enfin bref, vous avez compris!
Alors, le jour où j'ai vu un tournedos "tendrement enrobé de bacon" sur la carte d'un resto, j'ai dit "non"! Du steak, franchement, avec du gras de porc... Ouala je ne mange pas ça! (notez que c'est différent du boeuf bardé de gras... là, le bacon, on est supposé le manger... je ne me vois pas jetter de la viande commestible! Là aussi, il y a des limites à l'indescence!). Mais vous me connaissez peut-être assez maintenant pour savoir que quand j'ai un goût de steak, vous ne me refilerez pas du toffu! (Et non, vegans invétérés, vous ne me convertirez jamais!).
Et puis, après dix lectures dudit menu, je vois que si je veux du steak, il va falloir que je me le farcisse au lard! Alors, à la décharge du restaurateur, le bacon était finement tranché et parfaitement cuit. Ce qui fit que lorsque je coupais une tranche de steak enrobé de bacon, ledit bacon, en proportion si minime par rapport au steak, laissait un léger gout de fumé, de salé, de "arghhhh... j'en voudrais plus mais je n'aurai que ce petit fumet loin en arrière-goût-juste ce qu'il faut pour "challenger" la suprématie du steak!"
Alors, quelques temps plus tard, lorsque j'ai vu des queues de homards enrobées de bacon, j'ai dit "NON"! Il y a quand même des limites à l'offense! Du homard, noble des nobles, juxtaposé à du halouf, j'te jure, je vais pas manger ça!
Puis, l'argument de la carte aidant, je me dis "bon, au pire, j'enlève le bacon, le met dans mon "doggy bag" et je me goinfre le homard!"
Et puis quand même, parce que je suis un intrépide aventurier qui ne recule devant rien, je coupe une tranche de la queue de homard bardée de bacon, la porte à ma bouche et... comment dire sans mourir de honte... c'était à tomber!
Alors, quand je me suis retrouvé dans ce nouveau logement, avec à nouveau tout ce qu'il faut pour cuisiner, j'ai filé au "grocery store" (et oui, je vis en anglais à nouveau maintenant...!!!), et que j'ai vu en vente un gros paquet de bacon, je n'ai pas réfléchi longtemps. Ce n'est pas encore la saison du homard, mais j'ai acheté des poitrines de poulet et du steak...
Oui, bon, je sais, c'était genre la dernière bouchée et j'ai pensé à vous... Mais si, regardez bien, en haut, le morceau de bacon... ben en dessous, c'est un morceau d'escalope de poulet, cuit à merveille, tendre et juteux grâce au persil, à l'ail et au talent du cuisinier... Et puis vous pouvez voir également un gombo... les gombos... ah... encore une longue histoire!
Un de ces jours, je vais vous révéler LE secret de la cuisson des escalopes, ou des côtes de porc, c'est le même principe.
Et peut-être aussi vous raconterais-je le jour où Paul Bocuse lui-même m'appris à cuire les omelettes, et par là même, appris à cuisiner! Encore une de mes histoires à (s'en)dormir debout! ;-)
06:43 Publié dans Fantasme de fille | Lien permanent | Commentaires (0)
04/03/2014
parce que...
Parce que face à l'injustice, je ne peux rester indiférent. Parce que je ne peux pas vivre sans la combattre...
Parce que j'ai eu une enfance de merde... injuste depuis la naissance, probablement!
Alors quand j'ai repris contact avec une amie qui m'avait injustement stigmatisé il y a quelques temps, elle a sauté sur l'occasion pour redresser son erreur, avec beaucoup d'honnêteté. Je n'ai jamais douté de son honêteté, même quand elle m'a mal jugé.
Et rapidement, j'ai vu sa détresse, ces mois terribles qu'elle venait de passer. Je l'ai accueillli à l'aéroport. Un moment qui m'a révélé un peu plus à moi même avec le recul.
Quand elle s'est appuyé contre moi, dans l'autobus, et qu'elle s'est endormi la tête sur mon épaule, j'ai su qu'elle trouvait enfin un moment de paix, en sécurité.
S'en est suivi une période bizarre, où elle luttait contre des démons qui la poursuivaient. Les démons de son enfance, maltraitée par ses propres parents, sans un pour compenser l'autre. Des séquelles lourdes, psychologiques autant que physiques...
Et une route cahotique sur laquelle ses doutes, y compris à l'encontre de mes propres motivations dans mon désir de l'aider.
En quelques semaines, j'ai dû encaisser bien des choses de sa part, mais en aucun cas je n'ai douté de sa rectitude. Je pouvais comprendre ses doutes, même si je les trouvais injuste. Puis, elle a fini par se rendre compte que ma rectitude était égale à la sienne.
Quand elle m'a demandé de l'aider, j'ai pensé moi aussi un moment qu'elle se servait peut-être juste de moi. Mais au regard de tous ceux qui se sont servi d'elle, qui l'ont dépouillé de tout, je trouvais que je pouvais lui accorder un peu du peu que j'avais. Ce peu était bien plus que le rien qu'elle avait.
Alors j'ai commencé par monter un dossier relativement facile pour poursuivre aux petites créances un connard qui lui avait emprunté une somme d'argent conséquente et qui refusait de la rembourser.
Puis de lui trouver une petite voiture d'occasion. Elle a des problèmes de concentration, mais ne savait conduire que des voitures automatiques. Ici, on peut obtenir son permis en ne conduisant que des voitures automatiques. Ce qu'elle a fait. On en a discuté. Je lui ai expliqué les raisons pour lesquelles je pensais qqu'elle devrait apprendre à conduire des voitures manuelles. Elle s'est rangé à mon avis. C'était un défi, pour moi comme pour elle. C'était un risque... je me sentais très responsable du choix dans lequel je la poussais. J'étais inquiet malgré tout.
Elle ne se souvenait pas que 3 ans plus tôt, je lui avait donné ses premiers cours de conduite. Je voulais l'aider à devenir autonome et la doter d'outils indispensables. Alors que je luttais pour m'en sortir, je lui ai donné mes électros quand je les ai remplacé par de meilleurs, il y a quelques années. Un de ses "amis" lui a pris en promettant de la payer plus tard. Une fois de plus elle s'est fait avoir...
Je lui ai trouvé une petite voiture en bon état, avec relativement peu de kilomètrage, à très bon prix. Je la mets rapidement derrière le volant, sur un parking. Je la filme en lui disant que là, elle ne pourrait pas dire qu'elle ne se souvenait pas...
Puis, sans grand délai, je la mets sur la route. Une petite route peu fréquetée d'abord, puis rapidement, dans la circulation de la ville... Sa progression est rapide. Elle me confirme rapidement que ce choix lui permet d'éviter ces moments d'absence qu'elle a régulièrement.
Quand je lui dit qu'elle progresse bien, elle me répond que c'est parce qu'elle a un bon prof.
Elle parle maintenant de retourner en Alberta, où elle a passé quelques temps dans l'espoir d'y trouver de meilleures conditions pour elle, et pour couper avec son passé. Je ne peux que la comprendre... n'ais-je pas fait la même chose?
Mais en même temps, je visualise clairement tout ce qui l'attend. Je ne peux pas la laisser partir seule.
Et quand ellle me dit qu'elle veut partir, je lui répond sans hésiter que je l'accompagne.
Près de 3900km avec sa petite voiture de 10 ans d'âge, 110 000km au compteur. Elle qui n'a jamais conduit l'hiver et qui commence à peine à maîtriser la conduite manuelle...
Je fais une révision rapide de l'auto, regarde le peu de choses qui composent son bien et qui tient dans cette petite voiture, me laissant un peu de place pour y poser mon bagage et quelques choses pour l'aider à redémarrer...
Les préparatifs sont laborieux. On reporte le départ pour boucler les impératifs. Nous partons sous le soleil, en fin d'après-midi, un mercredi. J'aurais préféré partir le matin de bonne heure. Une tempête de neige nous attend quelques centaines de kilomètres plus loin. Nous conduirons 24 heures sans s'arrêter, sauf pour manger et faire le plein. Elle conduira de longues heures dans des conditions difficiles. Elle rattrapera habilement une perte d'adhérence totale sur l'autoroute, entre deux camions. Dès le début, j'ai dormi sans apréhension quand elle conduisait. Les accidents, de toutes façon, ça arrive quand ça veut, bon ou mauvais conducteur. Mon petit côté fataliste!
Les paysages sont magnifiques. La lune, géante, se levant sur les prairies...Traverser le Canada en voiture, l'hiver, reste une expérience forte!
Après 3 jours sur la route et près de 3900km, nous sommes arrivé à Edmonton, Alberta, par près de -30°C.
Encore une de mes histoires à dormir debout...
06:17 Publié dans Fantasme de fille | Lien permanent | Commentaires (0)
27/01/2014
À l'heure des comptes...
Le gagnant est...
Le muffin!
560 calories par muffin. 50 cents le muffin, en liquidation juste avant la date d'expiration dans un de mes lieux de magasinage... Avec deux, j'ai presque mon quota de calories pour une nuit dehors!
23:09 Publié dans Fantasme de fille | Lien permanent | Commentaires (4)
25/12/2013
Soyez prudent et bonne fin d'année!
Pour moi, c'est la meilleure vidéo de l'année... tellement que je vais la sous-titrer en anglais et la balancer sur mes réseaux américains.
Elle devrait réellement être intégrée dans la formation des nouveaux conducteurs, juste pour qu'ils comprennent! (Quoique je connais des conducteurs de longue date qui... mais bon... :-( )
Et bien sûr...depuis si longtemps...et cela reste d'actualité!
20:29 Publié dans Fantasme de fille, Fantasme de mec | Lien permanent | Commentaires (4)
26/10/2013
Un autre monde...
Après être sorti du cabinet de mon médecni traitant, je réfléchi a ce qui vient de ce passer. À un moment, elle me demande: "Est-ce que vous pensez à retravailler?"
Sans hésiter, je réponds: "Avec 6 semaines de cheminement avec l'équipe d'intervention pour me "reparamétrer", et 6 semaines de plus pour reprendre possession de mesmoyens, dans trois mois, je retravaille."
S'en suit une petite discussion sur le travail à plein temps, ou pas...
Mais en prononçant ces mots, je prends la mesure du décalage avec ma réalité. Je prends la mesure du gouffre qui s'est creusé avec ces deux derniers séjours prolongés dans la rue.
J'y repense tout le reste de la journée. Je regarde dans le rétro-voyeur. Et je réalise que depuis que j'ai commencé à travailler, je n'ai jamais travaillé plus de dix heures par semaine. J'entends par là travailler dans le sens neurotypique du terme. Style ce que quelqu'un de "normal" jugerait si il pouvait m'observer dans mon travail à l'année longue.
Je n'ai jamais gardé un emploi plus de 10 semaines. S'en est toujours suivi une longue période de récupération, pour ne jamais dépasser trois mois par an de travail effectif. Sauf à trois reprises, comme directeur de recherche. En recherche, on me demandait des résultats, on l'évaluait aux trois mois, aux six mois, et on jugeait sur la vente de mes travaux, dont j'assurais la première phase de commercialisation. Et comme j'étais en succès dans toutes les phases, comme les chercheurs que je dirigeais étaient non seulement bien encadrés, mais en plus très satisfaits de travailler avec moi, je pouvais suivre mon rythme. Mon rythme; 2 heures de travail effectif par jour sur mon programme de recherche, y compris l'interaction avec les chercheurs et mon administration. Le reste si dispersant dans diverses tâches reliées plus ou moins lointainement, voire pas du tout, au projets que je dirigeais. Cela me permettait une efficacité hors du commun, les solutions, les directions que je trouvais étaient toujours issues d'une vision élargie, ouverte sur d'autres mondes, me permettant de solutionner des problématiques en m'inspirant d'autres sphères de la science. Je passais des heures chaque jour à fouiller, compulser des rapports de recherche, comprendre l'origine de découvertes, d'innovations, permettant à mon cerveau de s'alimenter d'une somme phénoménale de paramètres. Mais globalement, je ne passais en moyenne que deux heures par jour à travailler effectivement sur mes projets de recherche.
Mon entourage m'a souvent appellé "l'encyclopédie". Face à un problème hors de mon champs naturel de compétence, je demande invariablement au chercheur: "explique moi ta problématique, depuis sa source". Avec quelques notes, je fouille son contexte, me crée une structure de référence, et après quelques heures, j'ai une vision complètement différente, dénuée des freins que représentent souvent les structures d'apprentissage académiques.
Les tests ont montré que je me situe dans les 3 pour cents des cerveaux les plus aptes à résoudre des problèmes complexes en dehors du language et de l'acquis. Lors de mes évaluations, c'est l'extraordinaire capacité de créer des outils, de modéliser les savoirs pour faire complètement disparaître de la vue mes handicaps, qui a interloqué mes interlocuteurs. Il en devenait impensable que je fus incapable d'accomplir des tâches simples, d'adopter des fonctionnements de base dans les interactions professionnelles, sociales, interpersonnelles...
que faire, maintenant, aujourd'hui ou demain pour retrouver cette capacité de fonctionnement de haut niveau?
Premièrement, accepter que je ne fonctionne plus du tout actuellement. Enfin...presque!
Accepter que je suis handicapé et que jamais je n'ai pu (donc, fort probablement, jamais je ne pourrais!) fonctionner "normalement". Il faut que je retrouve et que j'adapte mes outils à mon nouveau contexte, que je reconstruise un référentiel plus exact, plus approprié à ma situation réelle, et que je me recrée un contexte où je pourrai intégrer à nouveau une aide extérieure me permettant de palier à mes handicaps! Et là, seulement, je recommencerai à performer suffisament pour retrouver une vie vivable.
L'hiver est là, tirant ses coups de semonce prévenant de son déchaînement prochain. J'ai préparé tant bien que mal une possibilité de passer mon hiver dans la rue. Mais je rêve encore d'autres avenues...
Et je retrouve, grâce à un ami, une vibration incendiaire qui jadis, me fis dresser les poils sur tout le corps:
La version originale, chantée par son compositeur, Jorge Ben Jor
Puis celle de Sergio Mendes, que l'on entends presque systématiquement quand on montre des images du Brésil, que ce soit à la télé ou dans des films...
Une version "trend" de Nossa...
Et une version non moins "trend" avec Black Eyed Peas"
J'aime les quatre. Je les écoutes une à la suite de l'autre, mais celle qui me donne toujours le frisson est l'originale!
Et vous, laquelle préféerez-vous?
06:10 Publié dans Fantasme de fille, Fantasme de mec | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : rio, bresil, brazil, samba, mas que nada
30/09/2013
L'aube naissante...
Il y a quelques jours, j'écrivais;
"La douleur, la tristesse, la peine... est-ce pour ne pas sombrer que je mets cette distance entre ces émotions et ma capacité de les exprimer autrement que verbalement? Est-ce l'ultime rempart avant la chute?"
C'est en fait une des caractéristiques de l'autisme. Les émotions n'existent pas de la même façon dans nos esprits. Il faut savoir interprêter les sentiments et les sensations verbalisées ou manifestées non verbalement en lieu et place des émotions exprimées... émotivement!
Les connections neuronales se forment de façon très atypique chez les autistes, que ce soit sur le spectre "classique" ou de haut niveau.
Cela donne chez moi une façon de rester en permanence en contrôle invraissemblable, provoquant le doute et le scepticisme chez les gens qui ne me connaissent pas. (Même chez ceux qui me connaissent d'ailleurs... il faut avoir une vue d'ensemble de tellement de paramètres totalement dissimulés chez moi...).
Après mon diagnostique, j'ai bien sûr prévenu mes amis proches, ma famille, qui s'inquiétaient à la fois de connaître l'issue de ma démarche, et de mon état après l'annonce du diagnostique.
Je suis maintenant capable de parler plus précisément et plus efficacement (c'est à dire tout simplement me faire comprendre) grâce à ces quelques phrases très pertinentes que m'a adressé un des psychiatres, à savoir l'impossibilité pour mes interlocuteurs de se faire une idée réelement précise de ce que je vis par l'absence d'émotions dans mes propos. Enfin, si, des émotions paraissent, mais pas de façon émotive justement. Ce n'est pas de la simulation non plus, juste de l'interprêtation. Cela provoque chez certaines personnes de la gêne, un malaise parce que le non-verbal habituellement associé n'est pas présent.
J'ai remarqué dans une entrevue de Temple Grandin ce qui se passe exactement de la même façon chez moi; quand on lui pose des questions sur les émotions, son regard se perd dans le lointain, et elle patine pour tenter de répondre. Il m'est arrivé exactement la même chose lors de mon évaluation. C'est frappant maintenant pour moi. Cela a d'ailleurs frappé les psychiatres. C'est à mon sens très révélateur!
03:51 Publié dans Fantasme de fille | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : autisme, syndrome asperger, aspie
24/08/2013
Les gars d'bois!
Le pays s'est construits grâce aux "gars d'bois", les coureurs des bois, qui ont d'ailleurs donné naissance à un patronyme aujourd'hui très répendu au Québec, les Gadbois. Ils ont fait prospérer le pays avec le commerce des fourrures, surtout la fourrure de castor.
Tiens, souvenir de ma première visite au musée de la fourrure de Lachine, dans l'ouest de l'île de Montréal;
Savez-vous d'où vient l'expression "travailler du chapeau"?
Et bien, pour fabriquer les chapeaux, et notament les haut-de-forme, on utilisait de la peau de castor et du plomb pour la rigidifier. Le plomb liquide émet une vapeur très toxique qui provoque rapidement le saturnisme chez les travailleurs du chapeau, qui devenaient "débiles". (J'ai beaucoup de difficulté à mettre ce mot en qualificatif d'un être humain...).
Cette semaine a été mis en ligne un film documentaire très intéressant sur le harnachement hydro-électrique de la rivière Romaine. Avant d'émigrer au Québec, je pensais comme beaucoup que l'énergie hydro-électrique était une source d'énergie propre, renouvelable...
En fait, pour créer ces barrages, on a déplacé des réserves indiennes, et innondé des terres dont le sous-sol contient de très fortes concentrations de mercure. D'immenses zones ont été contaminées. Les rivières se déversant dans la mer ont pollué la Baie d'Hudson et la côte nord-ouest du Labrador. Les indiens de ces régions et les Inuits, dont l'alimentation principale est le poisson, ont une espérence de vie d'une cinquantaine d'années. Oui, sous nos yeux, sans que personne ne bouge, cela se passe aujourd'hui!
De même, les sables bitumineux de l'Alberta, dont le traitement pour en extraire le pétrole a polllué des zones gigantesques et notament des réserves indiennes. Cancers, mroblèmes de santé une fois de plus...
Ce n'est pas grave... ce ne sont que des indiens... et puis, on les a payé, ils n'ont qu'à s'en aller. Oui, nous sommes bien au 21ème siècle, au Canada!
Regardez ce documentaire. Il est intéressant, même d'un point de vue simplement scientifique, ou géographique...
Chercher le courant (film complet) pour un temps limité from Rapide Blanc on Vimeo.
Faîtes vite. Il est disponible gratuitement pour un temps limité.
Vous découvrirez des coins magnifiques du Québec. Des coins qui sont aujourd'hui polués, défigurés à jamais.
04:29 Publié dans Fantasme de fille | Lien permanent | Commentaires (0)
23/04/2013
Bonne pioche/mauvaise pioche
Quoi qu'il en soit, il faudra faire avec!
Je dessine des chemins. Comme je l'ai toujours fait. Puis je plante un décors. Rien ne collera comme je le pensais, mais mon imagination retouchera les contours de chaque instant pour recréer une réalité plus vraie que nature. J'ai toujours fonctionné ainsi. Cela rend la vie plus joyeuse, même lors d'une mauvaise pioche. Cela doit rester un jeu. Un jeu trop sérieux parfois, avec des vraies vies, avec des vraies morts.
Comme dans les films, mais en vrai.
Je noircis des pages d'ordinateur. J'aime. Cela coule comme une source intarrissable, irritable.
Cela se déchaîne comme la passion avec laquelle j'affronte chaque tranche de ma vie. Intraitable.
Le petit point que j'avais dessiné, noir au milieu d'une page blanche se matérialise. Lentement. Doucement.
La convergence des lignes de fuite dessinent maintenant un cadre sur lequel je m'adosse.
Élastique, maléable.
Je m'investis pleinement maintenant de ce rôle que j'ai créé pour pouvoir survivre.
Drôle de zèbre dans mes décors. Vos peurs sont mon salut. Je me regarde enfin sans faux semblant. J'ai effacé les incertitudes de mes perspectives.
Je suis moi, sdf, un peu perdu, un peu trouvé, un peu digne, un peu dandy, s'exposant ou se fondant dans le néant... un peu de luxe! J'assemble des mondes qui n'existent pas, car de ce néant seul je peux renaître.
06:06 Publié dans Fantasme de fille | Lien permanent | Commentaires (0)
03/04/2013
Et là, LE pépin!
Parmis les choses qui fondent mes choix, mes actions, il y a le désir du durable, avant toute chose. Puis le désir du beau, du bien fait. Je vais me priver des années pour acheter des articles que je vais garder toute une vie. J'ai de nombreuses choses qui passent au travers du temps en se dorant de la patine des années. Parmis mes records; des serviettes de table de soixante, peut-être 80 ans, une serviette de plage de 32 ans, des chaussures de 25 ans!
L'an dernier, j'ai encore brisé un parapluie. Ne trouvant rien de convenable à mon goût, je me suis dit que je finirai peut-être par m'en fabriquer un.
Et la semaine dernière, je suis tombé sur un reportage sur ce gars:
Oh, my god! Que ses créations sont à tomber!!!
Allez, si vous voulez vous faire mal ou ajouter un objet de délire à vos fantasmes, cliquez ici!
Alors, je resterai un mois de plus à la rue, mais j'aurai un parapluie fait main, que je garderai un siècle, et que je lèguerai à mon fils!
Pour une visite guidée, c'est ici!
Je me vois bien, dans la rue, sous une averse, avec mon bagage de sdf (de luxe, hein!) et mon parapluie Michel Heurtault (toute publicité gratuite!).
Ouais, je commence à en rêver... et puis je vous le montrerai, le jour où... (l'espoir fait vivre et le rêve encore permis!)
23:22 Publié dans Fantasme de fille | Lien permanent | Commentaires (2)
27/03/2013
Et là, je serai roi!
Bon, j'ai souvent dit et répété que je ne prends aucune drogue... C'est vrai que tout est relatif...
Ce qui est drogue pour l'un n'est que "produit naturel sans danger" pour l'autre.
Bon, alors je vous dit tout...
Ouais, quand je suis arrivé à Saint-Martin, une des premières chose que j'ai acheté...
Ouais, un pot de 750 grammes... Quand ça se compte en grammes, c'est de la drogue, non?
J'ai mis une cuillère dedans, porté à ma bouche... ouais, une fois, puis une autre, puis une autre, puis ainsi de suite jusqu'à la dernière, puis la dernière-dernière. Et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'un tiers du pot, peut-être. En quelques jours heures minutes!
Ouais, j'assume comme toujours mon côté féminin! :-D
Et j'ai récidivé depuis! Ouais... et puis je bois du café (entre 750 ml et un litre et demi le matin...ouais, je sais, un litre et demi, c'est beaucoup! Et ma tante, infirmière, en voyant la couleur de mon café, a tenu à goûter. Sa remarque était à la mesure de la "solidité" de mon café). Je mange aussi du sucre, du sel...
Mais le cocktail doit être globalement relativement équilibré. Pas de diabète, pas de cholestérol, pas d'hypertension, une forme physique d'enfer...
If it ain't break, don't fix it! Comme disent les américains.
Si ce n'est pas cassé, pas la peine de réparer. On ne change pas une équipe qui gagne!!!
J'ai parfois fouillé le sujet. Le sujet du chocolat. J'ai toujours lu et entendu dire que la préparation était assez complexe. Bullshit! (mensonge, mais en vulgaire, en anglais!).
Parmis ceux qui me suivent depuis assez longtemps, peut-être certains se souviennent-ils de mon histoire martiniquaise? Les autres... je vous raconterai! L'histoire vaut le détour, je crois...
Je regarde un reportage sur une chaîne locale antillaise, qui m'apprend qu'avant la canne à sucre et la banane, la Martinique cultivait à grande échelle le cacao. Et je vois le cheminement du cacaoyer jusqu'à une chocolaterie très haut de gamme de réputation mondiale, qui fabrique ses chocolats uniquement à partir des fèves martiniquaise. J'en parle avec mes tantes qui me disent qu'elle savent faire... je me souviens d'un "pain" de chocolat (entendez un bloc de cacao pur) qu'on avait donné à mon père quand j'étais tout petit, et qui nous régalait, rapé et mélangé à du sucre et du lait. Le sucre... il faut dire aussi qu'ici, j'ai accès à un sucre de canne dont vous (métropolitains et habitants du reste de "l'occident") ignorez tout! Oui, même le sucre de canne que l'on vous vend n'a rien à voir avec le sucre pur, humide, mouillé, gorgé de sirop de canne et tellement parfumé que l'on trouve ici.
Enfin, bref... j'avais mis une croix sur la fabrication du chocolat jusqu'à ce que...
Mes tantes m'amènent sur un terrain famillial où se trouve un cacaoyer. Un peu de débroussaillage, d'élagage, et la récolte des cabosses commence.
Voilà un de "mes" cacaoyers.
Et une des cabosses que j'ai récolté. Quelques kilos de fèves sont en train de procéder à une mutation. Je vais fouiller, fouiller, ajouter des noisettes, des arômes... et je vous garanti que je vais faire un chocolat bio qui n'aura rien à envier aux meilleurs de la planète!
Ouais, je serai le roi du chocolat bio! :-)
Et puis aussi, sur ces terres, du café, on ne peut plus bio également... du caféier à ma tasse!
Au fait, vous ais-je dit que j'ai enfin trouvé une tasse pour gaucher?
00:44 Publié dans Fantasme de fille | Lien permanent | Commentaires (6)
17/03/2013
Dead end
Dead end, c'est "voie sans issue"
Ce soir, je tiens ma promesse. J'avais dit ici qu'arrivé en Martinique, je viderai quelques fûts de rhum...
Bon, bien sûr, il faut comprendre l'exagération du narrateur. Qui pourrait vider un fût de rhum au sens littéral... ???
Et puis, en me connectant, je vois, comme régulièrement, ma prof de chant se connecter sur Skype.
Je raconte mes premiers pas dans le chant dans mon premier livre. OK, pas "fair", pas juste...
Je n'ai toujours pas publié mon premier livre! Allez-vous me dire.
Je sais, je sais... mais j'ai des contraintes de vie. Cela devrait se produire cette année. Des obstacles sont levés... enfin vont se lever en Juillet.
Mais quand même... je vous dit que deux professeurs ont voulu, manifesté le désir de m'avoir comme élève.
Le premier est un prof de haut calibre, ayannt une position prestigieuse dans le milieu. Le second est un des meilleurs enseignant de chant au monde je dirai dans le top 4. Encore ces bizarres de coïncidences de ma vie...
Tu rencontres une personne, tu sympathises. Elle te révèle qu'elle est prof de chant. Toi, tu es rénovateur de talent. Échange de cours de chant contre rénovation d'une maison, heure pour heure.
Et en quelques heures, tu comprends TOUT.
Parce que tu es autiste, tu peux mettre en perspective. Et tu commences à libérer ton flux. Libération salvatrice, car quand la voix porte, elle emmène tant de brumes...
Elle m'a proposé de continuer à me former sans me faire payer d'honnoraires (ses honnoraires sont à la hauteur de ses compétences, extrêmements élevés, probablement parmis les plus élevés dans le domaine). Mais je suis incapable d'accepter, même si je sais qu'elle ferait tout ce qu'elle peut pour continuer à me faire progresser. Alors, nous maintenons ce lien... on se voit l'un l'autre nous connecter sur Skype régulièrement. Elle attendra que je fasse un geste car elle sait, elle respecte. Je lui écrirai un roman pour lui expliquer. Car quand j'ai besoin, c'est le seul moyen (et c'est pour cela que j'écris, mais aussi que j'attends pour publier...)
Bref, aujourd,hui, je suis capable de comprendre la voix, de voir la technique présente ou qui fait défaut... comme un mathématicien, comme l'autiste que je suis....
Je vois tout... les détails, le potentiel, les défauts, les manques....
Si vous êtes à Montréal et que vous cherchez quelqu'un pour libérer votre voix, demandez-moi. Je vous garanti que vous ferez un chemin inimaginable au contact de cette prof de chant...!!!
Et au delà, un chemin pour vous, the dead end for me...
04:09 Publié dans Fantasme de fille | Lien permanent | Commentaires (5)
Tip, top, trip
Nous finissons de manger. La sangria servie me monte un peu à la tête. Nous allons marcher dans les rues. Mon hôtesse tient à me montrer une sculpture mobile. Nous nous amusons comme des enfants lorsque la sculpture géante en acier refuse de bouger. Je la charie gentiment en lui disant que c'est encore une fable de New-Yorkais.
Je finis par trouver le moyen d'initier le mouvement, et l'énorme masse se met à tourner dans un grincement strident. Des jeunes se joignent à nous dans le jeu.
Elle m'enmène ensuite dans un café où je devrai trouver mon bonheur, me dit-elle. Je lui avait dit que j'aimais le bon café au point de traîner une cafetière expresso dans mes voyages au long cours. Elle n'a rien oublié. Elle répond aux questions de mes mails auquels elle n'avait pas eu le temps de répondre. Elle me parle de son métier de "forensic psycholgist", qu'elle ne pratique plus actuellement, mais qu'elle sait qu'elle reprendra un jour. Elle me parle de l'impression que cela fait de se retrouver devant quelqu'un qui peut tout à coup avoir des pulsions meurtrières et vous agresser sans prévenir, de ces psychopathes bien réels qu'elle a cotoyé... impressionnant!
Le café est effectivement digne des meilleurs. L'ambiance douce, dans le style "old New-York" du décors, la véranda en fer forgé, tout est propice à l'immersion dans un monde de rêve. Nous goûtons mutuellement au plaisir de nous découvrir, comme un besoin, comme une nécessité, une évidence. Le passage du virtuel au réel est toujours un saut dans le vide, avec ses bons et ses mauvais côtés. Là, c'est vraiment un chemin qui nous apporte chacun ce que nous espérions. Une rencontre simple, un échange profond, et - j'avais été très clair et mis en avant la mention qu'elle faisait de sa relation de couple - sans ambiguïté.
Le lendemain, elle m'avait préparé un itinéraire pour visiter le mémorial du WTC, et donné quelques indications. Elle me mentionne que le soir, elle sort avec de ses amis, et donc qu'elle rentrera plus tard.
Je décide, après ma visite au mémorial du WTC de silloner la ville à pied, aussi loin que je pourrai, de Battery Park en remontant au nord, en faisant des aller-retour d'est en ouest, d'une rive à l'autre. C'est ainsi que je prends la mesure des villes, des endroits où j'arrive.
Et j'y vois également cette file de sans-abris devant un centre d'hébergement... Montréal, NYC, même combat!
Je marche trois heures chaque jour pour aller chercher des provisions, des pièces de bateau, passer un moment à la bibliothèque prendre mes messages et chercher sur internet où m'approvisionner.
Trois heures de marche sous la pluie. Plus les jours passent, plus je sens que mes options se réduisent. Le froid arrive. Il faut que je décolle, sinon, je vais droit dans le mur. Je n'ai pas encore le compte de provisions, loin s'en faut. Je calcule. La traversée va durer un peu plus de deux semaines. J'ai pour une semaine de nourriture, et douze semaines d'eau. Tous les paramètres seraient trop longs à expliquer. Je décide que j'étirerai les vivres et qu'ensuite, je jeûnerai.
J'ai pas mal jeûné ces derniers mois... ça ne me fait pas peur d'ajouter quelques semaines de galère. Ce ne sera pas pire que l'hiver qui envahi mon espace!
Le lendemain de la tempête de neige, je décide de larguer les amarres. J'ai fini par réussir à mettre en marche le moteur après quelques réparations et deux purges du réservoir de carburant. Advienne que pourra.
Je dois faire trois jours de moteur pour descendre l'Appomattox river et la James river pour arriver à Norfolk. Puis, sortir de la baie de Cheseapeake par le Bay Bridge-Tunnel.
De bonne heure le matin, je me prépare. Je laisse le moteur chauffer, vais dans le petit café de la marina saluer le gérant en attendant l'ouverture du pont de chemin de fer qui me bloque l'accès à la descente. Le signal d'ouverture est donné. Le voilier glisse doucement sur la rivière. L'aventure commence. Je passe le pont sans encombre, et tout à coup, le signal des emmerdes est lancé. Le moteur s'arrête. Je soupçonne un reste de cochonneries dans le réservoir de carburant, algues et eau, malgré les deux purges. Je sais déjà que le voyage sera dur. La loi de Murphy montre son nez. Je sais qu'elle ne faillira pas!
00:48 Publié dans Fantasme de fille | Lien permanent | Commentaires (0)
08/12/2012
Les détails...
Mon syndrome d'Asperger me contraint à focaliser sur les détails en premier lieu, pour tenter ensuite de les intégrer dans un portrait global du monde, de la vie... pour le meilleur ou pour le pire!
Alors, parmis les détails, rester présentable. Mais régulièrement, je me questione. Est-ce que mon linge n'est pas trop abîmé, froissé, frippé. Est-ce que mon hygiène est adéquate pour rester présentable.
J'ai du mal à formuler des réponses. Si je sens un peu fort, après une journée de course à la survie, si en plus mes traits sont tirés par la fatigue et mes vêtements sont froissés, mes sacs éculés... comment me voit-on de l'exterieur?
Aujourd'hui, j'ai des réponses:
Un homme, élégament vétu, me tient la porte, mes deux bras lourdement chargés par mes sacs entravant mes gestes.
Peut-être l'aurait-il fait si il avait perçu en moi un traîne-savate sdf... mais je doute. J'ai deux sacs en bon état, je suis habillé avec du linge propre et raisonnablement élégant... même si en regardant de près, on constate une certaine usure. L'avantage de porter des couleurs sombres qui avalent les petits défauts.
Bien que n'ayant pas trop gardé accrochés mes complexes, quand on me regarde, ma première réaction en est toujours une de doute.
"Il voit mon "sdf-isme", c'est sûr"
"Il sent l'odeur de ma transpiration..."
"il voit mon linge râpé"
"Il n'aime pas mon teint métissé, mon allure étrange...étrangère!"
Puis je remets en contexte, et me raisonne. Ne pas "paranoïer". La réalité est que je suis quelqu'un d'apparence "normale", peut-être même un petit peu au dessus de la moyenne, car j'attache de l'importance à être (et non juste paraître!) "bien" pour le monde qui m'entoure.
J'ai augmenté le niveau de prudence d'un cran au niveau de mes lieux, de jour comme de nuit. Il ne faut pas que je trébuche, que je "m'enfarge dans les fleurs du tapis", comme on dit ici! Je porte attention aux moindres détails, réduisant ainsi les risques le plus possible.
Par exemple, sur mon plateau de repas, dans cet espace de restauration, je laisse un ticket de caisse au milieu, semblant confirmer mon achat récent à un des comptoirs m'entourant. Cela change l'allure au premier coup d'oeil...
20:04 Publié dans Fantasme de fille | Lien permanent | Commentaires (0)
24/11/2012
L'homme invisible
"Monsieur, vous ne pouvez pas rester là..."
Le gardien de sécurité est d'un côté, le policier de l'autre...
"On a toléré votre présence. Maintenant, c'est le matin, vous pouvez prendre le bus, le chauffeur vous laissera monter. Il y a des organismes au terminus du centre-ville, ou à la gare centrale..."
Je les connais tous, ces organismes. J'ai demandé de l'aide dans certains. Ma voie de sortie n'est pas par là.
J'observe l'homme à quelques mètres de distance. Il n'est pas d'apparence trop sale, trop "sdf"... Qu'a-t-il fait pour attirer l'attention et se faire jetter ainsi? J'essaie de deviner, de recréer sur ces quelques instants les heures qui ont précédé. En trouvant la faille, je pourrais peut-être me protéger un peu mieux. Qu'ais-je de plus ou de moins que lui, comment et pourquoi ais-je réussi et pas lui?
Ne restent que quelques hypothèses incertaines. Je vais tenter de rehausser mes standards encore d'un cran pour "disparaître", être invisible aux yeux de tous pendant quelques heures pour que ma nuit soit supportable.
Après deux semaines dans cette chambre glauque qui m'ont un peu plus encore enfoncé dans une image sombre de moi-même, j'ai eu une bouffée d'oxygène dans cette colloc sympa, ce bel appartement, avec des gens de divers horizons avec lesquels j'ai passé de bons moments. Je prépare des plans sur la comète pour essayer de rebondir avant que l'hiver ne m'enserre de son étreinte mortelle.
Je pensais pouvoir me dégager une petite marge de manoeuvre pour tenter une sortie, mais c'est à nouveau l'échec. Ma capacité de travail est par trop hypothéquée, notament par le temps que me prennent les simples manoeuvres de survie.
Sans argent, je retourne dans la rue, en m'inventant pour la n-ième fois un parcours raisonnablement adapté à la saison qui avance. Le gel, les nuits bien en dessous de zéro maintenant...
Je trouve, j'arrive à me recréer une routine. Mais les heures de sommeil de la nuit sont courtes, et je ne parviens pas à me rattraper le jour. Je m'épuise. Je vois l'impact instantané de la nourriture sur ma capacité d'agir. Sans réserve, je suis à nouveau sur la corde raide. Je transforme instantanément les calories absorbées en actions pour essayer d'aller de l'avant, mais globalement, je me rends bien compte que je fais du sur-place.
Après quelques jours d'incertitude, à penser à des plans B et C, il semble que ma "potion d'invisibilité" fonctionne.
Est-ce parce que je suis suffisament bien habillé. J'ai sorti une veste de cuir achetée à l'armée du salut 20$ il y a quatre ans et qui fait encore bien illusion. Un jean beige neuf, acheté il y a quelques mois 3 dollars lors des soldes. Oui, j'ai l'oeil redoutablement exercé pour repérer le beau linge, viser juste au niveau style et taille, et dénicher des aubaines invraissemblables. Mon ex-femme était toujours d'abord frustrée (parce que c'est bien connu, le premier plaisir d'une femme, c'est d'essayer mille trucs pendant des heures avant de se décider à acheter un morceau de linge (j'aime bien cette expression québécoise!). Puis, après être rentrée à la maison, l'avoir remis et s'être observée sous toutes les coutures pendant des heures, décider de le retourner parce que finalement, peut-être que l'autre était mieux... Mon ex-femme était toujours frustrée, disais-je, quand je lui ramenais du linge parce que j'étais sûr que cela allait lui faire parfaitement, lui plaire viscéralement, et qu'elle l'adopterait émotionnellement pour le long terme... et sachant le risque que l'article ait disparu si j'attendais de retourner avec elle, je saisissais le morceau en me disant qu'au pire, je le retournerai moi-même. Elle restait néanmoins frustrée du fait de n'avoir pas pu faire tout le reste du cérémoniel de l'achat, mais finissait par reconnaître que j'avais bien fait de le prendre. Cela ne veut pas dire que je ne me livrais jamais à l'autre cérémoniel de temps à autre, juste pour son plaisir... Là encore, j'ai conscience que je n'étais pas totalement adéquat car je finissais par sortir du jeu épuisant de l'essai-critique-expression de l'indécision, de la frustration, et recommencer inlassablement...
Mon esprit autiste est hyper-performant dans sa capacité de regarder un morceau de linge et le projeter en trois dimensions sur le corps de la personne, évaluer en une fraction de seconde si la taille et la coupe correspondent (petite marge d'erreur possible à cette étape-là, car la coupe, pour une fraction de pouce d'écart, peut créer un faux-plis disgracieux lorsque sur la personne!), si le style va rentrer dans le style émotionnel de la personne, si le "kick" va durer, passé le retour à la maison et l'émoussage du temps.
Et cela fait que tu prends un truc, je regarde, je dis "non", ou "oui, essaie-le". Quand je ne dis rien, ou "je ne sais pas", ça veut dire "tu peux essayer, mais c'est en pure perte de temps". Et je n'aime pas perdre mon temps, mais bon, pour une fille, ce n'est pas une perte du temps, c'est un rituel bienfaisant...j'arrive à concevoir la chose dans l'abstrait de la théorie, mais bon, pas au delà! :-D
J'aime bien "magasiner" (autre mot québecois que je préfère à "shopping"), et les filles aiment bien magasiner avec moi car c'est des heures de jeu que je maîtrise assez bien (mon petit côté féminin assumé!). Je suis redoutable d'efficacité, connais tous les magasins de la ville ou presque, les bons plans, les bons prix. Je sais coudre, j'ai même ma machine, et travaille avec comme un pro (juste manque un peu de vitesse, mais résultat final garanti!). Au pire, au bout de quelques heures, me retirerais-je quelque peu dans une bulle d'où je pourrais continuer à observer le rituel sans trop intervenir. Mais à chaque fois que j'approuve un choix, les filles tombent amoureuses du linge choisi, m'en reparlent longtemps après. Et ça, c'est super cool!
Bref, lors des soldes, soit je tombe sur du linge hyper cher, qui même en solde reste hors portée de la plupart des bourses (la dernière fois, j'ai sorti des vestes à plusieurs milliers de dollars, réduites à un peu moins de mille dollars, mais vraiment très belles, et qui semblaient taillées sur mesure pour moi!), soit je tombe sur l'aubaine incroyable, comme ce jean Wrangler que je portre aujourd'hui, coupé parfaitement à ma taille, pour 3$. Les jeans Levi's et Wrangler en taille allant de 31-30 à 32-32 me font parfaitement. Le 32 de la jambe fait un léger plissement sur la chaussure, et je dois avoir un tour de taille de 31"1/4, 31"1/2, selon l'heure du jour... :-D
Les sacs que je portent avec moi sont sobres, noirs, passent partout, "invisibles".
Je vois cet autre sdf, avec sa valise bleu vif, sale, dont le noir de la saleté flash en contrastant avec sa couleur vive... Un aller-simple vers l'échec. Je lui donne quelques jours en ce lieu, encore!
Mais moi, combien de temps tiendrais-je ainsi ici? Passé la première semaine, je commence à retrouver une routine rassurante et qui me fait du bien, malgré cette insécurité et ce doute qui plane... Trois semaines plus tard, l'enjeu est de taille, car si la routine casse, la capacité pour moi de rebondir s'amenuisera considérablement!
Je change mes routes, mes heures, passe de longs moments dans les toilettes reculées, donc peu utilisées. Je laisse tout propre derrière moi, quitte à nettoyer la "merde" des autres pour ne laisser prise à aucun élément pouvant attirer négativement l'attention.
Je survis, un peu mieux que d'autres, toujours un peu "de luxe" malgré tout!
15:47 Publié dans Fantasme de fille | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sdf, montreal, quebec, canada, mode, fashion, fashionista
24/10/2012
Et là, j'entends...
Je suis né avec une perception bipolaire de la vie. (Bipolaire au sens littéral, et non dans la connotation psychiatrique du terme. Je ne suis pas bipolaire. Je me suis fait "vérifier" par un psychiatre!).
Donc, disais-je, vision bipolaire; c'est vrai ou c'est faux, la vérité ou un mensonge, blanc ou noir, bon ou mauvais...
Avec le temps, j'ai découvert que des gens trouvaient normal de mentir un peu... ou beaucoup... il a fallu que je m'invente une palette de gris contre nature, que j'accepte les variations humaines des couleurs...
J'avais encore un chez-moi quand j'ai entendu cette chanson pour la première fois, à la radio. Je n'avais aucune idée de la langue parlée, en dehors du refrain... Mais c'est une langue dont je détaille parfaitement les syllabes. Ça me donne envie d'apprendre le coréen, du coup!
Pour moi, le langage de ce gars est limpide. J'adore! J'adore la dérision mise dans chacun de ses gestes, jusque dans son nom... Depuis longtemps, j'attends un mouvement de danse réellement novateur. Avec sa petite stepette latérale et sa cavalcade imaginaire, je suis servi!
Bref, ce clip me fait mourir de rire du début jusqu'à la fin! (Je suis même un peu jaloux...)
14:49 Publié dans Fantasme de fille | Lien permanent | Commentaires (0)
27/09/2012
Les bêtes sauvages...
Quel est l'animal le plus craint au Québec?
L'ours? L'orignal? Le loup? Le coyotte? Non... Cet animal fait même peur aux ours!
J'ai nommé la moufette!
Aussi appellée sconse (skunk en anglais), elle n'est pas apparentée aux putois, comme le pense souvent les français, malgrés sa particularité de lancer un jet d'un liquide d'une puanteur invraissemblable, atroce...
Alors imaginez l'animal dont le manteau de fourrure est imprégné de cette odeur toxique à des centaines de mètres à la ronde... imaginez la honte face aux congénères, faces à nos proies qui rient de nous en restant à distance respectable!
Depuis que je dors dans la rue, c'est une de mes craintes. Mes lieux nocturnes sont à l'écart des zones trop fréquentées, et la nature y reprend immédiatement ses quartiers. Cela a un côté agréable, mais...
À plusieurs reprises, je me suis réveillé au milieu de la nuit en entendant un bruissement particulier. Courte sur pattes, la moufette trotine un peu comme un rat, en faisant un bruit particulier; le "scratch" des pattes sur le sol, et le bruissement de la fourrure qui frotte contre le sol. Je l'ai vu qui fouinait à une cinquantaine de mètres au nord de mon couchage. Elle semblait sur sa "trace", le long des taillis qui bordent le chemin. Comme elle était "au vent", elle ne pouvait me sentir (ce qui est un comble, non?). Bref, je me suis rassuré en me disant qu'elle avait ses habitudes, et qu'elle n'avait aucune raison de traverser l'espace qui la séparait de ma zone.
Je l'ai revu à trois reprises, à quelques jours d'intervalle, toujours sur sa "trace".
Puis, l'autre nuit, je suis réveillé par cette odeur insoutenable. J'entends le bruit du conflit qui s'est déclaré, à environ une centaine de mètres de moi. Le renard et la moufette se sont rencontrés. Le renard pousse des cris plaintifs... il a dû recevoir sa douche pestilentiel! L'odeur fini par se dissiper, ainsi que ma crainte de voir la moufette se pointer.
Je finis par oublier l'incident. Mais il y a quelques jours, je me réveille au milieu de la nuit en entendant une bestiole qui farfouille dans mon sac. Je pense que c'est le renard, et je donne un coup de poing dans le sac pour le faire fuir. En entendant le "scratch" des pattes et le bruissement de la fourrure sur le sol, j'identifie instantanément la bestiole, mais comme le bruit en est un de fuite, et qu'aucune odeur n'est venu troubler mes narines, je conclus que mon geste posé fut le bon.
Je me recouche, un peu inquiet. Je finis par me rendormir. Et tout à coup, je l'entends qui farfouille à nouveau. Et je donne à nouveau un coup de poing dans le sac, que j'accompagne d'un grognement sourd et exaspéré. Cette fois-ci, elle détale à toute allure et quand je sors la tête de mon couchage, elle est déjà à plus de 20 mètres et elle disparait dans les taillis.
Cela me perturbe. Je ne pense pas qu'elle revienne cette nuit, mais si il faut que je défende mon territoire chaque nuit comme ça, cela va devenir pénible. Sans compter qu'elle peut très bien décider d'utiliser son arme redoutable pour me déloger... quoique je ne pense pas. La moufette n'attaque jamais avec cette arme, elle se défend simplement... enfin, en principe!
05:23 Publié dans Fantasme de fille | Lien permanent | Commentaires (0)
09/08/2012
L'art de (se) raconter des histoires...
J'ai perdu quatre kilos... un peur trop, mais mon poids s'est stabilisé. J'ai même repris quelques centaines de grammes (à vue d'oeil... je ne me suis pas pesé!) depuis que j'ai récupéré la possibilité de manger trois fois par jour. Je suis en forme malgré tout. Les dizaines de km parcourus à vélo chaque jour, ça conserve! J'ajoute à cela quelques jeux et danses...
Bref, j'ai une santé et une condition physique très au dessus de la moyenne.
On dirait que je serais surper malade, genre maladie incurable, et que j'aurais donné tout ce que j'avais pour être en santé...
Et là, j'aurais été exaucé!
La vie, c'est beaucoup une question de point de vue!
Je continue de me trouver relativement chanceux malgré les malchances...
18:06 Publié dans Fantasme de fille | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : forme, santé, conditions physique
06/08/2012
jusqu'ici, tout va bien...
Vous connaissez probablement l'histoire du gars qui tombe du 10ème étage d'un immeuble. En face du 9ème étage, il dit "jusqu'ici, tout va bien"... en face du 8ème étage, il dit "jusqu'ici tout va bien"...
Les semaines passent.
J'ai trouvé des routines qui n'en sont pas trop, pour ne pas me perturber.
Je parviens à travailler efficacement plusieurs heures par jour. Mais pas assez...
Ma créativité et la structure de ma pensée et de mes actions, qui impressionnent tant mon entourage quand tout va bien et que je me montre, sont revenus à un degré de performance qui me rassure. Jusqu'ici tout va bien.
Je me vois à nouveau. En me regardant dans un miroir, je me suis souris. Ça fait du bien. Je commence à cesser d'observer les gens de loin, et je m'inclus petit à petit dans le monde. Du coup, je remarque leurs attitudes, leurs regards. Peut-être les évitais-je par peur de constater leur jugement de ma personne... C'est en fait mon propre jugement sur moi-même, qui est sans complaisance, même carrément méchament dépréciatif. Je traîne encore quelques ombres de mon passé, mais plus trop. Et je vois ces gens qui tentent de rester/se mettre en forme/en valeur... il y a des habitués, qui commencent à me remarquer (ou qui m'ont remarqué depuis longtemps... c'est moi qui ne voyais pas...), à ces endroits où je me pose.
Jusqu'ici tout va bien...
Et je vois ce mec qui en fait trois tonnes sur le port désert sauf de ma présence. Sur les centaines de mètres de vide, il vient se mettre entre le lever de soleil et moi, à faire des exercices ridicules qui n'ont en fait d'autre but que de tenter de refleter son désir de me baiser... Je pivote ostensiblement de 180 degrés jusqu'à ce qu'il s'en aille.
Et plus tard, en route vers la bibliothèque, je remarque les bonjours, les sourires, ces petits détours que font les jogueuses pour passer devant moi. Arrivé à la bibliothèque, je vais aux toilettes me regarder dans le miroir, voir si je n'aurais pas quelque chose de déplacé dans ma mise. Rien d'apparent. Je sors et passe devant une vitrine pour me regarder sous toutes les coutures... Je prends un peu de recul... je suis bien bronzé, avec tout ce vélo chaque jour... je souris. Non, je ne suis pas d'apparence si décalé que cela...
Jusqu'ici, tout va bien...
19:39 Publié dans Fantasme de fille | Lien permanent | Commentaires (0)
29/07/2012
Spiderman (2) (ou la mutation en action!)
Mes journées ont pris instantanément un rythme adapté à ma nouvelle vie. Levé vers 4h45, bien avant le soleil, afin de plier rapidement mon campement et échapper aux regards quand je le quitte. Mes gestes sont rapides, précis. En deux poignées de secondes, tout est plié, mes traces effacées, et je file loin du lieu afin que personne ne fasse le lien entre moi et l'endroit où je dors.
Chaque matin, je vois le soleil se lever! (ou pas!!!)
En quelques semaines, tout a changé dans ma façon de bouger, de me déplacer. Mes gestes sont réfléchis, pensés, évalués, avant d'être posés. Il faut à la fois que je limite ma dépense d'énergie, du fait de ma moins bonne alimentation, et que j'évite les faux-mouvements qui peuvent rapidement mener à des catastrophes...même relatives, qui peuvent me faire basculer en un instant dans le cahos. Comme ce matin où j'ai renversé mon thé. Impossible d'aller en refaire un autre! Et l'impact sur le moral et sur l'esprit est réellement catastrophique. Un accident déclanche souvent une série de catastrophes en cascade, et il est à chaque fois un peu plus dur de sortir de la spirale infernale que cela crée dans ma tête.
Il m'a fallu presque une semaine avant de parvenir à récupérer une bouilloire électrique, coincée au fond de mon box. Je ne pouvais plus me permettre de payer un café le matin, une tisane le soir... les deux seules choses chaudes que j'avale depuis 6 semaine. Alors, récupérer cette bouilloire était vital. J'avais repéré plusieurs endroits avec des prises électriques, et cela me fait gagner un temps précieux, m'évite un long détour en plus de me libérer l'esprit d'une contrainte.
Tout de suite après avoir quitté mon campement nocturne, je vais faire ma toilette et faire chauffer de l'eau pour un thé. Puis, avec le soleil levant, je me rends vers un lieu agréable pour déjeuner. Bien sûr, quand le soleil ne s'est pas levé, caché par des nuages de pluie, le lieu pour déjeuner est bien moins le fun! Il me faut environ 3 heures pour compléter cette première partie de ma journée.
Je roule entre 25 et 35 km chaque jour à bicyclette. J'essaie de bien planifier et coordoner mes déplacements pour optimiser mes dépenses d'énergie. Je passe mes journées à essayer de trouver un chemin de retour vers une vie normale, à long terme. J'écris, je planifie, je continue de développer mes compétences et tente de me remonter un outil informatique virtuel solide pour recommencer à gagner ma vie. Je sens que petit à petit, mon équilibre se rétabli.
J'ai réalisé que mes mouvements et ma gestuelle ont changé parce que les animaux et les oiseaux viennent très près de moi à présent. (pas par habitude, puisque je ne mange que rarement aux mêmes endroits).
Je regarde le soleil se coucher en mangeant mon deuxième et dernier "repas" de la journée, qui se résume souvent à un morceau de pain..
Au moment de me coucher, "toute la forêt" est venue me voir! Les oiseaux, un renard, qui est venu renifler bien proche mon "campement". Puis une tribu de 6 raton-laveurs, que j'ai dû convaincre que je n'étais pas prêt à les accueuillir pour la nuit.
Au matin, en me levant, une grosse araignée s'est mise à courir sur ma jambe. Il y a quelques semaines, j'aurais sauté "au plafond", et fait de grands gestes désordonnés pour la chasser. Là, sans la moindre panique (juste la nécessité de faire vite, quand même... je déteste toujours autant qu'un insecte, et plus encore une araignée, me coure dessus!), je la prends habilement dans ma main et la lance vers les buissons voisins sans la blesser.
Entre spiderman et l'ami des animaux...
Bon, je sais, la photo est un peu floue, je ne m'y attendais pas...j'ai fait ce que j'ai pu!
19:49 Publié dans Fantasme de fille | Lien permanent | Commentaires (0)
28/07/2012
De fil en aiguille...
Je découvre avec stupeur dans les mots clés qui ont dirigé des gens vers mon blog la phrase suivante:
sans capote sdf c un sdf
Je suis très perplexe, alors je copie la phrase et la mets dans divers moteurs de recherche pour voir ce que cela donne.
J'explose de rire en imaginant la tête des gens qui comme moi, trouveront cette phrase ayant conduit à leur blog, leur site internet...
Ceci dit, cela m'a conduit sur un très intéressant article sur un livre qui parait pas mal du tout, mais surtout, sur un court vidéo de son auteur qui explique d'où vient la trame de son roman.
Le livre:
"L'abandon", de Peter Rock, éditions rue Fromentin
Le vidéo, en anglais, mais sous-titré:
Et puis, me prenant au jeu, de fil en aiguille, je suis tombé sur ça...
Et j'en ai les larmes aux yeux!
Et vous vous souvenez de Ted Williams, ce sdf américain dont je vous ai parlé l'an dernier et dont l'histoire a brièvement défrayé la chronique... J'ai à quelques reprises suivi son parcours depuis, avec des inqiuétudes (oui... son sort m'importais!). Des rechutes, des "clashs" qui me faisaient hurler de sa connerie à ne pas savoir saisir sa chance. Il a été encadré et soutenu dans les moments durs, et aujourd'hui... voilà...
17:34 Publié dans Fantasme de fille | Lien permanent | Commentaires (0)
26/07/2012
Une seule pédale, ça te fend le c*l!
(Honni soit qui mal y pense! :-D )
J'ai un Thada (trouble hyperkinétique avec déficit de l'attention). De temps à autre, pour expurger le trop plein d'énergie, je me défonce pendant quelques instants en dansant, courant, sautant, sprintant... Là, je suis sur mon vélo, alors je sprint! Mais dans une courbe un peu plus prononcée que je ne le pensais (à moins que ce ne fut ma vitesse qui fut plus élevée que je ne le croyais!), ma pédale basse accroche le sol et se casse net. Je parviens à la bricoler pour la garder sur son axe, mais cela ne tiendra pas longtemps. J'arriverai à la casser complètement pour la dégager de son axe, mais je devrai pédaler le pied à plat sur l'axe, transférant les efforts sur l'autre jambe au maximum. Je roulerai comme cela pendant deux jours. Je m'attendais à avoir mal au dos, à la jambe, au pied...
Mais non, c'est mon postérieur qui encaisse douloureusement le coup!
Oui, en vélo, rouler avec une seule pédale, ça fend le cul!
17:13 Publié dans Fantasme de fille | Lien permanent | Commentaires (0)
22/07/2012
En fin de journée, je ne rentre nulle part...
Cette fois-ci, je suis préparé, autant que l'on puisse l'être...
Cela fait plusieurs mois que je sais que je n'ai pas d'autre issue jouable. J'ai calculé, encore et encore... je ne serai pas fonctionnel avant de longues semaines. Alors, comme à mon habitude, je dessine un chemin qui me semble praticable. Et comme toujours, les gens qui me connaissent ne comprennent pas... Cela paraît tellement absurde!
Ils doutent même parfois. C'est probablement cela qui me fait le plus mal.
"Es-t-il en train de jouer, de "faire un show"...???"
Non, je ne sais pas faire autrement. Certaines choses doivent être faîtes linéairement, une après l'autre, pour que je puisse recommencer à fonctionner. En l'occurence, faire le ménage dans mes affaires, puis dans ma tête. Ensuite, dessiner un chemin viable à plus long terme. Alors seulement j'émergerai.
Quelques semaines avant de me retrouver à la rue, je me suis engraissé. Mangé trop, gras, tout le gras que je pouvais raisonnablement ingurgiter...J'ai pris 4 kilos. Je sais qu'ils ne dureront pas. Vous voulez un régime efficace? Passez quelques semaines dans la rue!!!
La semaine précédent mon retour dans la rue, j'ai racheté un appareil photo, sachant que je ne mangerai probablement pas pendant des jours à cause de cela. Mais je ne me vois pas affronter la rue sans mon appareil photo.
Le dernier a fait une chute malencontreuse du haut d'une échelle. Je m'étais pourtant dit de trouver la dragone avant de faire le con dans les airs...
Je venais de le remplacer, qui plus est. Bilan des choses, quoi qu'il en soit; n'achetez pas d'appareil numérique compact Canon de la série SX 200 HS à SX 260 HS. Quelques mois après l'avoir acheté le premier, j'ai trouvé de plus en plus de plaintes sur le zoom qui se bloquait en position ouverte et plantait le firmware, rendant l'appareil inutilisable. La réparation coûte presque le prix de l'appareil neuf. Et mon premier appareil s'est retrouvé, après 18 mois d'utilisation, dans cette situation. Heureusement, le gars qui me l'a vendu m'avait transféré la garantie prolongée. Et j'ai pu l'échanger. Le deuxième s'est retrouvé avec le même problème, mais bon, je sais, une chute de 2 mètres, c'est beaucoup, quand même...
Mais quoi qu'il en soit, la fabrication de cet appareil laisse à désirer. Trop de plastique, aucune rigidité du boitier, on sent les compromis dès la prise en main. Et la puissance de ces téléobjectifs n'a d'égale que la précision requise pour leur fonctionnement. Et dans ce cas, Canon n'a visiblement pas assuré!
Toujours est-il que je me sentais handicapé sans appareil. J'en ai besoin pour mon travail, à tout instant... pour boucher les trous en faisant de la récup et revendant du matériel sur internet... etc...
Alors je suis revenu au meilleur compact sur le marché à mon avis; le Panasonic Lumix.
Le premier Lumix, un TZ1, je l'avais acheté pas longtemps après avoir ouvert ce blog. Je l'ai revendu en parfait état, sans jamais avoir été déçu. Canon m'aura déçu du début à la fin. Mon premier, un Powershot, a rendu l'âme suite à un problème de firmware (causé par Windows, je sais...). Le second, un SX 200 HS, avec son problème de téléobjectif. Le troisième, le SX 220 HS présentait une image imprécise à fort grossissement et sa prise en main était désagréable.
J'ai trouvé le DMC-ZS8 dans un centre de liquidation à moins de 150$ (100 euros). J'aurais voulu le ZS-10, avec vidéo full HD et surtout un mode vidéo 1080P à 60 images secondes, mais bon...la différence de prix ne me permet pas ce pas. J'ai aussi été tenté par le bridge Lumix FZ 150, qui possède la capacité de prendre les photos en format RAW (contrairement au FZ 47 et FZ 100)... une des raisons qui m'avaient poussé à acheter une Canon, que l'on peut hacker avec CHDK pour accéder au contrôle du processeur et permettre la fonction de prises en format RAW, le timelapse, le déclanchement commandé par la lumière (qui permet de prendre des photos d'éclairs, notament).
Mais le besoin d'avoir mon appareil toujours à portée de la main, à ma ceinture, était primordial. Et un bridge aurait été trop gros pour une utilisation quotidienne, en plus d'être hors budget.
Mais bon, mon ZS8, avec son extraordinaire objectif Leïca, le meilleurs sur le marché, et de loin, me rempli de joie!
En terme de qualité optique d'abord. Même au plus fort grossisement, les images ne présentent aucune abération dans les détails, comme j'en avais sur la Canon...
Équivalent à un 24mm grand angle, je peux prendre des photos d'interieur de bateaux notament... Et à 16X, je peux m'amuser avec les animanux que je ne manque pas de rencontrer dans la ville que je sillonne à nouveau.
Je suis à nouveau sdf. Sur mon vélo, avec plus d'électronique que la moyenne des sdf, je sais, je suis encore sdf... de luxe!
Et ce soir, comme tous les soirs, depuis quelques temps, je ne rentre nulle part!
20:24 Publié dans Fantasme de fille | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : montreal, quebec, canada, panasonic, lumix, zs8